Le ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo, a annoncé le 16 juin 2010 à l’occasion du colloque "La sécurité dans mon assiette", tenu à l’Abbaye de Neumünster, la décision du gouvernement luxembourgeois d’interdire provisoirement la mise sur le marché des pommes de terre transgéniques "Amflora". La commercialisation de cet organisme génétiquement modifié (OGM) avait été autorisée le 2 mars 2010 par la Commission européenne, "sans que les critiques de plusieurs États membres, dont notamment le Luxembourg, n’aient été prises en compte".
Mars Di Bartolomeo a rappelé dans ce contexte que le Luxembourg a toujours eu une position très réservée par rapport aux OGM, "étant donné que l’innocuité de ces organismes ne fait pas l’objet d’un consensus généralisé dans la communauté scientifique". Conformément à son approche dictée par des objectifs de prévention et de précaution, le Luxembourg a ainsi déjà dans le passé interdit la commercialisation de tels produits. L’exemple le plus récent est l’arrêté ministériel du 23 mars 2009 interdisant à titre provisoire la mise en culture du mais transgénique "MON810".
"Aujourd’hui le Luxembourg fait de nouveau usage de cette clause de sauvegarde", peut-on lire dans le communiqué du Ministère de la Santé. Et d’ajouter : "Est ainsi provisoirement interdite toute mise sur le marché, en vue de leur mise en culture, de produits constitués entièrement ou en partie des pommes de terre ou de leurs variétés, issues de la lignée de la pomme de terre génétiquement modifiée Solanum tuberosum L. lignée EH92-527-1".
Selon le Ministère de la Santé, cette interdiction est due à la présence d’un gène marqueur de résistance aux antibiotiques dans ces pommes de terre, ce qui ne permet pas de conclure à l’innocuité de cette plante. En vertu du principe de précaution, sa commercialisation a donc été interdite à titre provisoire. Ces mêmes considérations ont amené l’Autriche, avec laquelle le Luxembourg s’est étroitement concerté dans ce dossier, à également prononcer un moratoire sur la pomme de terre "Amflora".
Cette interdiction, arrêtée par le ministre de la Santé en date du 15 juin 2010, sortira ses effets après la publication de l’arrêté ministériel au Mémorial.