Luxembourg a accueilli, du 4 au 6 juin 2010, une soixantaine d'enseignants venus d'Allemagne, de Belgique, de France, du Luxembourg et des Pays-Bas. Travaillant dans le primaire et dans le secondaire, ils étaient nourris de l'envie de rencontrer leurs confrères dans l'idée de trouver des partenaires ou des idées pour des projets eTwinning. Car c'est bien l'objectif d'un tel séminaire de contact.
Organisé par Anefore, l’Agence nationale pour le programme européen d’éducation et de formation tout au long de la vie, à l'occasion du 5e anniversaire du programme eTwinning, ce rendez-vous transfrontalier, qui en est à sa troisième édition, est une première au Luxembourg. Il s'agissait d'une part de permettre aux participants de faire connaissance grâce à des activités communes, mais aussi d'en apprendre plus sur les outils du programme eTwinning et de sa plateforme. L'objectif étant bien entendu d'arriver à finaliser des projets à la fin de ces trois journées d'ateliers et d'échanges.
Comme l'a rappelé Sacha Dublin, coordinateur eTwinning auprès d'Anefore, le programme européen eTwinning, lancé en 2005, est un volet de Comenius qui a pour objectif spécifique de favoriser la coopération entre écoles par l'usage des TIC.
La plateforme eTwinning compte à ce jour 95 000 membres enregistrés. La plupart des actions du programme sont des projets menés entre écoles partenaires, mais il existe aussi depuis un an des "groupes" qui permettent de collaborer au sein de cette immense communauté. Il est donc possible d'échanger des ressources et de constituer en réseau.
La plateforme, qui est le lieu de rencontre, d'échanges et de travail du programme, se présente sous la forme de trois portails distincts.
Le premier, portail public, contient des informations générales sur les outils proposés, ainsi que les adresses de contact des bureaux d'assistance, qu'il soient européen (le BAE) ou nationaux (les BAN). Des guides d'utilisateurs réalisés dans le cadre de projets achevés y sont accessibles ainsi que certains modules de projets en cours. Une galerie de projets permet de se faire une idée de ce qui se fait à travers l'Europe tandis qu'on trouve aussi toutes les informations sur les possibilités de développement professionnel.
Le développement professionnel est en effet un aspect essentiel du programme dans le cadre duquel sont organisés différents séminaires de formation européens comme les "learning labs", les ateliers de développement professionnel, ou PDW, ou encore des ateliers nationaux et des séminaires de contact.
Un tableau de bord personnel est ensuite à la disposition de chaque membre de la communauté eTwinning. De là, chacun peut administrer son profil, organiser ses ressources et surtout, disposer des outils de recherche de partenaires.
Enfin, un espace de travail collaboratif, Twinspace, est dédié à chaque projet mené.
Quand Sacha Dublin accueille les enseignants venus pour beaucoup pour la première fois au Luxembourg, il prend le temps de les convaincre du fait que le programme eTwinning est aussi un outil très précieux pour ceux qui auraient envie de se lancer dans une action Comenius au sens large. D'une part parce que l'outil de recherches de partenaires reste valable pour des partenariats Comenius, mais aussi parce que la plateforme commune peut servir à préparer le projet, à planifier les rencontres, à échanger des idées, des documents, voire à remplir ensemble le formulaire de candidatures...Et la plateforme peut qui plus est servir à garder le contact à l'issue d'un projet Comenius.
Le message est clair et semble être bien passé. Dès la première pause café en effet, Sarah, qui enseigne dans le primaire dans le Nord de la France, près de Valenciennes, avoue qu'une de ses motivations pour se lancer dans un projet eTwinning est qu'il pourrait déboucher peut-être sur un partenariat Comenius. En attendant pourtant, elle et son collègue Anthony, qui enseigne dans une école primaire de Libercourt, ont avant tout en tête les langues étrangères. Ils sont venus en effet chercher des écoles partenaires pour que leurs élèves puissent pratiquer l'allemand et l'anglais avec des camarades de leur âge. "L'objectif c'est que les élèves échangent et chattent", résume Sarah, pleine d'enthousiasme.
S'ils sont tous les deux sans expérience en matière de projets eTwinning, ils sont cependant bien informés sur le programme, ce qui, ils sont unanimes sur ce point, semble rare en France où Sarah a pu constater avant son départ à Luxembourg que l'inspection d'académie ne connaissait pas le programme... Anthony s'est inscrit sur la plateforme dès septembre dernier avec l'idée de lancer un projet sur le thème des jeux pratiqués en cours de récréation. Comme il est prof référent à la fois en anglais et en informatique, on comprend sa motivation, mais aussi sa déception car finalement, sur le site, son projet n'a pas suscité de réaction. Sarah confirme que sur le site, ce n'est pas facile de trouver des partenaires, même quand on a des idées. Elle, c'est le conte qui l'intéressait a priori.
Elle a déjà épluché la liste des participants et a identifié trois enseignants, dont une Luxembourgeoise, avec qui elle pourrait peut-être conclure un partenariat. Même si elle a pu constater que les enseignants du primaire sont nettement moins nombreux que ceux du secondaire, elle espère bien trouver des partenaires au cours du week-end.
Anthony lui, vient aussi avec l'idée de faire partager son expérience du week-end à ses collègues qui ne connaissent absolument pas le programme. Il aimerait bien pouvoir ainsi les aider, se faire médiateur, pour qu'ils puissent lancer des projets avec leurs élèves.
Pour Anefore ce séminaire fut un franc succès, tant au niveau de la satisfaction des participants que des objectifs visés. Encadrés par les représentants des agences eTwinning des 5 pays organisateurs, la quasi totalité des participants a trouvé un, voire plusieurs partenaires et de nombreuses idées de projets ont été élaborés. 10 de ces projets, dont 2 impliquant des enseignants luxembourgeois, ont d’ailleurs pu être finalisés et enregistrés sur la plateforme eTwinning avant la fin du séminaire.
Au cours des ateliers techniques, qui ont pu se réaliser dans les salles informatiques de l’Athénée de Luxembourg, les participants ont pu découvrir les outils de la plateforme eTwinning. Des enseignants expérimentés y ont également présentés des exemples de bonnes pratiques tirés de leurs propres projets eTwinning, fournissant ainsi une source d’inspiration précieuse aux participants du séminaire.
Romain Binck, enseignant luxembourgeois qui a participé au séminaire avec l’idée d’obtenir des informations sur eTwinning est donc reparti comblé. Car s’il ne connaissait le programme que de façon "sommaire", il a pu mieux comprendre au cours de ces deux journées quel public était ciblé par eTwinning. Il était par ailleurs venu avec une idée de projet en tête, et il voulait voir quelles seraient les possibilités de réaliser un projet avec d’autres écoles "en vue d’un rapprochement interculturel des jeunes". Sur ce point aussi, ses attentes auront été satisfaites puisque le séminaire lui a permis de discuter plus avant de son idée de projet et qu’il se tient prêt, en fonction de son emploi du temps de l’année prochaine, à collaborer avec une école en France et une aux Pays-Bas.