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Recherche et société de l'information - Télécommunications
Le Luxembourg accueille le premier Forum européen sur l’Internet du futur
02-06-2010


Premier Sommet européen de l'Internet du futurLes 2 et 3 juin 2010, le Luxembourg accueille, à l’initiative du Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust (SnT) de l’Université de Luxembourg, le premier Forum européen de l’Internet du futur. L’objectif de ce colloque est de réunir experts et chercheurs des secteurs public et privé afin qu’ils puissent présenter et discuter les options techniques et les nouveaux concepts de service. Dans le cadre de l’appel à propositions que la Commission européenne devrait lancer en juillet 2010 dans le cadre de l’Internet du futur, le colloque est également censé réunir des partenaires potentiels en vue de lancer des partenariats public-privé. Les interventions et les débats se concentrent sur les politiques européennes en matière de l’Internet du futur, ainsi que sur les perspectives de développement d’Internet pour les années à venir. Les infrastructures intelligentes de demain et les domaines d’application potentiels de l’Internet sont également au programme de ces deux journées.

Le Luxembourg n’a par été choisi par hasard pour organiser ce premier forum consacré à l’Internet du futur. Le pays est considéré comme un terrain neutre, a souligné Björn Ottersten, directeur du SnT. Par ailleurs, des partenariats public-privé ont été lancés assez fréquemment au Luxembourg. Les énormes progrès faits en matière des techniques de l’information et de la communication, voire la pénétration élevée de l’accès Internet à haut débit, rend le Grand-Duché d’autant plus attrayant pour les acteurs dans le domaine du web.

Le monde d’Internet évolue en effet à une vitesse sans précédent et il se trouve face à des défis tant sur le plan technique que sur celui de la gouvernance. Les utilisateurs d'Internet sont toujours plus nombreux et toujours plus interactifs. De plus en plus d'entreprises et de services se déplacent en ligne : transport, santé, énergie et environnement, services bancaires ou divertissements. Internet a évolué d'un service d'information à une infrastructure qui concerne nos vies quotidiennes et nos économies. Répondre à cette demande en croissance et être prêt à faire face à ces futurs besoins exigera beaucoup plus qu'une simple amélioration du réseau.

L’Internet de plus en plus présent dans nos vies quotidiennes

Paul HelmingerLe bourgmestre de la ville de Luxembourg, Paul Helminger, a exposé le concept de l’"e-city" dont la vocation est de rendre plus accessible la ville de Luxembourg à ses habitants, visiteurs et aux personnes qui y travaillent, mais aussi de connecter ses citoyens.

Jean-Marie Spaus, directeur de la Division des Télécommunications de P&T Luxembourg, a pour sa part montré à l’appui d’exemples concrets à quel point l’Internet change nos vies quotidiennes, ce qu’il voit comme une conséquence de la globalisation, de la libéralisation des marchés et du développement des nouvelles technologies. Il a cité des projets en cours, notamment des projets concernant les voitures connectées qui fonctionnent à l’image de eCall, une initiative de la Commission européenne visant à introduire un système paneuropéen d'appel d'urgence automatique, permettant à une voiture accidentée d'appeler instantanément les services d'urgence tout en envoyant sa position précise.

Le citoyen au cœur de l’Internet du futur

Premier Sommet européen de l'Internet du futurViviane Reding, ancienne commissaire responsable de la Société de l'information et des Médias, a fait passer son message via une vidéo. Saluant le premier Forum sur l’Internet du futur, elle a expliqué que sa vision d’Internet est celle d’une plateforme accessible à tous, rapide, fiable et sûre, où chacun peut exprimer librement ses idées. Elle a par ailleurs abordé quelques défis à relever dans les années à venir, tels que la gestion de la quantité de données et la protection des données privées. Pour la commissaire, la protection de la vie privée est un impératif pour améliorer nos vies quotidiennes et stimuler les économies. "Il devient de plus en plus difficile de contrôler le flux des données, et les régulateurs doivent donc préparer un environnement dans lequel toutes les entreprises du marché doivent suivre les mêmes règles en vue de sauvegarder les droits fondamentaux des individus", a-t-elle souligné. Le rôle des responsables politiques est dès lors de préparer l’Internet du futur au cœur duquel se trouve le citoyen.

L’Agenda numérique, un des piliers de la stratégie Europe 2020

Dans son intervention, le directeur de la DG Société de l’information et médias (INFSO) de la Commission européenne, Mario Campolargo, a mis l’accent sur la nouvelle stratégie Europe 2020 et un de ses piliers, l’Agenda numérique. Cette stratégie mise entre autre sur la recherche et l’innovation avec l’ambition de transformer l’UE en une économie intelligente, durable et inclusive avec des niveaux d’emploi, de productivité et de cohésion sociale élevés. "L’Agenda numérique est un plan d’action ambitieux pour la future société digitale", a-t-il souligné, "et elle changera la vie des citoyens européens". Dans ce contexte, il a par ailleurs tenu à insister sur l’importance de la coopération entre les acteurs des secteurs privé et public. Des ressources significatives sont mobilisées et plus de 100 projets sont en cours dans le domaine de l’Internet du futur, ce qui montre à ses yeux l’engagement pour faire de l’Europe le leader dans ce domaine.

"Le potentiel économique est énorme", a déclaré Mario Campolargo en ajoutant que les investissements massifs sont censés créer de la croissance économique, des emplois, du bien-être social et rendre l’UE plus compétitive. Le directeur de la DG INFSO a en outre tenu à insister sur les volets de la sécurité, de la confiance et de la vie privé, ainsi que sur l’importance de la recherche dans de domaine des TIC. Pour mettre en œuvre la stratégie Europe 2020 et l’Agenda digital, il a en parallèle souligné que l’UE nécessite un marché intérieur fonctionnant bien. En guise de conclusion, il a abordé le partenariat public-privé pour l’Internet du Futur (FI PPP) récemment lancé par la Commission européenne, une initiative qui est dotée d’un budget de 300 millions d’euros pour trois ans. Une des spécificités de ce programme est de proposer une approche expérimentale basée sur des tests à large échelle permettant l’évaluation et le déploiement de nouveaux concepts, services et technologies en faisant notamment appel aux PME.

Le Luxembourg, bon élève en matière de réseaux à haut débit

François BiltgenFrançois Biltgen, ministre responsable de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, mais aussi des Communications et des Médias, a également abordé dans son intervention l’Agenda numérique qui a été salué le 31 mai 2010 par le Conseil Compétitivité. "L’Internet du futur ne peut pas être séparé de nos vies quotidiennes", a-t-il déclaré en guise d’introduction. Et de comparer la révolution engendrée par Internet avec l’invention de l'imprimerie typographique par Gutenberg. Pour lui, cette révolution n’aura pas uniquement des conséquences économiques, mais aussi sociales : les citoyens sont toujours en ligne ; on ne fait plus de différences entre les infrastructures, ce qui est d’après le ministre un défi pour le secteur public ; nous vivons dans un village mondial, ce qui change les relations entre les personnes, et ce qui aura, selon François Biltgen, également des conséquences pour les débats politiques ; enfin, le consommateur devient actif et produit du contenu.

Au Luxembourg, une des priorités est la recherche dans le domaine des TIC, et cela notamment en incluant le secteur privé aussi bien que le secteur public, ainsi que l’a souligné François Biltgen. Le ministre s’est par ailleurs félicité du fait que la stratégie nationale pour le développement des réseaux à très grand débit répond plus que pleinement aux objectifs de l'Agenda numérique de la Commission européenne. En effet, la stratégie nationale est encore plus ambitieuse, et ce aussi bien en termes de couverture et de vitesse que de délais. Alors que la Commission vise à atteindre un débit de 100 Mbps pour 50 % des citoyens européens en 2020, le Luxembourg tend à un débit de 1 Gbps  pour l'ensemble de sa population à l'horizon 2020.

SnTEn guise de conclusion, le ministre a abordé la question de la sécurité de l’Internet du futur. Pour lui, le cadre régulateur doit adresser ces problèmes dans l’intérêt des citoyens et du commerce. Il pense par ailleurs qu’il ne suffit pas "d’importer" les experts en matière des TIC, mais qu’il faut miser sur la formation des personnes du Luxembourg et de la Grande Région. C’est pour cette raison qu’il a salué l’initiative du SnT d’avoir organise le premier Forum européen de l’Internet du futur, un premier pas dans la bonne direction qui nous permet de "déterminer activement notre futur".