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Recherche et société de l'information
Luxinnovation a réussi à réunir 250 acteurs de la recherche pour les sensibiliser aux appels à projets à venir dans le cadre du 7e Programme-cadre de Recherche et de Développement de l’UE
07-07-2010


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LUXINNOVATION GIE

7, rue Alcide de Gasperi

L-1615 Luxembourg – Kirchberg

info@luxinnovation.lu

www.luxinnovation.lu

Jean-Michel LUDWIG

Responsable Programmes européens

Tel: +352 43 62 63 – 1 

Le portail européen de la recherche CORDIS offre une incontournable source d'informations sur le programme FP7 et les appels à projets publiés.


Fin juillet 2010, la Commission européenne va publier les appels à projets pour l’année 2011 dans le cadre du 7e Programme-cadre pour la Recherche et le Développement (FP7). Le budget total de ces appels dépassera les 8,5 milliards d’euros.

Luxinnovation, qui est le point de contact national pour les programmes du FP7 au Luxembourg, joue dans ce cadre un rôle d’information et de sensibilisation sur les programmes, mais aussi de conseil et d’assistance auprès de la communauté des chercheurs installée au Luxembourg et auprès d’autres acteurs dans le secteur du R&D, qu’ils relèvent du secteur privé ou public.

C’est dans le cadre de sa mission de point de contact national que Luxinnovation a organisé entre le 5 et le 9 juillet 2010 une série de séminaires pour les acteurs qui travaillent dans le domaine de l’énergie et de l’environnement, de la santé et de l’alimentation, de l’agriculture et des biotechnologies, dans les domaines des  nanosciences, des matériaux et des nouvelles technologies, des transports, des TIC et de l’espace, de la sécurité, mais aussi des sciences socio-économiques et humaines.

250 personnes se sont inscrites, une centaine a assisté à la première séance. Il s’agit d’esquisser pour ces spécialistes la nature des appels qui seront lancés fin juillet 2010 et de leur présenter la meilleure façon de participer à ces appels pour des programmes qui sont "complexes", et même très complexes si l’on donne foi à ceux qui se sont déjà prêtés à l’exercice.

La recherche et le développement, une priorité de l’UE et de ses Etats membres

Gilles Schlesser (c) LuxinnovationGilles Schlesser, le directeur de Luxinnovation, a, pour situer le contexte, souligné l’importance que revêt le FP7 dans la politique européenne – la stratégie de Lisbonne et la future stratégie UE 2020 mettent fortement l’accent sur l’effort de recherche en Europe –, alors que la recherche est aussi devenue une des priorités du gouvernement luxembourgeois. Ce qui compte, c’est "d’être dans les meilleurs réseaux avec les meilleurs chercheurs", et cela n’est possible qu’à travers la coopération internationale. Le FP7 est un des moyens d’entrer dans cette logique, même s’il ne représente, selon Gilles Schlesser, qu’un petit pourcentage de l’investissement européen dans la recherche. Mais en même temps, il représente 30 % des appels publics à des projets, ce qui est considérable.

Les volets du FP7 : coopération, idées, personnel, capacités

65 % des budgets du FP7 sont alloués à la Coopération, afin que l’Espace européen de la recherche (EER) se renforce par les réseaux qui se créent entre les laboratoires et les entreprises de l’UE, notamment les PME, pour que l’UE arrive à rester compétitive et innovante. Les autres objectifs visent pour l’un, sous l’égide Idées, à attirer vers ou à garder dans l’UE les meilleurs chercheurs, et pour l’autre, sous le label Personnes, à encourager la mobilité des chercheurs. Le dernier volet du programme, sous le titre Capacités, veut accroître les capacités de recherche dans l’UE en développant l’accès aux infrastructures existantes.

Les grands thèmes

Sur ces axes horizontaux, le Conseil et le Parlement européen ont décidé que plusieurs thèmes prioritaires devaient être traités : 

  • En matière de santé et d'alimentation, il s’agit de résoudre des problèmes de santé humaine.FP7 WEEK IN LUXEMBOURG
  • Grâce aux TIC, il faut essayer de positionner les entreprises européennes et ses citoyens dans la société de l’information.
  • Avec de nouveaux matériaux, il d’agit d’élaborer de nouveaux produits.
  • Des problèmes énergétiques et environnementaux doivent être résolus.
  • La mobilité des citoyens doit être optimisée grâce aux transports.
  • Pour que les bonnes décisions soient prises, il faut comprendre les enjeux économiques, sociaux et humains.
  • La sécurité des citoyens européens doit être assurée face à des menaces environnementales, terroristes ou autres.
  • L’Europe doit aussi garder sa place dans le secteur spatial.

Tous ces thèmes sont déclinés dans un programme de travail annuel qui décrit des sujets pour lesquels des projets peuvent être proposés et quel est leur budget.

L’exemple de l’énergie et de l’environnement

La conférence du 5 juillet 2010 traitait de l’énergie et de l’environnement. Raphaëlle Stuer, ingénieur et diplômée en sciences de la vie et technologiques, a esquissé pour Luxinnovation les appels qui seront lancés sur le thème de l’énergie et de l’environnement fin juillet 2010.

Ils tourneront autour du stockage de l’énergie solaire, de l’emploi d’énergies renouvelables pour chauffer ou L'assemblée venue assister au premier atelier de la Semaine FP7 le 5 juillet 2010 (C) Luxinnovationrefroidir, de technologies zéro émission, de réseaux d’énergies intelligentes, de l’océan de demain, avec de la recherche sur des plates-formes multi-usage, des prévisions sur les pressions humaines et naturelles sur la Méditerranée et la Mer noire, ou encore de l’élaboration de bâtiments à très faible consommation énergétique.

En matière d’environnement, la gestion durable des ressources, les simulations, prévisions, et autres modèles qui permettent la planification pour intervenir de manière préventive ou résiliente dans l’environnement jouent un grand rôle. L’héritage culturel environnemental n’est pas laissé de côté non plus.

Les réseaux

Ce programme montre que de nombreux besoins en nouvelles recherches ont été identifiés dans l’UE, ont trouvé leur chemin à travers les lobbys environnementaux, industriels et/ou scientifiques jusqu’aux instances décisionnelles et se concrétisent maintenant en volonté de faire avancer la recherche européenne de manière coordonnée à travers des coopérations ouvertes, mais complexes.

Des réseaux et des plateformes se sont déjà constitués dans des domaines comme le Web, l’énergie, les carburants biologiques, l’énergie éolienne, les technologies à zéro émission, etc. Le portail de la recherche et du développement européens CORDIS oriente vers ces European technological platforms.

Quels acteurs sont visés par la campagne de sensibilisation de Luxinnovation ?

Pour Luxinnovation, il va de soi que tout un chacun n’est pas en mesure de participer aux appels du FP7. Les acteurs visés sont les laboratoires de recherche, les centres de recherche et les universités qui sont capables de développer une recherche de haut niveau, et de renforcer l’excellence. Un rapprochement avec les grandes industries européennes est aussi souhaité. Autre groupe-cible : les grandes entreprises industrielles ou de services qui ont besoin de renforcer leur compétitivité et de maîtriser les toutes dernières technologies et innovations pour être en ligne avec les normes et standards. De plus en plus cruciales : les PME "technologiques" qui ont des moyens de recherche, mais dont les capacités d’innovation doivent être augmentées et qui doivent pouvoir développer des activités au niveau international. Finalement, les autorités publiques sont visées, comme les administrations et associations. Les entités territoriales doivent par exemple disposer de moyens pour définir les besoins de leurs administrables en services ou moyens de transports. La recherche, c’est aussi la mise à disposition d’infrastructures et d’outils de démonstration, la mise en place de tests, etc.

Quid du Luxembourg dans le FP 7 ?

Et le Luxembourg dans le FP7, comment se place-t-il ? Jusqu’au 30 avril 2010, 451 participations ont été enregistrées. 76 projets ont été retenus par la Commission européenne, un taux de succès de 17 %, alors que le taux de l’UE se place au-dessus de 20 %. Ceci dit, le Luxembourg n’a commencé à développer sa politique de recherche de manière systématique que depuis une dizaine d’années, avec le développement des centres de recherche publics (CRP Tudor, CRP Santé CRP Lippmann) et de l’Université et en attirant par son système de bourses de chercheurs de nouvelles compétences dans le pays. Les 17,6 millions d’euros de financement européen accordés en 3 ans à ces 76 projets sont pour l’instant moins significatifs que le fait que 200 entreprises se sont engagées, que 170 acteurs de la recherche publique ont été impliqués et qu’il y a eu 81 participations des autorités publiques ou d’associations. Ces acteurs sont entrés dans des réseaux, se sont fait connaître, développeront leurs coopérations.

Bref, pour Gilles Schlesser et son collègue Jean-Michel Ludwig, ce n’est qu’un début, un début avec un grand potentiel. Car un mouvement de prise de conscience est en cours. Des PME luxembourgeoises sont présentes dans les programmes, alors que dans l’UE, on se concentre surtout sur les grands acteurs de la recherche. De grands laboratoires sont en gestation. L’investissement public est important. Sur les 15 millions d’euros qui ont été investis dans les programmes de recherche européens, il faut s’attendre à des retours de 100 millions. Les relations avec les marchés européens se mettent en place. "Il s’agit de se mettre dans les bons consortiums. Il faut aussi savoir vers où on va et vers où on ne va pas."

Dans cet esprit, le Luxembourg soutient dans le cadre de Fit4Europe les entreprises qui coordonnent un projet avec une somme qui peut aller jusqu’à 20 000 euros. Car monter un projet, cela veut dire se positionner de manière stratégique dans le champ de la recherche, rechercher des partenaires et rédiger des propositions de projets, ce qui n’est pas une mince affaire. Bref, c’est cher, et Fit4Europe peut aider la force coordinatrice à amortir ses coûts. Le Fonds national de la recherche (FNR) accorde lui aussi un  soutien d’un maximum de 10 000 euros aux participants et coordinateurs de projets.

Comment présenter un bon projet ?

Jean-Michel Ludwig  a ensuite présenté dans son exposé quelques éléments pour qu’une proposition de projet puisse passer les comités d’évaluation qui scrutent trois aspects : la qualité scientifique, la mise en œuvre et l’impact du projet, et, si elle est en jeu, sa dimension éthique. La présentation doit être concise, lisible, avec des diagrammes clairs.

Du point de vue de la qualité du projet, sa relation avec l’état de la recherche qu’il veut dépasser doit être bien positionnée sans que pour autant il s’agisse d’un papier purement scientifique. Il s’agit de convaincre et de "se vendre", pas d’enseigner.

Du côté mise en œuvre, il faut aussi présenter clairement l’organisation, la relation entre les différentes composantes et les différents partenaires du projet, détailler les différents niveaux du management – prise de décision, communication, contrôle de la qualité, gestion des conflits, gestion éthique, etc. – et décrire la qualité des principaux acteurs, notamment l’expérience des coordinateurs et des participants au consortium.

L’impact doit être décrit en fonction du contexte européen : En quoi le projet contribue au leadership de l’UE dans un certain domaine ? En quoi il s’intègre dans un projet européen plus vaste ? Comment les résultats du projet pourront-ils être exploités ?

C’est précisément dans ce travail d’élaboration de projets que Luxinnovation veut prodiguer ses conseils, et c’est ce qui l’a conduit à organiser cette Semaine FP7.