"En ce mois d'août, au Pakistan, 20 millions de personnes sont condamnées à vivre dans la détresse absolue. Le pays mettra longtemps encore à retrouver un rythme normal de vie. Ce qui doit primer à l'heure actuelle, et ce depuis le début des inondations, c'est une réponse prompte, pertinente, et solidaire aux besoins des populations sinistrées", tel est le message de la déclaration commune faite le 27 août 2010 par les eurodéputés Eva Joly et Charles Goerens. Eva Joly (Verts/ALE) préside la commission parlementaire du Développement (DEVE) au sein de laquelle Charles Goerens (ADLE) coordonne son groupe politique.
"C'est en cette période de souffrance que la politique européenne, si souvent décriée, peut gagner quelques titres de noblesse en se rangeant du côté des faibles. Tout, d'ailleurs, prédestine l'UE à jouer un rôle phare en ces jours dramatiques : son environnement politique, économique, son niveau d'intégration avec les nouvelles dispositions afférentes du traité de Lisbonne, mais aussi ses contributions présentes et passées qui la font toujours figurer au premier rang des donateurs. Mentionnons également l'infatigable Kristalina Georgieva, la nouvelle Commissaire européenne à l'aide humanitaire", poursuivent-ils.
"Or, toutes ces potentialités dont peut se prévaloir l'UE n'ont d'égale que la discrétion qui entoure son action dans le monde. Il importe qu'elle entreprenne tout pour se profiler dans ce qu'elle sait faire de mieux : s'affirmer de façon perceptible comme le premier acteur humanitaire du globe et exceller dans ce qui se précise comme étant sa vraie vocation, c'est-à-dire être une véritable puissance de paix. Mais parons d'abord au plus pressé, l'aide humanitaire d'urgence. Il n'y aurait pas de circonstance atténuante pour tous ceux qui sont informés de l'ampleur de la présente catastrophe dès lors qu'ils se contenteraient de pratiquer la demi-mesure face à un pareil drame".
"N'oublions pas, par ailleurs, de thématiser la posture que devrait adopter l'UE aujourd'hui et à l'avenir. Les prochaines décennies risquent en effet d'être marquées par des catastrophes non seulement d'une inquiétante ampleur, mais aussi - selon les experts - de plus en plus fréquentes. En effet, le sud de notre planète, du fait de sa plus grande vulnérabilité, est davantage exposé aux caprices de la nature et notamment aux aléas du climat", concluent Eva Joly et Charles Goerens.
Les groupes Verts et ADLE plaideront lundi 30 août, à la reprise des travaux de la commission DEVE, pour un débat politique approfondi sur la situation humanitaire au Pakistan.