Dans une lettre ouverte adressée à l’eurodéputé Robert Goebbels, Astrid Lulling (PPE) fait part à son collègue socialiste sur les bancs du Parlement européen de son soutien à son "initiative visant à ouvrir de façon dépassionnée le débat sur les biotechnologies en général et sur les OGM en particulier".
Ce courrier, rendu public le 2 septembre 2010, fait écho aux débats sur les OGM qui font rage depuis la publication le 26 juillet dernier d’une lettre ouverte de Robert Goebbels critiquant notamment le fait que la classe politique luxembourgeoise s’oppose "aveuglément" aux OGM. La fraction socialiste à la Chambre des Députés avait pris ses distances par rapport à l’eurodéputé en réitérant par voie de communiqué, au nom du principe de précaution, sa position critique à l’égard des OGM. Ce dernier avait répondu, dans un entretien accordé au Quotidien, en revendiquant sa liberté de pensée et en ne manquant pas d’écorner au passage le président du groupe socialiste à la Chambre, Lucien Lux.
Astrid Lulling déclare dans sa lettre "apprécier" la "franchise" et "l’esprit de liberté" de Robert Goebbels qu’elle décrit comme "un adepte du parler vrai" n’hésitant pas "à froisser certains de ses camarades engoncés dans leurs certitudes et leurs habitudes". Si elle apporte son soutien à Robert Goebbels, c’est qu’elle constate que "le déni de réalité et les anathèmes qui caractérisent si souvent le débat public luxembourgeois n’empêcheront pas les avancées scientifiques". Astrid Lulling "encourage" donc son collègue "à tenir bon face aux attaques injustifiées" car à ses yeux "seule une attitude à la fois ouverte et vigilante de la part des responsables politiques les guidera dans la bonne direction".
La lettre de l’eurodéputée PPE prend ensuite une tournure plus personnelle. Astrid Lulling, présidente des Femmes socialistes de 1963 à 1971 ayant rejoint le CSV en 1984, après la dissolution du Parti social démocrate qui était né de la scission du parti socialiste et dont elle fut membre du Comité de direction, se veut en effet "rassurante" quant au fait "qu'il existe une vie politique après une exclusion du parti socialiste". Et elle ajoute, non sans un brin de malice, qu’elle peut même "être plus longue, plus amusante et plus passionnante que la précédente". "Mais cela est peut-être une autre histoire, que vous n'aurez pas à connaître", conclut-elle.