Le marché unique de l'Union européenne est la pierre angulaire de plus de 60 années d'intégration européenne. Les obstacles qui empêchaient auparavant les marchandises et les services de circuler librement entre Lisbonne et Helsinki ont été éliminés. Les entreprises peuvent désormais opérer sur un marché de 500 millions de consommateurs. Des réductions spectaculaires ont été appliquées aux tarifs de téléphonie mobile des consommateurs qui voyagent à l'étranger. Grâce à la monnaie unique, il est possible de faire des achats et de voyager à l'étranger sans difficulté. Les travailleurs jouissent à présent de droits étendus. On peut travailler, vivre et étudier n'importe où dans les 27 États membres de l'UE.
Même si les Européens peuvent être fiers de ces réalisations, les entreprises et les citoyens savent également que certains obstacles subsistent encore à l'exercice de leurs droits. La Commission européenne a présenté une série de solutions concrètes dans deux rapports publiés le 27 octobre 2010 pour stimuler le marché unique.
Dans le rapport sur la citoyenneté de l'UE, elle propose des mesures visant à simplifier la tâche des citoyens qui, dans le cadre de l'exercice des droits que leur confère l'Union, souhaitent se marier, acheter une maison ou immatriculer une voiture dans un autre pays de l'UE.
Pour stimuler la croissance, la compétitivité et le progrès social, le pacte pour le marché unique demande l'adoption de mesures visant à faciliter la vie de tous les acteurs du marché - les entreprises, les consommateurs et les travailleurs.
Les commissaires Viviane Reding, qui est en charge de la justice, des droits fondamentaux et de la citoyenneté, et Michel Barnier, qui s'occupe du marché intérieure, ont tenu à cette occasion une conférence de presse conjointe. Une première qui montre, comme l'avait signalé Viviane Reding à Luxembourg le 18 octobre dernier "que la politique européenne a changé, (...) qu’il n’y a pas de politique économique contre le citoyen".
A l'occasion de la conférence de presse, Viviane Reding a expliqué qu'elle entendait "s'appuyer sur nos réalisations afin que chacun – que ce soit le touriste, l'étudiant, le travailleur ou le petit chef d'entreprise – puisse réellement bénéficier d'un espace européen de liberté, de sécurité et de justice". Son objectif est en effet de "veiller à supprimer les derniers obstacles auxquels se heurtent encore les citoyens dans l'exercice de leurs droits" car ils doivent, c'est son voeu, "avoir les mêmes droits, où qu'ils se trouvent". Michel Barnier a insisté quant à lui sur le fait que "les marchés doivent servir tant l'économie que nos citoyens".
Le premier rapport jamais établi sur la citoyenneté de l'UE aborde les problèmes quotidiens auxquels sont confrontés les citoyens lorsqu'ils exercent les droits que leur confère l'UE et que certains aspects de leur vie s'étendent au-delà des frontières nationales : voyages, études, travail, mariage, achat d'une maison ou d'une voiture dans un autre pays de l'UE.
Le rapport contient 25 mesures que la Commission prévoit de prendre dans les trois prochaines années afin de faciliter la vie des citoyens européens :
Le programme "l'Europe pour les citoyens", qui soutient le jumelage des villes et les projets citoyens, est en cours de réexamen. La Commission a lancé une consultation publique afin de permettre aux citoyens de donner leur avis sur l'étape suivante des activités relevant du programme. Cette consultation est accessible dans les 23 langues de l'UE sur le site internet de la Commission consacré aux consultations publiques.
Les entreprises, qui sont au nombre de 20 millions et procurent 175 millions d'emplois, jouent un rôle essentiel dans la reprise de la croissance. Le pacte pour le marché unique (Single Market Act) simplifiera la tâche des PME, qui représentent plus de 99 % des entreprises européennes. Mais la richesse et la croissance de l'Europe ne reposent pas uniquement sur les entreprises européennes. Un bon système social, un enseignement de qualité, des emplois et des salaires compétitifs sont tout aussi importants. L'acte pour le marché unique renforcera encore l'économie sociale de marché hautement compétitive de l'Europe et placera les citoyens au cœur du marché unique en tant que consommateurs, contribuables, travailleurs, investisseurs, entrepreneurs, patients ou retraités.
Priorités essentielles :
En l'absence de mise en œuvre efficace des règles, le marché unique serait au point mort. Les États membres de l'Union sont chargés de la transposition correcte et en temps voulu de la législation européenne dans le droit national. Outre les mesures de mise en œuvre normales, la Commission engagera également un dialogue régulier avec les États membres, notamment au sujet de l'évaluation mutuelle des réglementations de l'UE et des mécanismes alternatifs de règlement des litiges.
Afin de faire progresser cette discussion, la Commission lance un débat, à l'échelle européenne et avec toutes les parties intéressées, sur le pacte pour le marché unique. À l'avenir, elle renforcera encore les consultations et le dialogue avec la société civile. Elle ouvrira notamment ses groupes d'experts aux représentants des organisations de consommateurs, des syndicats, des entreprises et des autorités locales.