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Opinion - Santé
Le bonheur est-il au Grand-Duché ? Une enquête Eurobaromètre montre qu’au Luxembourg, 73 % des personnes interrogées se sont senties "heureuses" tout le temps ou la plupart du temps au cours des quatre dernières semaines
12-10-2010


De nos jours, un Européen sur dix est affecté par un problème de santé mentale et, dans beaucoup d’Etats membres, la dépression est le problème de santé le plus répandu. Au vu de l’importance qu’elle accorde à la santé mentale et au bien-être, la Commission a adopté en 2005 un Livre vert sur la santé mentale afin d’examinerEurobaromètre sur la santé mentalecomment mieux affronter les problèmes de santé mentale et améliorer le bien-être mental de la population. Son principal objectif était de créer un cadre d’échange, de coordination et de coopération et de développer une stratégie européenne globale sur la santé mentale. Une première enquête Eurobaromètre sur la santé psychique et psychologique avait été menée pendant l’hiver 2005-2006. En juin 2008, le Pacte sur la santé mentale reconnaissait l’importance et la valeur de la santé mentale et du bien-être pour l’Union européenne, les États membres, les secteurs concernés et les citoyens.

C’est dans ce contexte que s’inscrit cette nouvelle enquête Eurobaromètre qui a été conduite entre le 26 février et le 17 mars 2010 auprès de 26 800 citoyens européens et de 505 personnes vivant au Luxembourg et dont les résultats ont été publiés le 11 octobre 2010.

Au Luxembourg, 73 % des personnes interrogées se sont senties "heureuses" tout le temps ou la plupart du temps au cours des quatre dernières semaines

Il en ressort que, globalement, les répondants luxembourgeois semblent plus positifs que les autres Européens. Ils sont plus nombreux que la moyenne à ressentir des émotions positives – c'est-à-dire à se dire "heureux", "calme et serein", "plein de joie de vivre" ou encore "plein d’énergie" - "tout le temps" ou "la plupart du temps". Dans l’UE, ces émotions positives ont été ressenties tout le temps ou la plupart du temps par plus de la moitié des répondants, à savoir entre 51 et 61 % selon les termes, alors que les chiffres oscillent au Luxembourg entre 60 et 73 %.

De plus, les répondants du Grand-Duché sont moins nombreux que la moyenne à s’être sentis "tellement malheureux que rien ne parvenait à leur remonter le moral" et "démoralisé et déprimé" "tout le temps" ou "la plupart du temps" (3 % et 5 % pour une moyenne européenne de 6 % et 8 %). La seule exception étant que la plupart des personnes interrogées au Luxembourg se sont senties "parfois" "épuisées" (43 % par rapport à une moyenne de 39 %).

Les auteurs de l’enquête relèvent que, partout en Europe, ceux qui connaissent les expériences les plus négatives sont bien souvent ceux qui font face à des difficultés socio-économiques, tandis ceux qui expriment le plus de bonheur se situent la plupart du temps en haut de l’échelle sociale ou sont plus jeunes.

Les répondants du Luxembourg sont plus nombreux que la moyenne à ne jamais avoir le sentiment d’avoir accompli moins de choses que ce qu’ils souhaitaient à cause d’un problème de santé physique ou émotionnel (physique "jamais" 44 % et émotionnel "jamais" 58 % pour des moyennes de l’UE de respectivement 41 % et 53 %). Ils s’inscrivent ainsi dans la tendance observée en Europe, à savoir que les problèmes de santé physique semblent affecter plus la vie des citoyens que les troubles émotionnels.

La proportion de répondants de ce pays qui ont cherché de l’aide auprès d’un professionnel au cours des 12 derniers mois est identique à la moyenne de l’UE (14 % pour une moyenne de 15 % dans l’UE), qui a significativement reculé depuis 2006 (- 8 points de pourcentage). Les répondants du Grand-Duché sont toutefois un peu moins nombreux que la moyenne européenne (9 % contre 11 % pour l’UE) à avoir consulté un médecin généraliste. Ils semblent avoir été en effet un peu plus nombreux que la moyenne européenne à avoir cherché de l’aide auprès d’un psychologue, d’un psychiatre ou d’un psychanalyste.

14 % des personnes ayant pris des antidépresseurs au cours des 12 derniers mois l’ont fait pour "améliorer leurs performances"

Cinq pour cent des répondants du Luxembourg ont pris des antidépresseurs au cours des 12 derniers mois, taux qui s’inscrit dans la lignée de la moyenne de l’UE (7 %). Toutefois, les citoyens de ce pays sont moins nombreux que la moyenne à avoir pris des antidépresseurs pour des raisons de dépression (39 % pour une moyenne de l’UE à 51 %) et pour des raisons d’anxiété (32 % pour 47 % en moyenne dans l’UE). De plus, les répondants luxembourgeois sont plus nombreux que la moyenne à prendre des antidépresseurs pour améliorer leurs performances (14 % par rapport à 8 % en moyenne).

L’absentéisme au travail déclaré par les répondants du Luxembourg est supérieur à la moyenne. En effet, la proportion de ceux qui prennent plus de dix jours (6 %) est deux fois plus élevée que la moyenne de l’UE.

De manière générale, les attitudes des répondants luxembourgeois à l’égard du travail sont similaires à celles des autres Européens. Ils sont néanmoins moins nombreux que la moyenne à avoir le sentiment que la sécurité de leur emploi est menacée (22 % d’accord et 74 % pas d’accord avec cette affirmation contre une moyenne de l’UE de 25 % et 71 %). En termes de considération, s’ils sont plus nombreux à affirmer recevoir la considération qu’ils méritent (81 % par rapport à une moyenne de l’UE de 78 %) cela ne se traduit pas par un taux de désaccord supérieur à la moyenne (18 % pour une moyenne de l’UE de 19 %).