Lycée de Garçons Luxembourg, le lundi 22 novembre de 9h50 à 11h30
Lycée Vauban, le vendredi 26 novembre de 10h00 à 12h00
Dans le cadre d’une campagne intitulée "Mir sinn derbäi", le Bureau d'Information de Luxembourg du Parlement européen emmène les eurodéputés luxembourgeois à la rencontre des lycéens des classes de deuxième.
Les élèves du Lycée Robert Schuman ont goûté à la toute première de ces séances d’information et ils ont rencontré, le 18 octobre 2010, le parlementaire européen Claude Turmes, qui appartient au groupe des Verts. Venu en vélo avant de partir pour Strasbourg où doit s’ouvrir dans la soirée une séance plénière, l’eurodéputé a été accueilli avec force vivats et applaudissements par une salle comble de lycéens qu’il avait à charge de sensibiliser au pouvoir dont ils disposent dans l’Europe de demain.
C’est dans une ambiance décontractée que Claude Turmes s’est prêté au jeu, commençant par présenter les institutions qu’il "s’agit de connaître". "L’un d’entre vous a-t-il déjà été invité au Conseil européen ?", a-t-il lancé à la volée avant de constater que la réponse (juste) a tardé à venir quand il a demandé aux lycéens qui était le président de cette institution… Pourtant certains élèves se sont souvenus que le Premier ministre luxembourgeois avait été pressenti pour ce poste, et ils n’ont pas hésité à demander à l’eurodéputé pourquoi il n’avait en fin de compte pas été nommé.
Insistant sur le rôle de la Commission, qui propose des textes législatifs, mais ne décide pas, Claude Turmes a décrit le processus législatif européen, expliquant le rôle revenant au Parlement européen et aux Conseils des ministres. Et, pour rester au plus près de l’actualité, Claude Turmes a illustré son propos de l’exemple de l’Eurovignette, texte sur lequel les ministres du Transport ont trouvé un accord politique le 15 octobre dernier.
Quant à la Cour de Justice, que les lycées entrevoient au loin depuis les fenêtres de leurs salles de classe, ils savent bien qu’elle existe, mais l’eurodéputé a cependant bien pris soin de leur rappeler, exemples concrets à l’appui, ses principales fonctions.
Les lycéens, qui semblent bien conscients de la part importante du droit européen dans le droit national, ont fait preuve de bien plus d’étonnement quand ils ont appris que le budget de l’UE avoisinait les 1 % du PIB. Et, si la plupart des élèves n’ont pas franchi le pas pour poser des questions à l’eurodéputé, l’un d'entre eux a cependant demandé pourquoi dans ce cas les Etats membres n’apportaient pas plus d’argent au budget européen… La question est d’actualité puisque la Commission doit présenter le 19 octobre ses propositions pour réexaminer le prochain cadre pluriannuel du budget européen ! Claude Turmes, fervent défenseur d’un impôt européen, a donc dû expliquer les réticences d’un certain nombre de pays à contribuer plus au budget européen.
Dans le tableau qu’il a esquissé du complexe échiquier européen, Claude Turmes a évoqué aussi le rôle des lobbyistes, que ces derniers défendent des intérêts privés ou plus généraux, et des médias. Illustrant ses dires de l’exemple des OGM, sujet qui provoque des conflits entre industriels et diverses ONG, Claude Turmes a raconté plus avant la bataille provoquée par l’idée d’introduire un brevet sur les logiciels, texte contre lequel les Verts s’étaient prononcés en s’alliant avec Linux et un ensemble de petits fabricants de software. En effet, il s’est avéré, bien après le rejet du texte par le Parlement européen en 2005, qu’une campagne menée par des créateurs, artistes, designers qui plaidaient pour l’introduction d’un brevet sur ces produits avaient en fait été financée par les géants SAP et Microsoft…
L’eurodéputé a ensuite évoqué les grands dossiers qui font l’actualité de l’UE. De la crise en passant par le changement climatique et le problème de la dépendance des énergies fossiles, Claude Turmes a tracé en quelques mots les lignes d’action d’une UE qui doit aussi faire face au défi du vivre ensemble alors que sa population vieillit et qu’elle a besoin que des immigrés viennent lui prêter main forte. L’eurodéputé a abordé par ailleurs la question de la place de l’UE dans le monde, rappelant que le Service européen d’Action extérieure était en train de se mettre en place. Le rôle que doit y jouer Catherine Ashton, nommée au poste de Haut représentant de l’UE suite à l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, a d’ailleurs interpellé plusieurs lycéens.