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Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale - Opinion
Un eurobaromètre sur la gouvernance économique et Europe 2020 révèle des Européens un peu plus optimistes en moyenne sur l’avenir économique mais très divisés selon les pays
14-01-2011


L'eurobaromètre sur la gouvernance économique - automne 2010La Commission européenne a conduit en novembre 2010 un sondage d’opinion sur la gouvernance économique de l’UE qu’elle vient de publier le 12 janvier 2011 ensemble avec ses propres documents sur le même sujet. Cette enquête a été menée à un moment où la crise irlandaise battait son plein et que l’Irlande venait de demander le soutien de l’UE et du FMI. De l’autre côté, la reprise se faisait au même moment sentir dans un certain nombre d’Etats membres. Bref, le sondage doit être lu sous ces prémices qui impliquent les appréciations peuvent varier fortement d’un pays à l’autre.

Les conclusions principales

Le pire est passé

Au niveau de l’UE, le sentiment que le pire est passé en ce qui concerne l’impact de la crise sur l’emploi est en train de gagner du terrain, passant de 37 à 42 %.

Le sentiment que le pire est à venir a diminué de 62 à 55 %.

Mais dans le détail, il y a des pays où le pessimisme a fait un saut en avant spectaculaire, comme en Grèce, au Portugal ou en Irlande, avec plus de 70 %, et le Royaume Uni qui n’en est pas loin. Le Luxembourg est divisé sur cette question à 47 % pour les deux attitudes, mais l’attitude positive est passée en 6 mois de 26 à 47 %. Des regains d’optimisme aussi forts sont également registrés en Allemagne qui arrive à 55 % et en Autriche avec 58 %. Les cadres et les classes moyennes sont par ailleurs en Europe nettement plus optimistes que les personnes à revenus modestes et les chômeurs.     

L’UE le niveau le plus approprié pour affronter la crise

La Commission déclare dans ses conclusions que "l’UE est toujours considérée comme le niveau le plus approprié pour affronter les effets de la crise, suivi par les gouvernements nationaux, le G20 et le FMI". L’UE mène avec 23 % en moyenne la liste dans 18 Etats membres. Reste que ce chiffre de 23 % est en baisse de 3 % depuis le printemps 2010.

La Commission n’a pas encore livré tous les éléments, mais l’on peut lire dans le rapport que les Etats membres qui font le plus confiance à l’UE sont la Grèce, la Bulgarie et la Pologne (le Luxembourg fait aussi partie de ce groupe), que ceux qui font le plus confiance à leur gouvernement national sont le Royaume Uni, la Suède et la Roumanie, que ceux qui font le plus confiance au G20 sont la République tchèque, les Pays-Bas, la Hongrie, la Lettonie et le Danemark, - des pays qui ne sont même pas membres du G20, n.d.l.r. – et le pays qui fait le plus confiance au FMI est la Finlande.  

Plus de coordination entre Etats membres

Malgré cette disparité dans les réponses, trois quarts des personnes interrogées s’expriment pour plus de coordination entre les Etats membres, notamment entre ceux de la zone euro, et c’est une tendance à la hausse générale sur ce sujet. Agir au seul niveau national ne leur semble pas suffisant.

L’UE quant à elle devrait surveiller de plus près les banques et les institutions financières, d’abord en régulant les services financiers et ensuite par la façon notamment dont les fonds publics mis à disposition pour aider les banques sont utilisés.

Le FMI l’institution la mieux placée pour la réforme globale du système financier

Les Européens sont très enthousiastes pour que l’UE contribue à la réforme des marchés financiers mondiaux. Reste que le FMI est considéré à 25 % - contre 21 % pour l’UE – comme l’institution la mieux placée pour diriger la réforme du système financier mondial. L’IMF a remporté les suffrages dans 12 Etats membres, qui sont les Etats nordiques, avec la Finlande (55 %), le Danemark (39 %) et la Suède (36 %). La même chose vaut pour 4 grands pays de l’UE: la France (33 %), l’Allemagne (28 %), l’Espagne (28 %) et le Royaume Uni (24 %).

L’efficacité de l’UE et les critiques à l’égard des gouvernements nationaux

D’après le sondage, les Européens sont divisés sur l’efficacité de l’action de l’UE depuis le début de la crise. 45 % - une majorité relative faible -  pensent que cette action a été efficace, 44 % pensent le contraire. Par contre, 55 % (contre 39 %) - une majorité absolue respectable - sont critiques à l’égard  de l’action de leurs gouvernements nationaux.

Europe 2020

Dans ses conclusions, la Commission affirme que les Européens approuvent l’orientation générale prise par la stratégie Europe 2020. En fait, les enquêteurs ont confronté les personnes interrogées avec les 7 initiatives-phare de la stratégie Europe 2020 - i.e. l’innovation, les jeunes, l’internet, l’énergie, l’industrie, l’emploi et la formation, la pauvreté -  pour qu’ils indiquent leur priorité. Les jeunes et l’emploi ont remporté la mise. De là à affirmer que les Européens connaissent et approuvent la stratégie Europe 2020, la Commission n’a pas hésité à sauter le pas.

Quant à l’appréciation des objectifs, les Européens les jugent réalistes, même si le nombre des personnes qui craignent qu’ils puissent être mis en œuvre a augmenté. Les approches sont parfois très différentes selon les Etats membres. Les Italiens sont les plus optimistes et les Grecs les plus pessimistes. Pour les Belges, les Français, les Luxembourgeois et les Suédois, pensent néanmoins plus que les autres pays que les objectifs sont trop modestes ou ne vont pas assez loin. Et les Allemands sont ceux qui doutent le plus que 40 % des jeunes pourront d’ici 2020 avoir un diplôme universitaire.