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Droits fondamentaux, lutte contre la discrimination
A cause de la loi hongroise sur les médias, l’eurodéputé Charles Goerens voudrait que le bureau de l’Assemblée paritaire UE-ACP examine "l’opportunité de tenir la prochaine session de cette assemblée à Budapest"
04-01-2011


Assemblée paritaire UE-ACPL’eurodéputé libéral luxembourgeois Charles Goerens est  aussi un des 24 vice-présidents de l’Assemblée paritaire UE-ACP, dont le rôle est de rapprocher les députés au Parlement européen et les représentants et élus des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ("pays ACP") signataires de l'Accord de Cotonou. L'Assemblée parlementaire paritaire, composée de 78 parlementaires des pays ACP et de 78 eurodéputés,  consacre une partie importante de ses travaux à la promotion des droits de l'homme et de la démocratie et aux valeurs communes à l'humanité, qui ont fait l'objet d'engagements communs dans le cadre des conférences des Nations Unies.

C’est en sa qualité de vice-président de cette assemblée paritaire que Charles Goerens s’est adressé le 4 janvier 2010 à l’eurodéputé belge Louis Michel, ancien commissaire européen en charge de la politique scientifique et de la recherche (2004), ensuite du développement et de l'aide humanitaire (2004-2009) et président en titre de l’Assemblée paritaire UE-ACP au sujet des implications de la loi hongroise sur les médias sur la tenue de la prochaine réunion plénière de l’assemblée paritaire à Budapest.

Dans sa lettre, Charles Goerens écrit : "La Hongrie préside l’Union européenne au premier semestre de cette année. C’est en cette qualité qu’elle s’apprête à accueillir notre assemblée paritaire pour la tenue de sa session de printemps dans la troisième semaine de mai 2011."

Il souligne ensuite la vocation spécifique de l’assemblée paritaire UE-ACP dans le domaine des droits de l’homme et le problème que la loi hongroise sur les médias soulève dans ce domaine: "Depuis qu’elle existe, notre assemblée ne cesse d’œuvrer en faveur du respect des droits de l’homme, du principe de l’Etat de droit, des libertés fondamentales dont la liberté de presse. Or en adoptant la nouvelle loi relative à la presse, les autorités hongroises s’écartent incontestablement des principes fondamentaux auxquels ont souscrit  tous les Etats membres de l’Union européenne."

Charles Goerens s’en prend alors à la "timidité" des réactions des responsables politiques européens au niveau de la Commission et des Etats membres : "Permettez-moi de vous faire part de ma perplexité quant à la timidité des réactions qu’a suscitée la démarche hongroise. Certes la Commission n’a pas manqué d’interpeller les autorités hongroises sans pour autant retrouver son ton accusateur adopté naguère encore à l’endroit d’un autre Etat membre soupçonné d’avoir enfreint le droit européen. Quant aux  responsables politiques de nos Etats membres, leur réaction, à quelques rares exceptions près, n’est même plus l’ombre de leur attitude d’hostilité manifestée dans le temps à l’encontre du gouvernement autrichien ÖVP-FPÖ (en 1999-2000, n.d.l.r.)."

L’eurodéputé pose ensuite au président de l’Assemblée paritaire UE-ACP la question si "devant tant de discrétion, notre assemblée ne devrait pas se démarquer en manifestant sa ferme opposition à tout Etat membre qui cesserait de se conformer au socle des valeurs faisant partie de l’acquis communautaire."

Charles Goerens invite donc Louis Michel "à convoquer d’urgence une réunion du bureau de notre assemblée (composé de 2 co-présidents et de 24 vice-présidents, il se réunit plusieurs fois par an, n.d.l.r.) en vue d’examiner l’opportunité de tenir encore notre prochaine session à Budapest."

L’enjeu pour Charles Goerens : "Il y va de la crédibilité de l’Union européenne qui constitue une communauté de valeurs. Il y va aussi de la cohérence du Parlement européen qui ne rate aucune occasion pour stigmatiser les atteintes à nos valeurs fondamentales où qu’elles surviennent."

L’Assemblée paritaire UE-ACP – Qu’est-ce ?

Le rôle de l'Assemblée parlementaire paritaire est de rapprocher les députés au Parlement européen et les représentants et élus des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ("pays ACP") signataires de l'Accord de Cotonou. C'est la seule assemblée internationale dans laquelle les représentants des différents pays siègent ensemble, régulièrement avec pour objectif la promotion de l'interdépendance Nord-Sud. L'Assemblée parlementaire paritaire consacre une partie importante de ses travaux à la promotion des droits de l'homme et de la démocratie et aux valeurs communes à l'humanité, qui ont fait l'objet d'engagements communs dans le cadre des conférences des Nations Unies.

Deux fois par an et pendant une semaine, les parlementaires des 78 pays ACP rencontrent en session plénière leurs 78 homologues députés au Parlement européen. L'Assemblée parlementaire paritaire se réunit alternativement dans un pays ACP et dans un pays de l'UE. L'institution est gouvernée par des règles démocratiques et paritaires. Deux coprésidents, élus par l'Assemblée, dirigent l'ensemble des travaux. Vingt-quatre vice-présidents (12 européens, 12 ACP), également élus par l'Assemblée, forment, avec les deux coprésidents, le Bureau de l'Assemblée parlementaire paritaire. Le Bureau se réunit plusieurs fois par an afin d'assurer la continuité des travaux de l'Assemblée parlementaire paritaire et de préparer de nouvelles initiatives visant, notamment, au renforcement et à l'amélioration de la coopération. Il délibère également sur les questions d'actualité politique et prend position sur l'ensemble des dossiers concernant le respect des droits de l'homme.