Les ministres de la Coopération de l’UE se sont rencontrés à Bruxelles le 22 février 2011, à l’occasion d’une réunion informelle qui s’est tenue en marge du Conseil Affaires étrangères. La ministre Marie-Josée Jacobs y représentait le Luxembourg.
La question du développement et de la sécurité, et ce plus particulièrement au Sahel et au Soudan, était à l’ordre du jour des ministres.
Dans le contexte des discussions sur la mise en place d’une stratégie de l’UE pour le Sahel, Marie-Josée Jacobs a insisté sur l’importance "de ne pas adopter une approche purement sécuritaire, mais de veiller au contraire à mettre en place une stratégie globale, intégrée et coordonnée", qui prenne en compte les différentes menaces qui pèsent sur la région du Sahel et qui comprenne à la fois les volets sécurité, développement et politique.
"Je souhaite insister sur le fait que le lien entre développement et sécurité doit sous-tendre notre stratégie", a-t-elle précisé. Marie-Josée Jacobs a illustré ses propos par l’exemple d’un projet que le Luxembourg mène dans la région de Kidal, dans le Nord du Mali, au cœur de la zone actuellement en proie à l’insécurité. Ce projet a pour objectifs la formation et l’insertion professionnelles des jeunes, mais aussi le renforcement de la gouvernance ou encore l’amélioration de l’accès à l’eau potable et à des services sanitaires de qualité.
Concernant la situation au Soudan, la ministre a plaidé pour une bonne cohérence des politiques des Etats membres de l’UE, en insistant aussi sur le fait qu’il faut veiller à apporter un soutien tant au Nord Soudan qu’au Sud Soudan, les défis à relever à la suite du referendum de janvier 2011 étant aussi importants au Nord qu’au Sud.
Les ministres de la Coopération se sont également penchés sur le Livre vert sur la politique de développement de l’Union européenne.
Dans ce cadre, la ministre Jacobs a rappelé que la crédibilité de l’UE en matière d’aide au développement passe par le respect de l’engagement collectif pris par les Etats-membres de consacrer, d’ici 2015, 0,7 % de leur RNB à la lutte contre la pauvreté.
En ce qui concerne l’évolution de la politique au développement, la ministre a encouragé la Commission à demeurer la force motrice de la définition des politiques de l’Union, de la cohérence des politiques et à continuer à assumer le leadership en matière d’efficacité de l’aide.
"Fidèle au principe de division du travail, il faut au niveau de l’action de l’Union privilégier une concentration en s’appuyant sur les avantages comparatifs qu’offrent les ressources financières mais aussi l’expertise et les compétences accumulées au fil des années par la Commission et qui font l’objet d’un large consensus : grandes infrastructures, énergie, aide au commerce et agriculture", a déclaré la ministre luxembourgeoise qui a poursuivi en soulignant que la Commission devrait "se distinguer par l’exemplarité de son action et accepter de jouer un rôle particulier pour ce qui est des fameux `orphelins de l’aide´, tout comme dans les situations de fragilité".