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Economie, finances et monnaie
La reprise se précise dans l’UE selon les prévisions intermédiaires de la Commission européenne
01-03-2011


La Commission européenne a publié le 1er mars 2011 ses prévisions intermédiaires pour l’UE.

La reprise économique de l'UE se poursuit. Après de bons résultats au premier semestre 2010, le PIB réel de l'UE et de la zone euro a reculé au second semestre. Ce ralentissement était attendu et correspond au creux de la croissance et des échanges au niveau mondial dû au retrait des mesures de relance. Les prévisions intermédiaires de croissance de la Commission européenne

Pour 2011, les estimations, légèrement supérieures aux prévisions de l'automne, tablent sur une croissance du PIB de 1,8 % dans l'UE et de 1,6 % dans la zone euro. Cette hausse des prévisions s'explique par les meilleures perspectives dont bénéficie l'économie mondiale et par une meilleure confiance des entreprises. La reprise devrait être tirée par la demande intérieure. L'incertitude reste forte et les situations des différents pays sont variables.

La Commission a revu à la hausse ses prévisions automnales d'inflation pour 2011, en raison de la hausse des prix de l'énergie et des matières premières. Les prix devraient augmenter de 2,5 % dans l'UE et de 2,2 % dans la zone euro.

Prévisions de croissance pour l'UE et la zone euro revues légèrement à la hausse

Pour 2011, les prévisions de croissance du PIB réel sont établies à 1,8 % pour l'UE et à 1,6 % pour la zone euro en raison de l’amélioration des perspectives pour l'économie mondiale et du climat d'optimisme observé dans l'UE. Les deux régions bénéficient donc d'une révision à la hausse de 0,1 point de pourcentage par rapport aux prévisions automnales du 29 novembre 2010. Ces données agrégées se fondent sur les prévisions actualisées de l'Allemagne, de l'Espagne, de la France, de l'Italie, des Pays-Bas, de la Pologne et du Royaume-Uni, qui représentent ensemble environ 80 % du PIB de l'UE. Les données individuelles montrent une évolution inégale dans les différents États membres.

Dans la zone euro, l'Allemagne devrait être le moteur de la reprise avec une croissance du PIB estimée à 2,4 %, suivie de la France (1,7 %), l'Espagne obtenant quant à elle des résultats mitigés (0,8 %).

En dehors de la zone euro, les prévisions tablent sur une croissance de 4,1 % pour la Pologne et de 2,0 % pour le Royaume-Uni.

Après une reprise soutenue au premier semestre 2010, l'économie mondiale a subi un creux au troisième trimestre, avant de rebondir au quatrième trimestre. Les principaux indicateurs suggèrent que l'activité va continuer dans la même dynamique. Le PIB mondial (sauf UE) devrait donc croître d'environ 4¾ % en 2011, soit ¼ de point de pourcentage de plus que selon les estimations automnales.

Perspectives plus favorables pour la demande intérieure

Les meilleures perspectives dont bénéficient les pays hors UE dynamiseront les exportations de l'UE. Alors que les exportations devraient continuer à soutenir la reprise, un rééquilibrage de la croissance vers la demande intérieure est attendu en 2011.

L'optimisme est de mise en ce qui concerne l'investissement privé, et notamment dans l'équipement. La consommation des ménages, qui est restée modérée en 2010, devrait peu à peu se consolider à la hausse cette année. La stabilisation en cours sur le marché du travail, la reprise de l'activité de prêt aux ménages et la baisse régulière du taux d'épargne des ménages sont de bon augure pour les dépenses de consommation au prochain semestre, qui seront compensées dans une certaine mesure par la hausse de l'inflation.

Même si elle reste fragile, la situation générale sur le marché financier de l'UE est meilleure qu'à l'automne. L'activité sur le marché monétaire est plus favorable et les conditions réelles de financement restent incitatives.

Hausse de l'inflation

La hausse des prix de l'énergie et des matières premières de ces derniers mois a généré une hausse de l’inflation globale calculée sur la base de l’IPCH. Les prévisions d'inflation pour 2011 sont donc revues à la hausse, et l’inflation calculée sur la base de l’IPCH est désormais estimée à 2,5 % pour l'UE et à 2,2 % pour la zone euro. Pour autant, du fait de la stagnation persistante de l’économie, de la faible croissance des salaires et de la crédibilité des prévisions globales d'inflation, on peut penser que les pressions inflationnistes sous-jacentes resteront sous contrôle et qu'à la fin de l'année, l'inflation se rapprochera des 2 % dans les deux régions. L'inflation sous-jacente devrait croître lentement, en tant que corollaire de la reprise de l'activité et, potentiellement, d'une hausse de l'inflation importée à partir des économies de marché émergentes.

Évaluation des risques

Dans un contexte d'incertitude marquée et persistante, les risques pesant sur les perspectives de croissance de l'UE pour 2011 restent globalement équilibrés. Du côté des points positifs, la solidité de la croissance mondiale et les effets de la reprise de l'activité en Allemagne dans les autres États membres pourraient atteindre des niveaux plus élevés que prévus.

En ce qui concerne les points négatifs, de nouvelles tensions sur les marchés financiers ne peuvent être exclues, tandis que l'assainissement budgétaire pourrait à court terme peser plus lourd que prévu sur la demande intérieure dans les pays concernés. Les risques qui pèsent sur l'inflation, quant à eux, sont accentués dans une certaine mesure par l'évolution politique actuelle au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Le même jour, Eurostat relevait que le taux de chômage était passé en-dessous de la barre des 10 % en janvier 2011 : le taux de chômage est  à 9,9 % dans la zone euro et à 9,5% dans l'UE

Dans la zone euro, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s’est établi à 9,9 % en janvier 2011 comparé à 10 % en décembre 2010. Il était de 10 % en janvier 2010. Dans l’UE, le taux de chômage s’est élevé à 9,5 % en janvier 2011 comparé à 9,6 % en décembre 2010. Il était de 9,5 % en janvier 2010.

EurostatSelon les estimations d’Eurostat, 23,048 millions d’hommes et de femmes étaient au chômage en janvier 2011 dans l’UE27, dont 15,775 millions dans la zone euro. Par rapport à décembre 2010, le nombre de chômeurs a diminué de 43 000 dans l'UE27 et de 72 000 dans la zone euro. Comparé à janvier 2010, le chômage a enregistré une hausse de 99 000 dans l'UE27 et est resté quasiment stable dans la zone euro.

Parmi les États membres, les taux de chômage les plus bas ont été enregistrés aux Pays-Bas et en Autriche (4,3 % chacun) et au Luxembourg (4,7 %) et les plus élevés en Espagne (20,4 %), en Lettonie (18,3 % au troisième trimestre 2010) ainsi qu'en Lituanie (17,4 % au quatrième trimestre 2010).

Sur un an, le taux de chômage a baissé dans onze États membres, est resté stable dans deux et a augmenté dans quatorze États membres. Les baisses les plus importantes ont été observées en Estonie (de 16,1 % à 14,3 % entre les quatrièmes trimestres de 2009 et 2010), à Malte (de 7,2 % à 6,1 %) et en Suède (de 8,9 % à 7,9 %). Les plus fortes hausses ont été enregistrées en Grèce (de 9,7 % à 12,9 % entre les troisièmes trimestres de 2009 et 2010), en Hongrie (de 11 % à 12,6 %) et en Lituanie (de 15,9 % à 17,4 % entre les quatrièmes trimestres de 2009 et 2010).

Entre janvier 2010 et janvier 2011, le taux de chômage des hommes a diminué de 9,9 % à 9,8 % dans la zone euro et de 9,7 % à 9,6 % dans l’UE. Le taux de chômage des femmes s'est accru de 10 % à 10,1 % dans la zone euro et de 9,3 % à 9,5 % dans l’UE.

En janvier 2011, le taux de chômage des moins de 25 ans s'est élevé à 19,9 % dans la zone euro et à 20,6 % dans l’UE. En janvier 2010, il atteignait respectivement 20,2 % et 20,7 %. Les taux les plus bas ont été observés aux Pays-Bas (7,8 %), en Autriche (8 %) et en Allemagne (8,3 %) et les plus élevés en Espagne (43,1 %), en Slovaquie (37,7 %) et en Lituanie (34,4 % au quatrième trimestre 2010). Au Luxembourg, le taux de chômage des moins de 25 ans était de 17,4 % en janvier 2011 contre 18 % en décembre 2010.