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Economie, finances et monnaie
Jean-Claude Juncker a plaidé à Francfort pour l’introduction d’une taxe sur les transactions financières au niveau de la zone euro dans le cas où il ne serait pas possible de l’instaurer au niveau mondial
18-03-2011


A l’occasion d’une conférence sur "le futur de l’euro", le groupe de l'Alliance progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen (S&D) a invité à Francfort le président de l’Eurogroupe et Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, à intervenir. Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, faisait aussi partie des invités de cette conférence qui s’est tenue le 18 mars 2011 et qui a été présentée par l’eurodéputé Martin Schultz comme "une grande opportunité de discuter de l’avenir de la zone euro à la veille d’un sommet européen crucial", à savoir celui qui est prévu les 24 et 25 mars prochains. 

Jean-Claude Juncker s’est prononcé à cette occasion en faveur de la création d'une taxe sur les transactions financières, au niveau européen si cela n'est pas possible au niveau mondial. "Il faut que ce thème reste à l'agenda européen, qu'il soit creusé et qu'on en discute au niveau du G20", a déclaré le Premier ministre luxembourgeois avant d’ajouter que, "si cela n'est pas possible" de l'instaurer au niveau mondial, "il faut réfléchir à l'introduire au niveau de la zone euro seulement".

"Les Européens peuvent se montrer pionniers", estime en effet Jean-Claude Juncker qui voit dans cette mesure une question de "justice"."Il faut que les responsables du marasme de ces dernières années passent à la caisse", a-t-il déclaré, soulignant que les citoyens européens payaient tous déjà pour la crise au travers des hausses d'impôts et des restrictions budgétaires introduites par les gouvernements de leurs pays respectifs.

"Il n'est pas possible que l'économie financière, elle, continue de se distribuer des bonus comme s'il ne s'était rien passé. Les gens ne l'accepteront pas, tout cela ne peut que mal finir avec une remise en cause du système économique et politique", a ajouté le président de l’Eurogroupe qui n'a cependant pas voulu aborder la question de ses modalités d'introduction.

Mais cette conférence fut aussi l’occasion pour le Premier ministre luxembourgeois d’insister auprès de ses interlocuteurs allemands sur le fait que le sauvetage de l’euro n’avait pas, à ses yeux pour conséquence, une Union de transfert tant redoutée en Allemagne. "Tout acte de solidarité n’est pas nécessairement une Union de transfert", a déclaré Jean-Claude Juncker pour qui les débats qui ont cours en Allemagne sur le fait que le pays serait "le trésorier de l’Euro" sont "malsains". "Si nous ne faisons que compter en Europe, nous n’avancerons pas", a-t-il plaidé, expliquant que l’Europe n’est "pas seulement donner et prendre, mais aussi partager". "Les Allemands iraient moins bien sans l’euro", a renchéri Jean-Claude Juncker.