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Énergie - Environnement - Santé
"Le gouvernement observera de près les tests de résistance effectués sur les réacteurs dans l’Union européenne", a déclaré Mars Di Bartolomeo à la Chambre
26-05-2011


Le 26 mai 2011, les députés membres de la commission de la Santé ont reçu le ministre Mars Di Bartolomeo à la Chambre. Ce fut notamment l’occasion de discuter de l’accord trouvé la veille au niveau européen sur les tests de résistance qui vont commencer très bientôt dans l’UE, qui compte en tout 143 réacteurs nucléaires.

"Le gouvernement observera de près les tests de résistance effectués sur les réacteurs dans l’Union européenne", a déclaré le ministre de la Santé devant les députés, annonçant que "les ministres luxembourgeois ne se gêneront pas pour intervenir au niveau du Conseil des Ministres et des institutions européennes s’il s’avérait que les tests n'étaient pas effectués de manière sérieuse".

Le ministre a insisté sur le fait que la sécurité interne des réacteurs, mais aussi la protection contre des risques externes, seraient évaluées. Mars di Bartolomeo a ainsi informé les députés sur le fait que, selon l’accord trouvé la veille, le "risque humain", s’il est pris en compte, fera l’objet d’un deuxième volet de tests.

D’après le ministre, le Luxembourg aurait fait connaître sa position concernant les procédures et la composition d’un groupe d’experts européens et de représentants de la Commission européenne pour examiner les risques pesant sur la sécurité des centrales.

La question du risque terroriste : "sans cet élément, nous n’aurions pas donné notre accord à ces tests", déclare Mars Di Bartolomeo

Le Tageblatt rapporte dans son édition datée du 27 mai 2011 que le Luxembourg s’est engagé depuis le début, avec l’Autriche et l’Allemagne, pour que le risque terroriste soit pris en compte dans les tests de résistances. "Sans cet élément, nous n’aurions pas donné notre accord à ces tests", indique ainsi le ministre qui précise que "naturellement" ce risque est pris en compte. C’est surtout la France qui s’est opposée jusqu’au dernier moment à ce que les attaques terroristes soient prises en compte, raconte le ministre qui juge que "celui qui se défile avoue qu’il a un problème…"

Dans le Quotidien daté du 27 mai 2011, la journaliste Christiane Kleer explique que c’est justement "la confusion qui persiste autour de la prise en compte du risque humain" qui inquiète particulièrement les députés. En effet, le deuxième volet des tests évoqué par le ministre, qui concernera entre autres les risques d'attaque ou de sabotage sera détaillé par un groupe de travail à part, dont le mandat et les méthodes de travail n'ont pas encore été arrêtés.

Le député vert Henri Kox juge par conséquent l’accord "trompeur" et il estime, rejoignant en cela la position du  ministre, que "les hésitations par rapport à la mise en place de tests complets démontrent la nervosité de certains Etats".

Mars Di Bartolomeo a par ailleurs indiqué que la centrale de Cattenom ferait l’objet d’une analyse spécifique de la part des autorités sarroises et luxembourgeoises. Le ministre français des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, a assuré à Sarrebrück le 24 mai  2011 que des experts allemands seraient associés aux tests de résistance concernant cette centrale, une promesse qui va dans le même sens que celle faite par au Premier ministre Jean-Claude Juncker par son homologue français François Fillon à la fin du mois d’avril. Reste à voir comment les autorités sarroises et luxembourgeoises vont coopérer.

Ainsi que le rapporte le Tageblatt, le Luxembourg serait, selon le ministre, impliqué dans les tests de résistance dans les deux phases qui suivront celle de l’évaluation qui sera conduite dans un premier temps par les opérateurs eux-mêmes. Le sujet devrait d’ailleurs être discuté au Conseil de gouvernement du 27 mai 2011. Le Luxembourg entend en effet s’appuyer sur des experts externes pour s’assurer des résultats des tests. Le Luxembourg dispose de trois ingénieurs nucléaires qui travaillent pour le Service de radioprotection et le gouvernement est, d’après Mars Di Bartolomeo, en discussion avec l’Öko-Institut de Freiburg et le TUV allemand, mais aussi avec l’ancien chef de l’autorité belge de sûreté nucléaire, pour ce qui est de spécialistes qui pourraient être cooptés.

"C’est bien qu’il y ait des tests de résistance, mais le hic, c’est qu’ils se feront sur une base volontaire", a cependant confié au Luxemburger Wort le ministre de la Santé.