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Éducation, formation et jeunesse - Opinion
D’après une enquête Eurobaromètre menée auprès des jeunes Européens, la majorité d’entre eux seraient prêts à partir à l’étranger pour y travailler
En matière de participation politique, les jeunes du Luxembourg font bien piètre figure
16-05-2011


A l’occasion de la Semaine européenne de la Jeunesse, qui se tient du 15 au 21 mai 2011, la Commission européenne a publié les résultats de deux enquêtes Eurobaromètre menées en ce début d’années 2011 auprès des Jeunes Européens.eurobarometer

L’enquête Eurobaromètre Flash 319 B donne un aperçu de la mobilité des jeunes Européens en matière d’éducation et de travail, de leur perception des différentes structures éducatives et des priorités qui les guident dans leur recherche d’un emploi. Les jeunes qui ont été interrogés étaient âgés de 15 à 35 ans.

Quant à l’enquête 319 A, qui concernait plus précisément la participation des jeunes à la vie dans la société, elle s’est déroulée dans les 27 États membres de l’Union auprès de jeunes âgés de 15 à 30 ans.

Entre le 26 janvier et le 4 février 2011, 57 000 personnes ont été interrogées par téléphone, dont 1000 pour le Luxembourg.

Participation politique : au Luxembourg, la proportion de jeunes (en âge de voter) ayant voté au cours des trois dernières années est de 67 %

Il ressort de l’enquête sur la participation que 24 % des jeunes interrogés ont déclaré avoir participé à une activité de volontariat encadrée dans les douze derniers mois, une proportion qui est de près de 23 % au Luxembourg qui ne se distingue pas là de la moyenne européenne.

Pour ce qui est de la participation  des projets de coopération avec des jeunes d’autres pays, seuls 6 % des jeunes interrogés dans l’UE ont répondu avoir participé à de telles activités au cours de l’année précédente. Ils sont 11,1 % au Luxembourg, ce qui place le Grand-Duché dans le peloton de tête des huit pays où ce taux dépasse les 10 %.

Environ un jeune Européen sur trois a participé à des activités dans un club de sport dans l’année précédent l’enquête. Un jeune sur six est impliqué dans une organisation de jeunesse et sur sept environ a participé à des activités organisées par une organisation culturelle. C’est aux Pays-Bas que les jeunes interrogés ont été les plus nombreux (72 %) à avoir participé à au moins une des activités citées, le Luxembourg suivant de près, avec 66 % des jeunes répondants ayant participé à de telles activités.

Au Luxembourg, comme dans la plupart des autres pays de l’UE, c’est la pratique d’une activité sportive qui a le plus mobilisé les jeunes (46 % d’entre eux), suivie de la participation aux activités d’une organisation de loisirs (26 %). Les organisations culturelles sont citées en troisième position, elles ont mobilisés 20 % des jeunes répondants du Luxembourg. De façon plus générale, les jeunes répondants sont 97 % au Luxembourg à avoir participé à des activités culturelles et artistiques, la moyenne européenne étant de 80 % environ.

En matière de participation politique, huit jeunes sur dix (79 %), parmi ceux qui étaient en âge de voter, ont déclaré qu’ils avaient voté à une élection politique au cours des trois dernières années, que ce soit à l’échelon local, régional, national ou européen. La Belgique caracole en tête avec 93 % de jeunes ayant voté, les auteurs du rapport soulignant que le vote est obligatoire dans ce pays. La Lituanie fait une bien triste exception avec 47 % seulement de jeunes interrogés ayant voté.

Au Luxembourg, où le vote est pourtant obligatoire, la proportion de jeunes ayant voté au cours des trois dernières années est de 67 %, et c’est donc la deuxième plus basse de l’UE. Un chiffre qui s’explique en partie par le fait que le sondage s’adresse aux résidents du Luxembourg, dont beaucoup n’ont pas la nationalité luxembourgeoise, mais qui est en tous les cas frappant. D’autant plus que les jeunes Européens résidant au Luxembourg pouvaient y voter pour les européennes de 2009…

53 % des jeunes Européens se disent prêts à aller travailler à l’étranger

Selon le volet de l’enquête consacré à la mobilité, 53 % des jeunes en Europe (52 % au Luxembourg) se disent prêts à travailler dans un autre pays européen ou envisagent cette perspective avec enthousiasme. Ils sont un peu plus nombreux à l’envisager pour une période de temps limitée (28 %) que pour une longue période (25 %). Les jeunes hommes (56 %) sont plus disposés à travailler à l’étranger que les jeunes femmes (49 %) et les personnes entre 15 et 19 ans (63 %) plus que celles entre 30 et 35 ans (42 %). Les jeunes ayant un diplôme de l’enseignement supérieur sont aussi plus enclins à vivre à l’étranger que ceux issus du premier cycle de l’enseignement secondaire (55 % contre 33 %).

Mais le manque de moyens financiers en décourage beaucoup, qui renoncent à faire un premier pas dans cette voie en accomplissant une partie de leurs études à l’étranger. L’enquête met en évidence une profonde disparité entre le souhait généralisé des jeunes de travailler à l’étranger et la mobilité réelle des travailleurs européens, qui sont moins de 3 % à vivre en dehors de leur pays d’origine.

Des études montrent que les étudiants qui accomplissent une partie de leur parcours d’éducation ou de formation hors de leur pays renforcent leur aptitude à l’emploi et seront davantage susceptibles de travailler à l'étranger plus tard. Les employeurs apprécient les compétences acquises ainsi par ces jeunes, comme la connaissance d’une langue étrangère, la capacité d’adaptation et les aptitudes relationnelles.

14 % des jeunes Européens ont suivi des études ou une formation à l’étranger, une proportion qui atteint le taux record de 41 % au Luxembourg

Pourtant, l’enquête révèle qu’un jeune Européen sur sept seulement (14 %) a suivi des études ou une formation à l'étranger. Cette proportion varie de 3 % en Turquie à 39 % à Chypre et 41 % au Luxembourg.

C’est le manque de moyens financiers qui dissuade beaucoup de jeunes. Parmi les jeunes désireux d'aller à l’étranger, 33 % ont reconnu ne pas pouvoir se le permettre; près des deux tiers (63 %) de ceux qui l’ont fait ont dû recourir à un financement privé ou à une épargne.

Sur les 14 % de jeunes qui ont séjourné à l’étranger pour leurs études ou leur formation, 43 % y ont suivi des études supérieures, 26 % y ont effectué un stage en entreprise comptant pour leurs études supérieures, 43 % sont partis dans le cadre de leur éducation scolaire (enseignement secondaire), 33 % dans le cadre de l’enseignement et la formation professionnels (EFP) et 21 % ont fait un stage ou un apprentissage comptant dans un programme d’EFP.

Pour les jeunes résidents du Luxembourg, les études supérieures sont un moteur évident de la mobilité puisque sur les 41 % de jeunes du Grand-Duché qui sont partis à l’étranger, 67 % l’ont fait pour suivre leurs études supérieures. 36 % sont partis effectuer un stage comptant pour leurs études supérieures. 41 % sont partis dans le cadre de l’enseignement et de la formation professionnelle et 22 % ont effectué dans ce cadre un stage à l’étranger.

36 % des jeunes du Grand-Duché sont partis dans le cadre de leur éducation scolaire. Au Luxembourg, les jeunes ayant passé plus d’un an à l’étranger pendant leur scolarité sont particulièrement nombreux, puisqu’ils sont près de 22 %, un chiffre record dans une UE où la moyenne de ce type de séjour est de l’ordre de 7,5 %.

Au Luxembourg 72 % disent avoir financé par eux-mêmes leur période de mobilité à des fins éducatives, mais la moitié d’entre eux a aussi bénéficié de bourses et de prêts étudiants nationaux

65 % des jeunes (LU : 72 %)  ont répondu avoir utilisé leurs économies ou des sources de financement privées pour financer leur plus long séjour à l’étranger.

La proportion de jeunes ayant bénéficié de bourses ou de prêts étudiants nationaux ou régionaux pour financer leur séjour à l’étranger varie énormément selon les États. En Norvège, au Luxembourg (51 %) et en Islande, environ la moitié des personnes interrogées mentionnaient cette source de financement, tandis que leur part tombait à moins de 20 % dans 17 des 31 pays ayant fait l’objet de l’enquête.

15 % des personnes concernées indiquent que leur séjour d’étude ou de formation à l’étranger était financé par des programmes européens comme Erasmus, une proportion qui n’atteint que 8 % au Luxembourg. Parmi ceux qui mentionnent un tel financement, 19 % suivent des études supérieures et 9 % un second cycle de l’enseignement secondaire général ou un programme d’EFP.

Si, en Europe, le principal obstacle à un séjour à l’étranger est d’ordre financier, au Luxembourg, la moitié de ceux qui ne sont pas partis n'étaient pas intéressés par cette perspective

Une grande majorité des jeunes Européens ne sont pas allés à l’étranger dans le cadre de leur éducation. Un tiers de ceux qui auraient aimé le faire ont indiqué qu’ils en avaient été empêchés en premier lieu par le manque de moyens et par les frais que représente un séjour à l’étranger. Un quart d’entre eux ont avancé des engagements familiaux. Cette dernière raison a été plus souvent retenue par les jeunes femmes que par les jeunes hommes (31 % contre 19 %) et par les personnes issues du premier cycle de l’enseignement secondaire général (38 %) que par les personnes ayant d’autres qualifications (de 24 % à 28 %).

Mais on peut relever que 37 % des répondants qui ne sont jamais partis à l’étranger ne l’ont pas fait parce qu’ils n’étaient pas intéressés par cette possibilité, une "motivation" qui concerne 51 % des répondants qui ne sont pas partis du Luxembourg. Signe qu’au Luxembourg, si on veut partir, on le peut ?

Les principaux apports des séjours à l’étranger concernent des compétences générales

Les jeunes considèrent que leur séjour d’étude ou de formation à l’étranger leur a principalement apporté des compétences générales telles qu’une aptitude à parler une langue étrangère, une sensibilité à d’autres cultures, une faculté d’adaptation ou une aptitude relationnelle, des compétences toutes très appréciées des employeurs.

Dans 18 pays sur 31 - et c’est le cas du Luxembourg -, la plus grande partie des personnes interrogées estiment que l’amélioration de leurs compétences linguistiques est en importance le premier ou le second apport de leur séjour à l’étranger.

Le Luxembourg compte, avec Malte, l’Irlande et Chypre, parmi les pays où les jeunes partis à l’étranger sont les plus nombreux (30 %) à penser qu’ils ont amélioré leurs connaissances académiques lors de leur séjour à l’étranger.

Au Luxembourg, 35 % des jeunes interrogés souhaiteraient créer un jour leur entreprise, mais ils sont 20 % à juger cette perspective trop risquée et 16 % à penser que ce serait trop compliqué

Parmi les jeunes Européens, 43 % affirment qu’ils aimeraient un jour créer leur propre entreprise et 42 %, que cela ne les intéresse pas. Les personnes qui veulent créer leur propre entreprise sont bien plus présentes dans la catégorie des 15 à 19 ans (50 %) que dans celle des 30 à 35 ans (34 %), et parmi les jeunes qui disposent d’une qualification de l’enseignement supérieur ou de l’EFP. 6 % des personnes interrogées ont indiqué qu’elles avaient déjà créé leur entreprise.

Les jeunes Bulgares se révèlent les plus désireux de créer leur entreprise (74 %), tandis que les jeunes Italiens sont les moins intéressés (27 %). Les raisons évoquées par ceux qui ne veulent pas créer leur entreprise sont variées, mais une personne sur sept considère que c’est trop risqué et 13 % estiment que c’est trop compliqué.

Au Luxembourg, seuls 35 % des jeunes interrogés ont fait part de leur désir de créer un jour leur entreprise. Cette perspective semble trop risquée pour 20 % des jeunes du Grand-Duché et ils 16 % à penser que monter une entreprise est trop compliqué.

Si, pour la plupart des jeunes Européens (53 %), un problème majeur pour trouver un emploi une fois leur formation terminée reste l’absence de travail dans leur ville ou leur région, les jeunes interrogés au Luxembourg sont 42 % à partager cet avis. Le manque de bonnes opportunités dans leur domaine d’études est considéré comme un des deux principaux obstacles par 42 % des jeunes interrogés en Europe et 38 % au Luxembourg. Le fait que les salaires soient bas est cité par 42 % des jeunes de l’UE et 31 % au Luxembourg. Le sentiment de ne pas avoir les bonnes connaissances et compétences est une explication donnée par 25 % des jeunes Européens, mais il est cité en revanche par 39 % des jeunes interrogés au Grand-Duché où les jeunes sont aussi parmi les plus nombreux de l’UE (33 %) à dire ne pas savoir quels postes étaient disponibles.