Les Verts ont pour but affiché de faire capoter le projet de recherche international ITER. Et ils ne sont pas heureux avec la manière dont le gouvernement s’est exprimé lors du Conseil "Compétitivité" du 30 mai 2011 sur la question, et encore moins de la manière dont il s’apprête à voter lors du prochain Conseil le 27 juin 2011. Bref, pour les Verts, qui se sont exprimé dans un communiqué daté du 21 juin, "le gouvernement fait voiles toutes vers l’énergie nucléaire".
Selon le parti écologiste, le Luxembourg aurait pourtant la possibilité de "freiner substantiellement, voire de stopper" le projet ITER qui coûte des milliards d’euros et dans le budget a tendance à croître au-delà des prévisions. Mais le ministre en charge de la recherche, François Biltgen, a selon le communiqué expliqué devant la commission de travail compétente "que le Luxembourg ne bloquera pas le projet ni qu’il le fera tomber". Le Luxembourg s’abstiendrait donc le 27 juin au Conseil lorsqu’il s’agira de voter pour des crédits supplémentaires pour le réacteur à fusion qui est sur le point d’être construit à Cadarache dans le sud de la France. Or, avec une voix contre, le Luxembourg pourrait selon les Verts bloquer ces crédits supplémentaires et empêcher le début des travaux.
Dans leurs critiques de l’action du gouvernement, les Verts se réfèrent aux prises de positions critiques du Premier ministre à l’égard d’ITER lors de sa déclaration sur l’état de la nation le 6 avril 2011. Ils entendent sa phrase sur une mise en cause du projet après Fukushima comme une promesse de ne plus soutenir le projet et interprètent l’abstention actuelle du gouvernement au Conseil de l’UE comme la rupture de cette même promesse.
Pour Henri Kox, le porte-parole des Verts sur les questions de l’énergie à la Chambre des députés, "les belles paroles ne sont pas suivies d’actions. La résistance conséquente du gouvernement luxembourgeois à la fosse aux milliards qu’est ITER n’était qu’un conte de fées". Et pour l’eurodéputé vert Claude Turmes, "celui qui s’oppose à Luxembourg à l’énergie nucléaire et qui aide le plus grand projet nucléaire européen à passer à Bruxelles perd sa crédibilité."