Jean-Jacques Rommes, directeur de l’ABBL, a expliqué sur les ondes de la radio 100,7 le 24 juillet 2011 son analyse de l’accord trouvé le 21 juillet par les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro au sujet de la Grèce et plus généralement des risques de contagion de la crise de la dette à d’autres pays de la zone euro.
Pour lui, il est clair qu’avec cet accord, on se rapproche un peu plus d’une "union de transfert" entre Etats membres qui se montrent ainsi prêts à se soutenir mutuellement en cas de nécessité. Il voit aussi dans les décisions prises l’apparition d’une sorte de "fonds monétaire européen", un terme qui apparaissait aussi dans les propos du président français Nicolas Sarkozy à l’issue de la réunion du 21 juillet. Le représentant du secteur bancaire juge par ailleurs "intéressant" de voir la méthode utilisée pour accompagner le secteur privé.
Interrogé sur l’impact de cette contribution du secteur privé au nouveau programme d’aide à la Grèce, Jean-Jacques Rommes a souligné que cette participation se faisait sur une base volontaire. Les obligations grecques détenues par des créanciers privés pourront être échangées contre des obligations d’une maturité plus longue, ce qui offrira selon lui aux banques et aux assurances qui détiennent de la dette grecque de meilleures chances d’être remboursées. Certes, si les créanciers font le choix de revendre ensuite ces actions, ce sera à une valeur moindre que la valeur nominale des obligations qu’ils détiennent, mais, précise le directeur de l’ABBL, de toute façon, ces obligations valent actuellement déjà moins que leur valeur nominale…
Les banques luxembourgeoises sont concernées, puisque toutes détiennent des obligations grecques, mais dans une mesure limitée. Le total de ces obligations est en effet de l’ordre de deux milliards d’euros en ce moment. Pour ce qui est du choix que feront les banques luxembourgeoises d’échanger ou de vendre leurs obligations grecques, Jean-Jacques Rommes suppose qu’a priori, la décision reviendra aux groupes bancaires concernés, et non à leurs entités luxembourgeoises respectives.
Pour Jean-Jacques Rommes, si les marchés ont réagi positivement à l’annonce de l’accord trouvé à Bruxelles le 21 juillet 2011, c’est que "l’UE s’est montrée capable d’agir" alors qu’auparavant, sa gestion de la crise était selon lui "mauvaise" et n’inspirait pas confiance aux marchés. "Maintenant, un programme sérieux est sur la table", salue le directeur de l’ABBL.
Mais pour ce qui est des agences de notation, qui ont commencé le bal des dégradations de la note attribuée à la dette grecque dès le lendemain de la décision, Jean-Jacques Rommes estime qu’elles ne font que "constater" ce qui est pour lui "une réalité", à savoir que "la Grèce n’est pas en mesure de rembourser ses dettes", que "la Grèce est en défaut".