Le député européen socialiste luxembourgeois, Robert Goebbels, de retour d’un voyage de trois jours – une "fact finding mission en Palestine et en Jordanie" entre le 9 et le 12 octobre 2011 – où il était accompagné entre autres par sa collègue libérale allemande Alexandra Thein et par des parlementaires belges et britanniques, a lancé un appel à un vote du Luxembourg et des Etats membres de l’UE à l’ONU en faveur de la reconnaissance d’un Etat palestinien. Pour lui, "on ne peut échapper à une telle reconnaissance, si on veut la paix dans la région".
Robert Goebbels s’en est vivement pris à "la réduction de l’espace vital des Palestiniens par Israël dans les territoires occupés". Il a dénoncé les colonies illégales qui sont créées par des extrémistes israéliens et de fait tolérées en bénéficiant de la protection militaire, malgré un arrêt contraire de la Cour suprême de l’Etat d’Israël, les violences contre les Palestiniens, les destructions de maisons, les attaques contre des mosquées, les profanations de cimetières, les arrachages d’oliviers, un phénomène qualifié par le journal israélien Haaretz du 10 octobre 2011 de "terrorist wave", la colonisation "rampante de Jérusalem-Est, ville arabe", la mainmise d’Israël sur l’eau de la région, les nombreux points de contrôle et le mur qui ilote et isole des villages palestiniens du reste du territoire. Pour lui, il ne peut pas y avoir d’accord au Proche Orient si Jérusalem-Est ne devient pas la capitale de la Palestine et Jérusalem-Ouest celle d’Israël.
Depuis que Mahmoud Abbas a demandé la reconnaissance d’un Etat palestinien par l’ONU, constate Robert Goebbels, "l’atmosphère est devenue mauvaise" et aurait selon lui exacerbé les extrémistes israéliens. Pour Robert Goebbels, alors que de nombreux Israéliens, dont le maire de Haïfa, essaient d’empêcher des heurts intercommunautaires et se dressent contre la politique du pire, le gouvernement de Benjamin Netanyahou ferait tout "pour bloquer le processus de paix, envers et contre tous, y compris les Etats-Unis". Pour Robert Goebbels, cette politique d’Israël ne peut plus être acceptée par l’UE. Une reconnaissance d’un Etat palestinien serait un premier pas pour signaler cela.
Le matériel distribué par l’eurodéputé contenait une note de couverture classifiée secret et adressée au Comité politique et stratégique de l’UE par les chefs de mission des Etats membres de l’UE à Jérusalem et Ramallah. Interrogé sur le statut de ce document – déclassifié ou non – l’eurodéputé a répondu : "Si ce document est secret, c’est que l’UE manque de courage pour le publier. Je m’en fiche si document est déclassifié ou non." Le texte est d'ailleurs disponible sur Internet sur un site palestinien, le Jerusalem Media and Communication Centre (JMMC).