Jean-Claude Juncker ne veut pas d’une faillite de la Grèce. C’est ce qu’il a confié le 25 octobre 2011, à la veille des fatidiques Conseil européen et Conseil des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro de Bruxelles, au journal suisse Neue Zürcher Zeitung qui le rapporte dans son édition du 26 octobre 2011. Pour lui, les pistes à suivre sont une décote drastique de la dette grecque et une participation volontaire des banques à cette décote.
Tout événement de crédit qui pourrait être assimilé à une faillite doit être évité. C’est pourquoi Jean-Claude Juncker pense que le secteur privé devrait apporter une contribution de 50 %, bien que les banques n’aient pas encore accepté d’aller dans cette direction. Et pour éviter la contagion, l’aide de 109 milliards prévue pour la Grèce devrait également être augmentée. Finalement, les banques touchées par la crise devraient être recapitalisées avec 100 à 112 milliards. Si un institut n’arrive pas à atteindre son ratio de capital propre de l’ordre de 9 % par ses propres moyens, il devrait être soutenu par des aides d’Etat. Ces aides impliquent évidemment un droit de participation de l’Etat concerné selon les règles en vigueur dans cet Etat. En cas de défaut d’un Etat concerné, le recours à l’EFSF devrait être possible, et les possibilités d’intervention de ce dernier devraient être augmentées. Cela ne devrait pas passer par de nouveaux crédits garantis par les Etats, mais par un effet de levier basé sur des assurances ou des supports financiers spéciaux, par exemple en coopération avec le FMI, de sorte que la capacité de l’EFSF passerait à 1000 milliards d’euros.
Pour Jean-Claude Juncker, ce sont là des paramètres d’une solution dont on était encore loin à la veille des réunions de Bruxelles.
Une faillite de la Grèce aurait pour lui des conséquences telles – effondrement des banques et du système financier, des investissements, du système social, des troubles sociaux de type guerre civile – que le risque de contagion de la crise sur des pays affaiblis comme l’Italie le Portugal, l’Espagne ou l’Irlande augmenterait, avec des répercussions graves pour tout le continent et le système financier international.
A l’avenir, il faudra plus de discipline dans la zone euro, et l’établir sera une des tâches du gouvernement économique vers laquelle la zone euro se dirige, même si ici, tout le monde ne parle pas forcément de la même chose quand il avance le même terme. Il y aura certes une coordination des politiques budgétaires et sociales, mais aussi un renforcement commun de la compétitivité économique, basé entre autres sur un âge commun de départ à la retraite et des salaires minimum basés sur des principes communs.