Début 2012, les travaux de construction du nouveau KAD devraient débuter au Kirchberg, après deux ans passés à creuser au pied de l’actuel bâtiment Konrad Adenauer pour terrasser, mais aussi réaliser des forages à 100 mètres de profondeur qui permettront de faire usage de la géothermie. Car une des spécificités de ce bâtiment, dans lequel devraient emménager le personnel du Parlement européen à Luxembourg en 2015, avant une rénovation complète du site actuel pour 2017, est qu’il devrait être un projet "near zero energy".
Un projet ambitieux donc pour une institution qui a fait de la construction et de la rénovation de bâtiments passifs un de ses fers de lance.
Ce sont d’ailleurs deux eurodéputés qui sont venus à Luxembourg présenter à la presse ce projet précurseur par lequel le Parlement entend donner l’exemple. Isabelle Durant, vice-présidente du Parlement européen qui suit notamment le volet "buildings" du Parlement, ainsi que le projet "Parlement vert" dont l’objectif est de réduire l’empreinte écologique de cette institution, a donc donné le ton le 26 octobre 2011. "C’est toujours une belle décision que de faire ce que l’on préconise !", a-t-elle lancé, soucieuse que le Parlement européen montre la voie pour ce qui est d'améliorer la performance énergétique des bâtiments. Ce qu’il fait avec ce projet qui est un des plus grands projets zéro énergie en Europe, si ce n’est au monde, comme s’en est félicité lui aussi son collègue du groupe des Verts, le Luxembourgeois Claude Turmes.
La démarche du Parlement européen pour parvenir à ce bâtiment passif est basée sur des efforts visant à baisser la consommation d’une part, et à produire de l’énergie renouvelable d’autre part. Panneaux solaires thermiques, panneaux photovoltaïques seront donc installés, tandis que le chantier dévoile encore les plus de 233 forages réalisés à 100 mètres de profondeur, une première au Grand-Duché dont l’objectif est de se servir de la géothermie pour chauffer les bâtiments l’hiver et les rafraîchir l’été, ce qui n’est pas le moindre des défis dans un immeuble de bureaux.
Olivier Pesesse, chef de l’Unité Projets immobiliers au sein de la DG Infrastructures et logistiques du Parlement européen, est chef de projet dans cette affaire. Et c’est donc lui qui a détaillé les origines de ce projet, ainsi que les choix opérés.
Présent depuis plus de 50 ans à Luxembourg, le Secrétariat général du Parlement européen y occupe aujourd'hui près de 3000 personnes. Celles-ci sont réparties dans pas moins de six immeubles en location situés sur le plateau du Kirchberg, mais également dans d'autres endroits de l'agglomération luxembourgeoise.
Après avoir mené des politiques de construction et d'acquisition à Bruxelles et Strasbourg, l'heure est venue pour le Parlement européen de mener la même démarche à Luxembourg. Celle-ci permettra de diminuer les charges immobilières, la construction/achat se révélant toujours plus économique que la location sur le long terme, de regrouper tout le personnel dans un même ensemble immobilier et de donner une identité forte à la présence du Parlement européen à Luxembourg.
Toutefois, le Parlement européen a voulu aller encore plus loin dans les objectifs de construction en adoptant une démarche avant-gardiste en ce qui concerne l'aspect environnemental d'un tel projet.
Cette démarche se développe en 3 axes :
Pour atteindre une performance énergétique élevée, les équipes de conception se sont concentrées d'abord, sur la diminution systématique des besoins. Ceci signifie :
Les besoins étant limités au maximum, la conception s'est attachée à améliorer le rendement des systèmes de production par :
Aussi, l'usage des énergies renouvelables est prévu à grande échelle :
A côté de la gestion de l'énergie, de nombreuses autres préoccupations environnementales ont été prises en compte. Elles concernent notamment :
Afin de confronter sa démarche aux standards les plus exigeants, le Parlement européen a adopté dans le processus de conception, dès l'origine, un suivi par un organisme de certification environnementale.
Le système Breeam développé par le BRE (Building Research Establishment) permet de contrôler et de noter des dizaines de critères couvrant les thèmes suivants :
Sur une échelle allant de "passable" à "excellent", le Parlement européen vise le niveau "excellent" qui devrait être confirmé au niveau de la conception par l'organisme certificateur dans les prochaines semaines.
Alors que les terrassements et les forages géothermiques se réalisent, les études de conception ont été finalisées début 2011 et les appels d'offres lancés. Ces appels d'offres concernent :
La construction proprement dite se fera en 2 phases :