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Agriculture, Viticulture et Développement rural - Environnement
Le Parlement européen met en garde contre la mortalité des abeilles
15-11-2011


La hausse de la mortalité des abeilles pourrait avoir un impact sérieux sur la production alimentaire de l'Europe et la stabilité de l'environnement, ont mis en garde le 15 novembre 2011 les parlementaires européens en adoptant à une large majorité, par 534 voix contre 16 et 92 abstentions, une résolution demandant notamment à l'Union européenne de renforcer ses investissements dans la recherche de nouveaux médicaments pour mettre un frein à la mortalité des abeilles.Ruches

"Seule une action commune européenne peut préserver la pollinisation, un  bien public au profit de toute l'agriculture européenne", a déclaré l'auteur de la résolution, le socialiste hongrois, Csaba Sándor Tabajdi.

Selon cette résolution, les pays de l'UE devraient mettre en commun leurs recherches sur la  prévention des maladies et leurs efforts de contrôle. Ils devraient également  partager les résultats de recherche des laboratoires, des apiculteurs, des  agriculteurs et de l'industrie en vue d'éviter les chevauchements et d'accroître l'efficacité, préconise la résolution.

Les règles relatives à l'autorisation et à la mise à disposition de produits vétérinaires pour les abeilles devraient être plus souples et les firmes  pharmaceutiques devraient être incitées à développer de nouveaux médicaments  pour traiter des maladies qui les frappent telles que celle de l'acarien Varroa, souhaite également le texte adopté par le Parlement.

84 % des espèces végétales et 76 % de la production alimentaire en Europe dépendent de la pollinisation des abeilles. Le secteur de l'apiculture fournit  un revenu, directement ou indirectement, à plus de 600 000 citoyens européens.

Astrid Lulling, qui s’était engagée pour cette cause au sein de la commission Agriculture le 6 octobre dernier et qui suit le dossier pour le groupe parlementaire PPE, est intervenue dans le débat qui a précédé le vote, soulignant à quel point la mortalité des abeilles représente un danger pour la production alimentaire, la pollinisation de nombreuses plantes étant menacée.

L’UE doit doter de bien plus de moyens la recherche permettant d’identifier les origines de la mortalité des abeilles, qu’elles soient liées à des maladies ou à l’impact de l’environnement, a plaidé Astrid Lulling. La résolution adoptée appelle ainsi à la mise en place d’un réseau européen de systèmes de surveillance nationaux appropriés en soulignant la nécessité d'identifier et d'enregistrer les ruches de manière uniforme. Les parlementaires européens appellent la Commission à établir un plan sur trois ans afin de recenser les colonies d’abeilles et de disposer de chiffres plus précis. La résolution souligne aussi l’importance des méthodes de lutte contre le Varroa, responsable de près de 10 % des pertes annuelles. La lutte contre les maladies des abeilles devrait être coordonnée et financée dans le cadre de la politique vétérinaire européenne, met aussi en avant Astrid Lulling.

Astrid Lulling a insisté sur la volonté du Parlement européen de soutenir les 700 000 apiculteurs de l’UE en reconnaissant le lieu d’origine du miel et des produits issus de l’apiculture et en établissant des contrôles plus stricts sur les produits falsifiés ou de moindre qualité. "Une meilleure commercialisation du miel et des produits issus de l’apiculture peut stimuler la production de miel et contribuer à préserver les colonies d’abeilles européennes", estime en effet Astrid Lulling.

Si le rapport a été adopté à une large majorité, l’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi a cependant relevé que la résolution contenait "d'importantes lacunes" concernant l'effet des pesticides et les effets sanitaires et économiques des OGM sur les abeilles et l'activité des apiculteurs. "Les préconisations du rapporteur sont d'investir principalement dans la recherche de médicaments pour préserver la santé des abeilles, un scandale de plus qui favoriserait encore les industriels", déplore-t-elle en effet.