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Droits fondamentaux, lutte contre la discrimination - Emploi et politique sociale - Justice, liberté, sécurité et immigration
Les déclarations du ministre Schmit sur les problèmes sociaux liés à un nouvel usage de la libre circulation des personnes suscitent les réactions de la Fédération des artisans et de l’ASTI
03-02-2012


Le 31 janvier 2012, le ministre de l’Immigration, Nicolas Schmit, avait relevé que le nombre de ressortissants de l’UE qui demandent une attestation d’enregistrement dans le cadre de la libre circulation des personnes et qui ne bénéficient que d’un contrat de travail de très courte de durée – entre 2 mois et seulement 2 à 3 jours – est en augmentation au Luxembourg. Ces personnes, avait-il souligné, se retrouvent après quelques semaines, quand elles sont sans travail, sans filet de sécurité sociale, et la seule issue qui leur reste après quelques mois est le revenu minimum garanti ou bien d’autres formes de travail, comme un emploi illégal. La plupart de ces personnes viennent rtldu Portugal, et le ministre avait évoqué de longues discussions avec la communauté portugaise qui s’inquiète de l’intégration des enfants de ces familles qui viennent sans contrat de travail solide à la clé, et de la précarité et de la pauvreté qui sévissent chez ces nouveaux arrivants.

A partir de là,  le ministre Schmit avait lancé "un appel aux employeurs qui donnent des contrats de si courte durée et qui exposent ces personnes à une précarité totale et jouent avec leur désespoir". Le ministre avait souligné leur responsabilité et dénoncé "cette politique qui consiste à profiter de ces gens". Il avait annoncé qu’il se concerterait avec les syndicats et le patronat pour que "ces abus cessent".

Le 3 février 2012, Romain Schmit, le directeur de la Fédération des artisans, qui inclut aussi les métiers du bâtiment, entre autres visés par les propos du ministre, a répliqué à Nicolas Schmit sur les ondes de RTL. Ce dernier met avant "le droit de ces gens à travailler ici" tout en se disant surpris par les propos du ministre. Selon lui, la Fédération des artisans ne saurait soutenir un tel phénomène et que des acteurs du secteur du bâtiment abusent du système social et d’autres avantages. Mais, a-t-il également souligné, les ressortissants de l’UE concernés sont dans leur droit, même s’ils ne viennent que pour un emploi de très courte durée. Romain Schmit aurait préféré que le ministre s’adresse directement aux patrons. La Fédération des artisans n’a en tout cas pas eu connaissance de cas concrets et attend donc de recevoir des précisions de la part du ministre qui a annoncé qu’il allait se concerter avec le patronat.

Pour l’Association de soutien aux travailleurs immigrés (ASTI) également, patrons et nouveaux arrivants sont dans la légalité et l’on ne peut interdire aux ressortissants de l’UE de venir au Luxembourg. Mais, pense l’association, il faudrait mieux informer les nouveaux arrivants en provenance de l’UE sur leurs chances et perspectives et sur les risques qu’ils courent au Luxembourg. Un site en neuf langues pour informer sur ces questions n’a pu être réalisé comme prévu, parce que les fonds publics qui lui étaient destinés ont été réduits de 20 %. Néanmoins, l’ASTI a comme politique de recommander aux personnes qui font appel à elle de ne pas venir immédiatement au Luxembourg avec toute leur famille à cause des problèmes que cela peut amener.