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Les Verts adressent au gouvernement un catalogue de revendications européennes en six points
24-03-2012
Lors de leur congrès national qui a eu lieu le 24 mars 2012, les Verts luxembourgeois ont fortement critiqué l’évolution de l’Union européenne et "une politique d’austérité aveugle qui met en danger le modèle social européen", une critique formulée dans le cadre d’une résolution.
Ce que les Verts critiquent avant tout, c’est que l’UE évolue selon eux "vers une union économique sans aucun sens pour la solidarité et sans responsabilité pour les générations futures" qui mise sur une réduction des revenus fiscaux des Etats et une déconstruction de l’Etat social. Pour eux, le pacte budgétaire représente "le sommet de ces errances économiques et sociales" de l’UE parce qu’il détruit l’équilibre entre le désendettement, les systèmes de sécurité sociale et la relance économique, un équilibre pour eux nécessaire pour sortir d’une crise tout en modernisant l’environnement qu’une telle crise a touché.
Les Verts annoncent donc qu’ils ne vont pas soutenir le pacte budgétaire tel qu’il a été soumis au pouvoir législatif, sachant que le gouvernement aura besoin d’une majorité de deux tiers pour le faire ratifier par la Chambre des députés. Ils plaideront pour une solution équilibrée qui donnera aux pays en crise la possibilité de se relancer grâce à un mix entre des économies nécessaires et une stratégie d’investissements.
Ils demandent ensuite que le gouvernement s’engage contre la politique d’austérité et pour le modèle social européen au niveau des institutions politiques de l’UE, une conditio sine qua non selon eux pour que les acquis sociaux du Luxembourg puissent être préservés.
Pour les Verts, le gouvernement est divisé sur les questions européennes. Une partie du gouvernement pousserait vers plus de coopération et un approfondissement de l’UE, une autre miserait sur moins de solidarité, sur l’égoïsme national, la confrontation et les accords bilatéraux. Des dissensions qui, à leurs yeux, affaiblissent durablement la position du Luxembourg lors des négociations dans l’UE. Le Luxembourg devrait selon eux plutôt parler « d’une seule voix pour une Europe sociale et approfondie ». D’où six exigences sur la base desquelles ils jugeront l’action du gouvernement :
- Le Luxembourg devrait s’engager pour plus d’investissements avec des fonds européens, fournis entre autres par une BEI revalorisée, pour un Plan Marshall de l’UE dans les domaines de la formation, de l’énergie, de la recherche et de la lutte contre le chômage des jeunes.
- Le Luxembourg devrait s’engager contre la concurrence fiscale et la fuite des capitaux. Les Verts pensent qu’il n’est plus possible de miser sur des politiques fiscales nationales qui creusent les inégalités et minent les droits des salariés.
- Le Luxembourg devrait s’investir dans la nouvelle régulation des marchés financiers, s’engager pour l’introduction d’une taxe sur les transactions financières (TTF) comme instrument de régulation et de redistribution, une position que, selon les Verts, le Premier ministre Juncker défendrait et qui serait contrecarrée par le ministre des Finances Luc Frieden au Conseil de l’UE.
- Les Verts trouvent qu’il est "inacceptable que de plus en plus d’entreprises dans l’UE paient peu ou pas du tout d’impôts". Le Luxembourg devrait soutenir l’initiative européenne qui veut exiger des entreprises de dire quels impôts elles paient dans quel pays.
- Le gouvernement devrait par ailleurs s’engager que les réformes projetées des directives sur le temps de travail et sur le détachement des travailleurs débouchent sur un renforcement des droits des salariés, et ne mènent pas à la déconstruction des droits sociaux, au dumping salarial et à un recours de plus en plus fréquent à des contrats à durée limitée des contrats de travail.
- Les Verts voudraient finalement que la politique européenne soit "au cœur de la politique luxembourgeoise", dans la mesure où "lle concerne le futur du pays de manière existentielle" Les orientations fondamentales de la politique européenne du Luxembourg "e doivent donc pas être décidées lors d’événements organisés par des lobbys professionnels" mais le gouvernement doit, selon les Verts, annoncer ses discussions et les faire discuter à la Chambre et dans l’espace public.