Les ministres des Affaires étrangères de l’UE se sont réunis à Bruxelles le 14 mai 2012. Un Conseil Affaires étrangères au cours duquel le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a représenté le Luxembourg.
Premier sujet abordé, la situation en Afghanistan. Suite aux débats du dernier Conseil du 23 avril 2012 au Luxembourg, les ministres ont établi les lignes directrices de l’Union européenne concernant la poursuite de son engagement en Afghanistan. L’objectif est que l’UE soit pleinement associée en tant que "partenaire stratégique" aux différentes conférences internationales qui se tiendront dans les prochains mois, à savoir le Sommet de l’OTAN à Chicago les 20 et 21 mai, la Conférence de Kaboul des 12 et 13 juin sur le processus de coopération régionale ainsi que la Conférence des donateurs à Tokyo qui se tiendra le 8 juillet. Les ministres ont salué les progrès réalisés récemment dans le processus de transition en Afghanistan et ont réitéré l’engagement à long terme de l’Union européenne en Afghanistan au-delà de 2014, notamment en ce qui concerne l’assistance dans le secteur de sécurité ainsi que le soutien renforcé dans les domaines politique et économique de la coopération régionale.
Le Conseil a poursuivi ses travaux par une discussion sur le processus de paix au Proche-Orient. Les ministres ont fait le point sur la situation sur le terrain suite à la mise en place d’une nouvelle coalition et ont établi la position de l’UE sur la question centrale de la viabilité et crédibilité de la solution à deux Etats. Le Conseil a réitéré son engagement pour une solution du conflit israélo-palestinien à deux Etats, sur base des frontières de 1967 et tenant compte des aspirations palestiniennes pour l’obtention d’un Etat ainsi que pour la sécurité de l’Etat d’Israël.
Ensuite le Conseil a mené des discussions sur le voisinage sud, se concentrant plus particulièrement sur la situation préoccupante en Syrie, le processus de transition politique en Libye, le résultat des élections du 10 mai en Algérie et la situation actuelle au Yémen.
Au vu de l’aggravation de la situation sur le terrain, les échanges de vues se sont concentrés sur la Syrie. Les ministres ont renouvelé leurs appels aux autorités syriennes à respecter et à mettre en œuvre le plan en six points établi par l’Emissaire conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe, Kofi Annan. Ils ont exhorté toutes les parties à cesser immédiatement les répressions violentes et ont salué le progrès dans le déploiement de la mission d’observation des Nations unies (UNSMIS) sur le terrain. Le Conseil a également décidé un nouveau renforcement des sanctions. Le ministre Asselborn a estimé que "le plan Annan est la seule alternative que nous ayons pour éviter que les atrocités continuent en Syrie" et qu’"une opération militaire est exclue". "Même si 300 observateurs ne peuvent pas faire cesser les violences, cette présence onusienne sur le territoire est très importante", a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie luxembourgeoise juge nécessaire de maintenir la pression sur la Syrie.
Le Conseil a également lancé les préparations pour le Sommet UE-Mexique qui aura lieu le 17 juin. Les ministres ont affiné la position de l’Union européenne avec le partenaire stratégique qu’est le Mexique, qui préside également le G20, et qui est un allié important dans la région jouant un rôle crucial dans les discussions sur le changement climatique.
Le déjeuner de travail a été consacré aux développements récents en Russie ainsi qu’en Ukraine. En ce qui concerne la Russie, les ministres se sont penchés sur les relations entre l’Union européenne et la Russie en vue du prochain sommet entre l’Union européenne et la Russie qui aura lieu les 3 et 4 juin, les deux partenaires ayant des relations hautement stratégiques et le sommet permettant le renforcement des relations entre les deux blocs au niveau économique et politique. Les questions de la sécurité de l’approvisionnement en énergie de l’UE, de politique étrangère ainsi que plusieurs défis globaux ont été abordées lors des discussions.
Concernant l’Ukraine, les ministres ont discuté de l’opportunité de la signature de l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine qui a été paraphé fin mars 2012, ainsi que de la participation politique à l’Euro 2012. A ce sujet, le ministre Asselborn, en soulignant la vocation de l’Ukraine d’adhérer à l’Union européenne, a appelé l’Ukraine à renforcer ses efforts dans le domaine de la réforme judiciaire et de l’Etat de droit, et a rappelé son choix personnel de ne pas assister aux matchs du championnat européen de football en Ukraine. La décision de boycotter le championnat est du ressort de l’UEFA, considère-t-il cependant, sans manquer de souligner qu’il est "possible de jouer du bon football sans que trop de ministres soient présents".
"Nous devons envoyer les bons signaux à Kiev", a-t-il déclaré, en rappelant, comme le rapporte l’édition de la Welt en ligne, qu’avant la signature d’un accord d’adhésion, le gouvernement ukrainien doit s’en tenir aux critères d’un Etat de droit. "Une justice sélective n’appartient pas à ce catalogue", a commenté le ministre luxembourgeois en citant en exemple le cas de Ioulia Timochenko.
En marge du Conseil, le ministre Asselborn a procédé à la signature d’un accord entre les gouvernements du Luxembourg et de la Slovénie sur l'échange et la protection des données à caractère confidentiel.