Principaux portails publics  |     | 

Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale
Dans un entretien au Luxemburger Wort, Martin Schulz observe que le montant du dernier plan d’aide à la Grèce équivaut peu ou prou au budget annuel de l’UE
12-06-2012


Le journaliste Jakub Adamowicz s’est entretenu avec le président du Parlement européen, Martin Schulz, au sujet de différentes questions qui font l’actualité européenne. Un entretien publié dans le Luxemburger Wort daté du 12 juin 2012.www.wort.lu

Interrogé tout d’abord sur l’aide que l’Espagne va pouvoir se voir octroyer afin de recapitaliser ses banques, Martin Schulz fait part de son espoir que les 100 milliards d’euros évoqués seront suffisants. "Les premières réactions des marchés ce lundi (11 juin) montrent que cette ligne de crédit a un effet stabilisateur", indique-t-il dans ce sens. Pour autant, Martin Schulz déplore que le gouvernement espagnol ait attendu la dernière minute, et ce pour des réflexions tactiques qui ont selon lui beaucoup à voir avec des questions de politique intérieure. Pour le président du Parlement européen, c’est un gros problème pour la zone euro : "Les 17 gouvernements pensent toujours d’abord à leurs intérêts, et non à l’euro", regrette-t-il.

Lorsque le journaliste lui demande s’il craint une victoire de Syriza aux élections législatives qui vont se tenir le 17 juin prochain en Grèce, Martin Schulz souligne que, quel que soit le parti qui gagnera les élections, il s’agit d’une décision souveraine des Grecs. "Il faudra faire avec cette décision", prévient le président du Parlement européen. Du point de vue du leader socialiste, le plan d’aide à la Grèce est juste. Il compare le montant de ce dernier plan d’aide, 130 milliards d’euros, au budget de l’UE, qui est de 138 milliards d’euros. Et il souligne que c’est quasiment une année de budget de l’UE qui est mis à disposition pour sauver la Grèce. "Nous ne faisons pas ça pour torturer le pays, mais pour le sauver", commente-t-il, soulignant que la Grèce a dû en contrepartie se décider pour des mesures certes dures, mais en grande partie inévitables. Quel que soit le résultat des élections, Martin Schulz espère donc que le futur gouvernement s’en tiendra aux accords qui ont été conclus, ce qui implique que les autres Etats s’y tiendront aussi.

Pour ce qui est de la succession de Jean-Claude Juncker à la tête de l’Eurogroupe, Martin Schulz souligne que le Premier ministre luxembourgeois "est et a été un excellent président de l’Eurogroupe". De son point de vue, une "continuité de personne est conseillée en des temps turbulents", et il verrait donc d’un bon œil que Jean-Claude Juncker continue d’assurer la présidence de l’Eurogroupe. D’autant que ce "faiseur de ponts" entre Allemagne et France, pourrait ainsi continuer de jouer le rôle de médiateur en Europe qu’il a si souvent tenu, et avec succès.

Quant Jakub Adamowicz demande à Martin Schulz si le moment est opportun pour de nouveaux débats sur l’Europe, le président du Parlement ne perd pas de vue qu’il s’agit désormais de concrétiser des mesures qui créent de la croissance et de l’emploi et qui aident à dépasser la crise de la dette souveraine. "Les débats sur l’architecture de l’Europe ne crée pas le moindre emploi", conclut-il.