Le 24 octobre 2012, Eurostat a publié un état des lieux de l'évolution des dettes publiques des Etats de la zone euro et de l'UE au deuxième trimestre 2012 par rapport au premier trimestre 2012.
Les données rassemblées par Eurostat auprès des Etats membres montrent que les dettes publiques européennes continuent de progresser pour atteindre une moyenne de 90 % du PIB (contre 88,2 % au premier trimestre) dans la zone euro et de 84,9 % dans l'UE (83,5%).
Le montant de la dette s'élève à 8 517 milliards d'euros dans la zone euro et 10 840 milliards d'euros dans l'UE.
En un an, c'est-à-dire par rapport au deuxième trimestre 2011, le ratio de la dette publique par rapport au PIB a progressé de 2,9 points dans la zone euro et de 2,5 points dans l'UE.
Eurostat a analysé également la composition des dettes publiques et remarque que celles de la zone euro sont composées à 78,6 % par des titres autres que les actions, à 18,6% par les crédits et à 2,8 % par le numéraire et les dépôts. Dans l'UE, la part de ces trois postes s'élève respectivement à 80,1, 16,1 et 3,7 %.
Eurostat fournit également des données trimestrielles sur les prêts intergouvernementaux. Leur part dans le PIB s'élevait à la fin du deuxième trimestre 2012 à 1,6 % pour la zone euro et à 1,2 % dans l'UE.
L'évolution des dettes publiques diffèrent d'un Etat à l'autre. Seuls six ont connu une baisse. Dans ce groupe, la Lituanie s'en sort le mieux avec une baisse de 2,3 points de pourcentage devant la Lettonie et la Hongrie (- 1,3 point chacun). Les trois autres pays dans ce cas sont la Bulgarie, la Roumanie et le Royaume-Uni.
Vingt pays ont par contre vécu un aggravement de leur dette publique à l'issue du deuxième trimestre. Et le pays qui connaît la plus forte augmentation est aussi le plus mal en point. En effet, la dette publique de la Grèce a progressé de 13,4 points de pourcentage. Sa dette s'élève à 150,3 % de son PIB. Cette augmentation est toutefois à relativiser en raison de la baisse de 21,9 points de pourcents qu'elle avait enregistrée entre le deuxième trimestre 2011 et le premier trimestre 2012.
La Chypre, (+8,3 points) et le Portugal (+ 5,6 points) sont les deux pays qui ont, après la Grèce, souffert au plus de la progression de leur ratio de dette publique par rapport à leur PIB. L'Italie conserve le deuxième ratio le plus élevé (avec 126,1 %), suivi du Portugal (117,5 %) et de l'Irlande (111,5 %).
Avec 20,9 %, le Luxembourg fait partie du trio de pays au ratio le plus faible, derrière l'Estonie (7,3 %) et la Bulgarie (16,5 %). Il est le seul pays à avoir connu d'un trimestre l'autre une stabilité de son ratio de dette publique par rapport au PIB (malgré une hausse en volume de 134 millions d'euros, à 9 148 milliards d'euros). Pris sur un an, à l'issue du deuxième trimestre 2012, le ratio a cependant progressé de deux points et le volume de 1,3 milliard d'euros.
Le ratio de la France a augmenté de 1,9 point en un trimestre (à 91 %), celui de l'Allemagne de 1,7 point (à 82,8 %) et celui de la Belgique de 0,8 point (à 102,5 %).