Dans la zone euro, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s’est élevé à 11,4 % en août 2012, stable par rapport à juillet. Dans l’UE, le taux de chômage s’est établi à 10,5 % en août 2012, stable également par rapport à juillet. Le taux de chômage de juillet a en effet été revu à la hausse par rapport à la dernière estimation. Dans les deux zones, les taux ont augmenté par rapport à août 2011, où ils étaient respectivement de 10,2 % et 9,7 %. Des chiffres publiés le 1er octobre 2012 par Eurostat, l’office statistique de l'Union européenne.
Selon les estimations d’Eurostat, 25,466 millions d’hommes et de femmes étaient au chômage en août 2012 dans l’UE, dont 18,196 millions dans la zone euro. Par rapport à juillet 2012, le nombre de chômeurs a augmenté de 49 000 dans l'UE et de 34 000 dans la zone euro. Comparé à août 2011, le chômage s'est accru de 2,170 millions dans l'UE et de 2,144 millions dans la zone euro.
Parmi les États membres, les taux de chômage les plus bas ont été enregistrés en Autriche (4,5 %), au Luxembourg (5,2 %), aux Pays-Bas (5,3 %) ainsi qu'en Allemagne (5,5 %), et les plus élevés en Espagne (25,1 %) et en Grèce (24,4 % en juin 2012).
Sur un an, le taux de chômage a augmenté dans vingt États membres, a baissé dans six, et est resté stable au Royaume-Uni. Les baisses les plus importantes ont été observées en Estonie (de 13,2 % à 10,1 % entre les deuxièmes trimestres 2011 et 2012), en Lituanie (de 15 % à 12,9 %) et en Lettonie (de 17 % à 15,9 % entre les deuxièmes trimestres 2011 et 2012). Les plus fortes hausses ont été enregistrées en Grèce (de 17,2 % à 24,4 % entre juin 2011 et juin 2012), à Chypre (de 8 % à 11,7 %), au Portugal (de 12,7 % à 15,9 %) et en Espagne (de 22 % à 25,1 %). Au Luxembourg le taux de chômage a connu une hausse de 0,1 % par rapport à août 2011.
Entre août 2011 et août 2012, le taux de chômage des hommes a augmenté de 9,9 % à 11,3 % dans la zone euro et de 9,6 % à 10,5 % dans l’UE. Le taux de chômage des femmes s'est accru de 10,5 % à 11,6 % dans la zone euro et de 9,8 % à 10,6 % dans l’UE. Au Luxembourg, sur la même période, le taux de chômage des hommes a augmenté de 4,2 % à 4,6 %, tandis que celui des femmes a un peu diminué, passant de 6,1 % à 5,9 %.
En août 2012, 5,458 millions de jeunes de moins de 25 ans étaient au chômage dans l'UE, dont 3,392 millions dans la zone euro. Par rapport à août 2011, le nombre de jeunes chômeurs a augmenté de 164 000 dans l'UE et de 213 000 dans la zone euro. En août 2012, le taux de chômage des jeunes s'est élevé à 22,7 % dans l’UE et à 22,8 % dans la zone euro, contre respectivement 21,5 % et 20,7 % en août 2011.
Les taux les plus bas en août 2012 ont été observés en Allemagne (8,1 %), aux Pays-Bas (9,4 %) et en Autriche (9,7 %), et les plus élevés en Grèce (55,4 % en juin 2012) et en Espagne (52,9 %). Au Luxembourg, le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans était de 18,3 % en août 2012, contre 18,5 % en juillet, mais 18 % en août 2011.
Le 28 septembre 2012, la Commission européenne publiait sa revue trimestrielle sur l’emploi et la situation sociale en Europe et relevait les écarts persistants entre Etats membres. "Les chiffres de l’emploi et de la situation sociale dans l’Union européenne sont restés très préoccupants au deuxième trimestre 2012", commentait la Commission en pointant le fait que le chômage a augmenté de façon globale et que son évolution a été très inégale selon les États membres, sans oublier que la situation financière des ménages s’est également détériorée et que la pauvreté touchant les enfants a progressé.
"Les décalages sur le front social et sur celui de l’emploi n’ont jamais été plus prononcés entre les États membres qu’aujourd’hui", constate le commissaire européen à l’emploi, aux affaires sociales et à l’inclusion, László Andor, qui voit dans ce constat une raison d’appliquer "sans délai" les recommandations formulées par la Commission aux Etats membres dans le cadre du semestre européen. "Le déclin régulier du revenu disponible des ménages et la progression de la pauvreté chez les enfants reflètent l’existence d’une “véritable urgence sociale” et soulignent la nécessité d’intensifier les investissements sociaux dans l’ensemble de l’Europe", a-t-il encore souligné, annonçant que la Commission examinerait ces aspects dans son prochain train de mesures pour la stimulation de ces investissements sociaux.
En matière de chômage, le rapport exprime l’inquiétude de la Commission devant un chômage qui continue de gagner du terrain et qui a atteint un niveau record et a grimpé dans dix-sept États membres, les écarts s’étant à nouveau creusés entre les pays plus performants et les pays dits "périphériques". Le rapport relevait ainsi, au deuxième trimestre de 2012, un écart inédit de 20,6 points de pourcentage entre le taux de chômage le plus faible de l’Union (Autriche, 4,5 %) et le taux le plus élevé (Espagne, 25,1 %). Le nombre de chômeurs de longue durée a augmenté dans quinze États membres depuis l’année dernière et se situe maintenant à 10,7 millions. Cette catégorie de chômeurs représente désormais 4,5 % de la population active (+ 0,4 point de pourcentage en un an).
Bien qu’il n’ait pas poursuivi sa progression au deuxième trimestre, le chômage des jeunes dans l’Union a atteint en juillet un niveau spectaculaire: 22,5 %. Douze États membres ont enregistré des taux supérieurs à 25 %, et trois seulement se maintiennent sous les 10 % : l’Autriche, l’Allemagne et les Pays-Bas. Des perspectives aussi moroses pour les jeunes reflètent un risque croissant de chômage de longue durée et d’inactivité durable, comme en témoigne l’augmentation du nombre de jeunes qui ne travaillent pas et qui ne suivent ni études ni formation (NEET). La Commission entend œuvrer activement à la réduction du chômage des jeunes et elle lancera dans le courant de l’année deux initiatives : une proposition consacrée aux "garanties pour la jeunesse" (faire en sorte que, dans les quatre mois suivant sa sortie du système éducatif, tout jeune ait un emploi, suive une formation ou reprenne des études), et une proposition relative à un cadre de qualité pour les stages.
Le détail des chiffres de 2011 permet de brosser un tableau plus explicite du marché de l’emploi dans son ensemble. Indépendamment des personnes sans emploi, l’Union compte environ 8,6 millions de travailleurs à temps partielsous-employés, dont une majorité de femmes, et 10,9 millions de personnes qui se trouvent dans la zone grise entre l’inactivité et le chômage (celles qui ne cherchent plus d’emploi, par exemple).
Un revenu des ménages en baisse
Le revenu disponible brut des ménages a baissé dans les deux tiers des pays de l’Union entre 2009 et 2011. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées en Grèce (15,7 %), en Irlande (9 %), ainsi qu’en Lituanie, en Espagne, à Chypre et en Hongrie (plus de 4 % dans chacun de ces États membres). Cette évolution contraste fortement avec la situation observée dans les pays nordiques (Allemagne, Belgique, Slovaquie et France), où le système de protection sociale et un marché de l’emploi plus robuste ont permis aux revenus globaux de continuer à augmenter malgré la crise. Celle-ci a néanmoins touché de vastes pans de la population et conduit à un accroissement de la pauvreté dans ces pays également. Rien d’étonnant à ce que la part de la population de l’Union qui se trouve confrontée à de graves difficultés financières reste à un niveau record. Les citoyens des pays touchés par les baisses de revenus les plus fortes ont aussi, en général, une perception plutôt négative de leur situation sociale, comme le montre l’Eurobaromètre 2012 sur le climat social.
La pauvreté chez les enfants
La pauvreté chez les enfants devient un problème pour un nombre croissant de ménages, conséquence de l’insuffisance des revenus des parents et de l’inadéquation de l’aide apportée aux ménages avec enfants. Le pourcentage d’enfants menacés de pauvreté (après versement des transferts sociaux) fluctue entre environ 10 % au Danemark et en Finlande et plus de 20 % en Espagne, en Grèce, en Bulgarie, au Portugal, en Italie, en Roumanie, en Lettonie, en Pologne, en Lituanie et au Luxembourg. Le montant et l’efficacité des allocations familiales varient considérablement d’un État membre à l’autre. Les structures de garde d’enfants à des prix abordables constituent un élément très important, dans la mesure où elles donnent aux parents, et en particulier aux mères, la possibilité de travailler.
Écarts de croissance
L’économie a continué de croître dans quelques-uns des grands États membres (Allemagne, France et Pologne), alors qu’elle a poursuivi sa baisse dans d’autres (Italie et Royaume-Uni). Au deuxième trimestre 2012, l’activité économique et l’emploi se sont fortement contractés en Espagne et au Portugal.