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Agriculture, Viticulture et Développement rural - Budget de l'Union européenne
La Centrale paysanne met en garde contre les risques que comporte la réduction du budget agricole européen pour 2014-2020 et appelle Jean-Claude Juncker à s’y opposer au Conseil européen
12-11-2012


La Centrale paysanne a pris position via un éditorial publié le 9 novembre 2012 dans le "Lëtzeburger Bauer" sur la réduction du budget de l’Union européenne entre 2014 et 2020 (CPF 2014-2020) proposée fin octobre par la Présidence chypriote. Un texte qui a déjà conduit à la consternation au Parlement européen. Le prochain Conseil européen des 22 et 23 novembre 2012 devra plancher sur la question.

La proposition initiale de la Commission européenne de doter le budget de l’UE d’un peu plus de 1000 milliards d’euros devrait être réduite selon la proposition chypriote de 50 milliards au moins. 30 milliards devraient être biffés De Letzeburger Bauer, organe hebdomadaire de la Centrale Paysanne Luxembourgeoisedans la rubrique des fonds structurels, 8 milliards en ce qui concerne le rôle de l’UE dans le monde, et 11 milliards d’euros de moins devraient être alloués au budget de la politique agricole commune, la PAC, 7,5 milliards directement et 3,5 milliards indirectement par la non-constitution de la réserve pour parer aux crises. 379 milliards seraient donc encore alloués à la politique agricole, une diminution de presque 10 %. Dans le détail, les aides directes, et les mesures de marché, qui constituent 30 à 40 % du revenu des agriculteurs européens, qui seraient financés avec 277,4 milliards d’euros, diminueraient de plus de 2 %. Le développement rural, qui devrait acquérir une plus grande importance à cause des mesures de verdissement qui font partie de la réforme de la PAC qui serait mise en œuvre en même temps que le nouveau cadre pluriannuel financier 2014-2020, serait diminué de 1,3 %, et doté de 91 milliards.

Ces chiffres de la présidence chypriote ne sont déjà pas satisfaisants pour le monde agricole. C’est pourquoi la Centrale paysanne s’inquiète encore plus du fait que les coupes budgétaires proposées par les Chypriotes ne satisfont pas un certain nombre de pays contributeurs nets, qui demandent des coupes autrement plus importantes, et de citer l’Allemagne, qui demande une réduction de 100 milliards, la Suède, qui veut 150 milliards en moins et le Royaume Uni, qui veut carrément 200 milliards en moins sur sept ans, sans oublier son "chèque britannique", un rabais qu’il encaisse depuis l’ère Thatcher, en fait depuis 1984.

Parmi les arguments avancés en faveur de la réduction du budget communautaire, la Centrale Paysanne met en exergue ceux qui ont trait à la situation budgétaire difficile des Etats membres, à l’idée que le budget de l’UE serait anachronique, avec le poids qu’y prend la PAC et ses 39 % de fonds prévus, et qui défendent un budget qui relance la croissance et l’emploi. A cela, la Centrale Paysanne riposte que la PAC est la seule vraie politique communautaire, qu’elle préserve et crée de l’emploi dans l’espace rural et qu’elle joue un rôle important dans la croissance verte, intelligente et inclusive prônée par la Commission, et ce sur des bases économiques et non idéologiques. La Centrale paysanne souligne aussi que la réforme de la PAC octroie à l’agriculture, au-delà de la sécurité alimentaire de l’UE, de nouvelles tâches environnementales, dans la lutte contre le changement climatique, mais aussi dans la lutte contre la faim dans le monde et la pauvreté.

Dans un tel contexte où les tâches de l’agriculture se multiplient, la réduction des moyens de la PAC et donc aussi des revenus des exploitants conduira immanquablement à se poser la question de savoir comment les agriculteurs arriveront à maîtriser ce qu’on leur demande. La Centrale paysanne est convaincue que l’effet combiné de la réforme de la PAC et de la réduction du budget plongera les exploitations agricoles dans de grandes tensions économiques. D’où son appel au Premier ministre Jean-Claude Juncker à s’engager au Conseil européen pour un budget agricole européen fort et contre les réductions projetées.