Principaux portails publics  |     | 

Budget de l'Union européenne
Claude Turmes appelle le Parlement européen à faire usage de son droit de véto à l’issue du débat préparant le sommet consacré au cadre financier pluriannuel 2014-2020
21-11-2012


A la veille du Conseil européen extraordinaire convoqué les 22 et 23 novembre dans l’objectif, ambitieux vues les divergences de vues qui ont été exprimées, de trouver un accord sur le cadre financier pluriannuel 2014-2020, le Parlement européen réuni en plénière à Strasbourg a entendu les positions de la Commission et du Conseil avant que ne s’expriment sur le sujet les présidents des groupes politiques. Dans ces négociations difficiles, la position du Parlement européen est claire et constante pour aller à l’encontre des volontés de certains Etats membres de réduire le futur budget de l’UE par rapport aux propositions de la Commission.Andreas Mavroyiannis, José Manuel Barroso, Joseph Daul, Hannes Swoboda, Guy Verhofstadt et Helga Trüpel s'exprimant sur le cadre financier pluriannuel 2014-2020 le 21 novembre 2012 (c) Union européenne 2012 - Parlement européen

"Nous devons nous placer au-dessous de la proposition de la Commission", a martelé le vice-ministre aux affaires européennes de Chypre, Andreas Mavroyiannis, au nom du Conseil, soulignant les contraintes budgétaires présentes partout en Europe. "La dernière proposition, présentée par le Président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, comprend tous les éléments nécessaires en vue d'un accord", a-t-il ajouté. Cette proposition s'élève à 80 milliards d'euros de moins que celle de la Commission européenne, allant plus loin encore que la proposition de compromis soumise par la présidence chypriote.

Les déclarations des chefs de file des principaux groupes politiques ont réaffirmé la volonté du Parlement européen de voir l’UE dotée d’un budget fort et flexible pour la prochaine période de programmation.

Le président du groupe PPE, Joseph Daul, a averti : avec un budget inférieur à 1% du RNB européen, "nous ne pouvons pas poursuivre les politiques actuelles". Réaffirmant que l'UE a besoin d'un budget solide et responsable pour exécuter les projets existants, il a souligné qu’"investir dans l'avenir est la seule façon de sortir de la crise".

Le chef de file du groupe S&D, Hannes Swoboda, a vivement critiqué "l'attitude individualiste" adoptée par certains États membres. "Nous entendons certaines personnes parler de 50 milliards d'euros de moins, de 80 milliards d'euros de 100 milliards d'euros et même de 200 milliards d'euros de moins. Il s'agit d'une course honteuse au nivellement par le bas, comme si le budget de l'UE n'était qu'un jeu de chiffres", a-t-il déclaré, ajoutant que l'Union européenne avait besoin "de suffisamment de fonds pour être performante".

Le président du groupe ALDE, Guy Verhofstadt, a comparé le budget de l'UE aux budgets nationaux: "Tout ce débat est ridicule. Nous parlons de 1 % du RNB de l'UE, c'est-à-dire moins que le budget de la Belgique ou de l'Autriche. Les budgets de l'Allemagne et de la France sont tous deux 8 à 10 fois plus conséquents que celui de l'UE. Nous avons besoin d'un budget européen solide, car la mise en commun des ressources au niveau de l'UE est la seule manière de résoudre les problèmes au niveau national. Nous devrions être prêts à bloquer un accord s'il est-en dessous de la proposition de la Commission européenne", a-t-il expliqué.

Pour le groupe des Verts, Helga Trüpel a déclaré que "la chancelière Merkel avait tort lorsqu'elle nous a dit, il y a deux semaines, que les 27 États membres avaient décidé d'investir 3 % de leur RNB dans la recherche et le développement. Elle est à la tête d'un groupe de contributeurs nets qui souhaitent réduire la R&D de 12 % et qui se cachent derrière la présidence actuelle".

A l’issue de cette discussion, l’eurodéputé luxembourgeois Claude Turmes (Verts) a appelé le Parlement européen à faire usage de son droit de véto pour aboutir à un meilleur budget pour l’UE, que ce soit sur le plan qualitatif et quantitatif. Car, rappelait-il à la veille d’une rencontre qui s’annonce houleuse entre les 27 chefs d’Etat et de gouvernement, il ne faut pas oublier qu’il ne peut y avoir d’accord sur le budget de l’UE sans le 28e partenaire qu’est le Parlement européen. Sans accord entre Conseil et Parlement, le budget devrait être décidé de façon annuelle, ce qui aboutirait selon Claude Turmes à des volumes dépassant largement les cadres envisagés par la présidence chypriote ou le président du Conseil européen.