Le 21 novembre 2012, les syndicats européens appelaient les fonctionnaires européens à faire grève pour manifester contre les perspectives de réduction budgétaire que les négociations houleuses sur le cadre financier pluriannuel 2014-20 font entrevoir. "Le sommet des 22-23 menace le futur de l'Europe ! Une Europe au rabais ? Non", clamait ainsi l'Union syndicale Luxembourg en amont de la mobilisation qui a réuni 150 personnes lors du piquet de protestation organisée sur le parvis de la Cour de justice de l'UE.
Ce mouvement s'inscrit dans le prolongement de l'action décidée le 8 novembre 2012 par l'Union syndicale. Elle en avait décidé seule, contre l'avis des autres syndicats. Cette première mobilisation avait notamment eu pour suite la rencontre entre les représentants du syndicat et le président de l'UE, Herman Von Rompuy, la présidence chypriote de l'UE ainsi que le président du Parlement européen, Martin Schulz.
Pour cette seconde manifestation, tous les syndicats étaient réunis en un front commun. Critique au début du mois, le syndicat Solidarité européenne expliquait cette fois à ses membres que "nous ne pouvons aller au-delà des sacrifices déjà consentis par solidarité avec les citoyens de toute l'Union, sans remettre gravement en cause l'avenir de la fonction publique européenne"
Interrogé par Le Quotidien, Robert Klar, membre du bureau exécutif de l'Union syndicale, a expliqué que la mobilisation des fonctionnaires devait être comprise comme "un appel à la raison" lancé au Conseil européen, avant le sommet du lendemain. Alors que la proposition de la Commission européenne est vue par Robert Klar comme "relativement
conservatrice", certaines propositions formulées au sein du Conseil, allant jusqu'à une réduction drastique de 200 milliards d'euros de la proposition de budget adressé par la Commission européenne, sont bien plus redoutées. "Si les coupes souhaitées par différents Etats membres se concrétisaient, ce serait le début de la fin de l'Europe."
La proposition de la Commission européenne est "le minimum dont l'Europe a besoin pour fonctionner correctement". "Ici, il s'agit d'une question d'existence et de survie de l'Union européenne. Si les coupes budgétaires dont on entend parler sont appliquées, les répercussions seront dramatiques pour le fonctionnement de l'ensemble de l'Europe", a encore dit Robert Klar, en citant non seulement les besoins de l'administration mais aussi les programmes de cohésion, les fonds structurels et la politique agricole, qui seraient rudement touchées au cas une restriction budgétaire trop importante était adoptée par le Sommet.