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Politique étrangère et de défense
Conseil "Affaires étrangères" : l’UE lance sa mission de formation et de réorganisation des forces armées du Mali et prolonge de trois mois son embargo sur les armes vers la Syrie
18-02-2013


Le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, avec son homologue irlandais, Eamon Gilmore, au Conseil "Affaires étrangères" du 18 février 2013 à BruxellesLe Conseil "Affaires étrangères" s’est réuni le 18 février 2013 à Bruxelles. Le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, Jean Asselborn a participé au Conseil qui a traité du conflit au Mali et de la lutte contre la menace terroriste dans ce pays, lancé la mission EUTM Mali de formation et de réorganisation des forces armées du Mali, fait le point sur les sanctions à l’égard de la Syrie et prolongé l’embargo sur les armes vers ce pays qui inclut toutes les parties.

Mali

Le Conseil "Affaires étrangères" a réaffirmé son soutien à la mobilisation internationale en faveur de la stabilité et de la sécurité au Mali, en premier lieu à l'opération française Serval et à la Mission Internationale de Soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA), et ont appelé à une mise en œuvre rapide de la Feuille de Route pour la Transition au Mali.

Le Conseil a lancé la mission EUTM Mali visant à apporter un soutien à la formation et à la réorganisation des forces armées maliennes. Un élément précurseur est arrivé à Bamako le 8 février et commencera à s'acquitter des tâches d'expertise et de conseil dans les jours qui viennent. Cette opération, lancée dans le cadre de la résolution 2085 (2012) du Conseil de sécurité des Nations unies, fait partie intégrante de l'approche globale de l'UE à l'égard de la situation au Mali et dans la région du Sahel. Elle vise à contribuer à améliorer la capacité militaire des forces armées maliennes, dans le but de leur permettre, sous le contrôle des autorités civiles, de rétablir l'intégrité territoriale du pays.

La mission EUTM Mali dispensera des conseils et une formation militaire aux forces armées maliennes, y compris en matière de commandement et de contrôle, de logistique et de ressources humaines, ainsi que dans le domaine du droit humanitaire international, de la protection des civils et des droits de l'homme. La mission ne participera pas à des opérations de combat. Elle comptera entre 450 et 500 militaires de l’UE, dont la moitié aura pour mission de former les soldats maliens, et l’autre moitié pour mission d’assurer la sécurité de leurs collègues. Le Luxembourg participera à la mission avec un nombre de participants qui n’a pas encore pu être défini et qui est lié au système de rotation qui sera mis en œuvre au cours de la mission, a expliqué Jean Asselborn à la presse. Il informera la Chambre des députés le 25 février 2013.   

Le ministre luxembourgeois a beaucoup insisté sur le processus politique au Mali. Pour lui, il importe que le gouvernement malien bénéficie d’une légitimité démocratique et il verrait d’un bon œil la tenue d’élections législatives et présidentielles, au cours de l’année 2013, de préférence avant juillet. Il a rappelé au Tageblatt que c’est malgré tout un putsch militaire qui a conduit à une détérioration de la situation dans le pays. Le renforcement de l’armée malienne, pour qu’elle puisse faire face aux terroristes, doit donc aller de pair avec la constitution d’une autorité civile démocratiquement élue.   

Syrie

Le Conseil a aussi fait le point sur les sanctions de l’UE à l’égard de la Syrie, où la violence a atteint des niveaux sans précédent. Les ministres ont prolongé de trois mois l’ensemble des sanctions, y compris l’embargo de l’UE sur les armes. Ils ont néanmoins amendé l’embargo afin de rendre possible la fourniture de moyens non létaux au bénéfice de la protection de la population civile. Il s’agit d’un compromis, car certaines capitales européennes – Londres, Paris, Bruxelles- sont en faveur d’une levée de l’embargo qui permette un soutien plus important à l’opposition, dont la Coalition de l'opposition syrienne qui bénéficie du soutien politique de l’UE. "Il n'y a pas pénurie d'armes en Syrie, bien au contraire", a déclaré Jean Asselborn, qui a, quant à lui, apporté son soutien au compromis. L’embargo sur les armes évitera selon lui de nombreuses morts et il est plus important de soutenir les négociations qui se profilent entre régime syrien et rebelles.