Le 13 février 2013, la présidence irlandaise de l’UE organisait à Bruxelles une réunion informelle des ministres de l’Agriculture qui a rassemblé les ministres des pays concernés par le scandale de la viande de cheval retrouvée dans des plats cuisinés censés contenir du bœuf. Le commissaire en charge de la Santé et de la Protection des Consommateurs, Tonio Borg, avait alors annoncé que la Commission convoquerait le 15 février une réunion extraordinaire du Comité permanent sur la chaîne alimentaire et la santé animale.
L’intention de la Commission était de soumettre aux 27 Etats membres un plan coordonné de contrôle visant à détecter la fraude à l’étiquetage et à tenter ce faisant de rétablir la confiance des consommateurs. Le 15 février, les Etats membres ont approuvé ce plan de contrôle qui sera cofinancé par la Commission européenne et qui va commencer immédiatement pour une durée de 1 mois, et pourra être prolongé pour deux mois supplémentaires. Comme l’avait annoncé le commissaire, deux séries de tests seront prévues.
Il s’agira d’une part d’établir la présence de viande de cheval dans des aliments qui ne sont pas censés en contenir et qui sont étiquetés pur bœuf. Le plan prévoit donc des contrôles, essentiellement au niveau de la vente au détail, d’aliments destinés à la consommation et dont les étiquettes indiquent qu’ils contiennent du bœuf. La Commission prévoit, à titre indicatif, le contrôle de 2250 échantillons à travers l’UE, soit entre 10 et 150 par Etat membre.
La deuxième série de contrôle vise à détecter la présence éventuelle de traces de phenylbutazone dans la viande de cheval. Le plan prévoit le contrôle d’un échantillon pour 50 tonnes de viande de cheval. Ainsi, chaque Etat membre testera un minimum de cinq échantillons afin de détecter la présence de cet anti-inflammatoire qui rend la viande impropre à la consommation.
Le plan prévoit que les résultats des contrôles soient communiqués régulièrement à la Commission, ainsi que les informations sur les échantillons, les types d’analyses et leur suivi. Toutes ces informations seront intégrées dans le Système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) de façon à ce que les autorités nationales puissent les utiliser au plus vite.
Au Luxembourg, l’Administration des services vétérinaires confirmait le même jour que les analyses effectuées sur des échantillons de viande étiquetée comme du bœuf livrée par la société Spanghero à l’entreprise Tavola révélaient bien la présence de viande de cheval. La viande ne contenait toutefois pas de traces de phenylbutazone. Des données qui "confirment une tromperie inacceptable du consommateur au niveau du produit fini, sans incidence avérée pour la santé publique", commentaient les Ministères de l’Agriculture et de la Santé qui précisaient aussi que les listes des produits concernés, que la firme Tavola a bloqués ou fait retirer de la vente auprès de ses clients, ont été transmises pour vérification via le système d’alerte rapide de la Commission européenne aux autorités des différents pays concernés.
Pour ce qui est du plan de contrôle recommandé par la Commission, le Luxembourg débutera au mois de mars les contrôles ADN pour la recherche d’une éventuelle présence de viande de cheval dans des produits étiquetés "pur bœuf" et renforcera son contrôle de recherche de résidus de médicaments vétérinaires sur la viande chevaline produite au niveau national ainsi que sur les importations en provenance de pays tiers.