La Commission européenne a présenté le 10 avril 2013 une proposition concernant les règles de l’UE en matière de lutte contre la concurrence déloyale causée par les importations faisant l’objet d’un dumping ou d’une subvention, en vue de les adapter aux défis auxquels est confrontée l’économie de l’Union européenne.
Les modifications proposées ont pour ambition d’améliorer le fonctionnement de la défense commerciale de l’UE au bénéfice de toutes les parties prenantes, y compris des producteurs et des importateurs de l’Union. Les instruments antidumping et antisubventions proposés se veulent plus efficaces et leur mise en œuvre devrait être améliorée afin de protéger les producteurs de l’UE contre les pratiques déloyales des entreprises de pays tiers et contre tout risque de rétorsion. Dans le même temps, les importateurs profiteraient d’une prévisibilité accrue en ce qui concerne la modification des taux de droit, ce qui facilitera la planification de leur activité commerciale. La Commission espère ainsi que le système deviendra plus transparent dans son ensemble.
Comme l’a expliqué le commissaire européen chargé du commerce, Karel De Gucht, il s’agit de "donner aux entreprises de l’Union européenne les moyens de mieux lutter contre les pratiques commerciales déloyales de pays tiers, sans que cela n’ait d’incidence négative sur les consommateurs et les entreprises de l’UE qui dépendent des importations".
Selon sa proposition législative, la Commission entend :
La proposition législative doit être approuvée par le Conseil et le Parlement européen et n’acquerra probablement pas force de loi avant 2014.
Des propositions non législatives complémentaires devraient :
En parallèle, la direction générale du commerce a élaboré un document de travail établissant des "projets de lignes directrices" concernant quatre aspects particulièrement complexes:
Ces projets de lignes directrices procédurales vont maintenant faire l’objet d’une consultation publique pendant trois mois. Par la suite, la Commission analysera les observations qui lui auront été transmises et adoptera une version finale qui permettra aux entreprises européennes et au grand public de mieux comprendre les procédures de défense commerciale de l’UE.
Les droits antidumping et antisubventions constituent souvent le seul moyen dont l’UE dispose pour protéger ses industries de production contre les préjudices causés par les pratiques commerciales déloyales des entreprises de pays tiers. Il est nécessaire de veiller à ce que le système de défense commerciale de l’UE, qui n’a subi aucune modification majeure depuis 1995, continue à faire face aux nouveaux défis qui apparaissent au gré de l’évolution du paysage économique.
La proposition de la Commission fait suite une réflexion de 18 mois, et notamment à une consultation publique sur les problèmes que les entreprises de l’UE doivent traiter lorsqu’elles sont confrontées à des pratiques déloyales. Elle tient également compte des conclusions d’une étude indépendante évaluant l’actuel système de défense commerciale et de l’expérience de la Commission en matière d’enquêtes antidumping et antisubventions.
À la fin de l’année 2012, 102 mesures antidumping et 10 mesures antisubventions instituées par l’UE étaient en vigueur. Par rapport à d’autres membres de l’OMC, l’UE est une utilisatrice modérée des instruments de défense commerciale. Les mesures antidumping et antisubventions ont une incidence sur environ 0,25 % des importations dans l’UE.