Principaux portails publics  |     | 

Entreprises et industrie - Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale
Journées de l’économie 2013 – Etienne Schneider plaide pour une politique commerciale de l’UE plus offensive et annonce un débat à la Chambre qui n’éludera pas "les sujets qui fâchent", comme la question de l’indexation des salaires après 2014
07-02-2013


Le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, Etienne Schneider, a tenu le 7 février 2013 un discours venant conclure les Journées de l’économie qui étaient consacrées, pour cette édition 2013, à la crise au Luxembourg et dans l’UE.

La discussion venait de s’achever sur l’analyse de la crise dans la zone euro, marquée par l’intervention polémique de l’économiste Hans-Werner Sinn, et le ministre en a retenu une illustration de l’ampleur de la crise et de l’importance des défis qu’elle impose pour coordonner les politiques économiques et budgétaires et revitaliser une industrie inégalement compétitive.Etienne Schneider

"Nous avons besoin d’une consolidation budgétaire qui ménage la croissance et permet de soutenir les entreprises", a expliqué Etienne Schneider qui a appelé à soutenir une politique commerciale de l’UE plus offensive tout en réitérant son appel à faire en sorte que les règles strictes sur les aides d’Etat ne jouent pas en défaveur des entreprises européennes dans un contexte de concurrence mondiale. Les entreprises industrielles européennes ont en effet plus de contraintes sur le plan environnemental et social, argue le ministre, inquiet des problèmes que cela leur pose en termes de compétitivité. S’il se défend de prôner des mesures protectionnistes, il plaide pour que l’on puisse doter les entreprises d’instruments de compétitivité externe. Et pour aider les entreprises délocalisées à rapatrier en Europe leurs activités.

Pour ce qui est du Luxembourg, "les perspectives de croissance ne sont pas roses", a indiqué le ministre, inquiet du poids qu’exerce la situation conjoncturelle. L’année 2013 sera difficile et il espère pour 2014 un redressement, à condition que les réformes mises en œuvre dans la zone euro tiennent leurs promesses. Le ministre a ainsi insisté sur les nombreuses réformes structurelles entreprises, que ce soit en matière de pensions ou d’indexation des salaires. Il se félicite à ce titre de ce que la modulation provisoire du mécanisme d’indexation des salaires "augmente la prévisibilité des coûts salariaux", ce qui représente à ses yeux "un atout pour les entreprises". La question de savoir ce qui va advenir de ce mécanisme après 2014 est de ce point de vue décisive, a laissé comprendre le ministre. Autre réforme saluée par le ministre, les mesures de lutte contre le chômage des jeunes portée par une ADEM elle-même réformée qui va mettre en place prochainement une garantie jeunes. Etienne Schneider a aussi évoqué les mesures prises en matière de logement et de transport afin de réduire les émissions de CO2, à quoi s’ajoute le pacte climat. Enfin, il a annoncé la tenue prochaine d’une table-ronde sur la simplification administrative. "Nous nous réformons", a conclu le ministre.

Pour ce qui est de la croissance, son credo est qu’il faut "aller la chercher là où elle se trouve", aussi Etienne Schneider a-t-il listé les nouveaux secteurs qu’il promeut, que ce soit la logistique, les TIC, les biotechnologies, ou encore l’innovation.

Etienne Schneider a enfin annoncé la tenue le mois prochain à la Chambre d’un débat de consultation sur la relance économique et la compétitivité. Un débat qu’il a sollicité et dans lequel, prévient-il, il sera aussi question des "sujets qui fâchent", comme l’indexation des salaires après 2014, qui sera discutée sur la base d’études menées par l’Observatoire de la formation des prix, les aides sociales, comme le RMG, à considérer du point de vue de "l’incitation à travailler", le niveau du salaire minimum en relation avec les prix du logement ou encore la flexicurité sur le marché du travail.

Son objectif : mettre sur pied une loi de compétitivité et de croissance pour renforcer la création de valeur ajoutée et d’emplois qui viendra compléter le paquet d’investissement publics et privés qui est en train d’être ficelé. "Notre pays va changer", a conclu le ministre.