L’OCDE a publié le 3 avril 2013 les premiers chiffres concernant l'aide au développement en 2012, faisant le constat que "le décrochage de l'aide aux pays pauvres se poursuit à mesure que les gouvernements serrent la vis budgétaire". L'aide au développement a ainsi reculé de 4 % en valeur réelle en 2012, après avoir baissé de 2 % en 2011. C’est la plus forte baisse de l’aide au développement enregistrée depuis 1997.
Si l’UE et ses 27 Etats membres restent le plus grand donateur en 2012, apportant plus de la moitié de l’aide publique au développement, la tendance observée au niveau mondial touche aussi l’aide européenne. Ainsi, l’aide publique au développement provenant de l’UE et de ses Etats membres est-elle passée de 56,2 milliards d’euros en 2011 à 55,1 milliards d’euros en 2012, c’est-à-dire de 0,45 % à 0,43 % du RNB. Pour ce qui est de l’aide apportée par les 27 Etats membres, elle est passée de 52,8 milliards à 50,5 milliards, soit de 0,42 à 0,39 % du RNB.
Une situation que le commissaire en charge du Développement, Andris Piebalgs, a déclaré "regretter" dès la publication de ces chiffres, en soulignant que l’UE ne se rapproche pas de l’objectif qu’elle s’est fixée de consacrer à l’aide au développement l’équivalent de 0,7 % de son RNB. S’il se dit conscient de la situation dramatique que connaissent certains pays de l’UE en raison de la crise, il a cependant appelé les Etats membres à tenir leurs engagements et à redoubler d’efforts en vue d’atteindre l’objectif de 0,7 % d’ici 2015, un objectif dont les chefs d’Etat et de gouvernement ont rappelé qu’il était une priorité lors du Conseil européen de février.
L’accord trouvé en février sur le cadre financier pluriannuel 2014-2020 prévoit cependant que 58,7 milliards d’euros seront dédiés à l’aide extérieure de l’UE, ce qui est bien en deçà des 70 milliards que proposait la Commission, dans compter que l’accord a aussi porté sur un montant de 26,98 milliards pour le 11e Fonds européen de développement, contre les 30,3 milliards que proposait la Commission. Aussi, l’effort pour atteindre l’objectif de 0,7 % devra-t-il être d’autant plus porté par les Etats membres, qui vont devoir augmenter leurs budgets nationaux en faveur de l’aide au développement, a prévenu Andris Piebalgs.
Depuis 2002, la tendance a été à la hausse, malgré quelques fluctuations dans les montants octroyés à l’aide au développement. Mais les baisses consécutives de 2011 et 2012 ont retourné la tendance, et le niveau de l’aide publique au développement est désormais inférieur à celui de 2008.
En 2012, seuls quatre Etats membres, parmi lesquels le Luxembourg, ont augmenté leur aide au développement, sept l’ont maintenue au même niveau que l’année précédente, tandis que seize Etats membres ont réduit leur effort en matière d’aide. Les plus fortes baisses ont été enregistrées de la part pays particulièrement frappés par la crise, comme la Grèce (-17 %), l'Espagne (-49,7 %) ou l'Italie (-34,7 %). Mais l'aide publique au développement de la France, quatrième pays en volume d'aide, a aussi reculé, de 1,6 %, tandis que celle de l'Allemagne, en deuxième place en volume, fléchit de 0,7 %.
Le Luxembourg compte, avec le Danemark, la Suède et les Pays-Bas parmi les quatre Etats membres qui dépassent le seuil de 0,7 % du RNB consacrés à l’aide au développement : le Luxembourg a en effet consacré en 2012 1 % de son RNB à l’aide au développement, contre 0,97 % en 2011.