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Agriculture, Viticulture et Développement rural - Environnement
A l’occasion de la première manifestation internationale contre Monsanto, Déi Lénk expriment leur inquiétude au sujet de la proposition de la Commission européenne introduisant de nouvelles règles de commercialisation des semences
25-05-2013


Le 25 mai 2013, la place du Glacis à Luxembourg a été un des lieux de rassemblement de citoyens mobilisés contre les OGM. Un appel avait en effet été lancé à l’initiative du mouvement Occupy américain pour organiser la première manifestation internationale simultanée contre Monsanto. Le parti Déi Lénk, qui a relayé cet appel, a saisi l’occasion pour prendre position sur la question des semences, dont Monsanto est un des plus grands producteurs au monde.

Si les militants de la Gauche attirent l’attention sur la loi de financement signée il y a quelques Déi Lenksemaines par le président des Etats-Unis, Barack Obama, qui "place Monsanto au-dessus de la loi", pour démontrer "le pouvoir dont dispose cette entreprise", ils ne perdent pas de vue les risques qui pèsent sur l’Europe. Certes, certains Etats-membres, parmi lesquels le Luxembourg, ont interdit la culture du maïs transgénique Monsanto 810, rappellent Déi Lénk, mais il n’existe pas pour autant d’interdiction de la mise en culture de plantes transgéniques au niveau de l’UE. Et, relèvent encore les représentants du parti de gauche, comme de telles plantes ont été cultivées depuis des années à titre d’essais dans différents pays, elles ont contaminé de façon irréversible les cultures conventionnelles et biologiques.

Mais Déi Lénk ciblent surtout une proposition que la Commission européenne a mise sur la table le 6 mai dernier. Cette dernière a en effet inclus dans le paquet législatif qui vise à un meilleur respect des normes de santé et de sécurité sanitaire dans l’ensemble de la filière agroalimentaire un texte introduisant de nouvelles règles de commercialisation des semences.

Pour Déi Lénk, ce texte privilégie en première ligne les producteurs industriels en leur offrant de meilleures possibilités de commercialisation et moins de contrôles publics, tandis que les contrôles renforcés imposés aux petits paysans et jardiniers risquent de les pousser dans la dépendance à l'égard des grandes entreprises de l’agro-industrie. En d’autres termes, les représentants de la Gauche luxembourgeoise s’inquiètent à l’idée que cette proposition ne favorise la propagation de plantes génétiquement modifiées en Europe dans la mesure où la plupart des plantes et semences brevetées et produites de façon industrielle contiennent déjà des gènes modifiés. Et ce alors que la préservation et le brevetage de semences locales et régionales seront plus difficiles.

Déi Lénk plaident pour un changement radical d’approche dans la politique agricole européenne et pour un refus clair des organismes génétiquement modifiés. "Notre alimentation ne doit pas dépendre à l’avenir de grandes entreprises de l’agro-industrie, mais d’agriculteurs et paysans locaux et biologiques qui préservent et cultivent leurs propres semences", estiment les militants de la Gauche luxembourgeoise qui voient là la condition nécessaire pour "maintenir notre souveraineté alimentaire et protéger la biodiversité".