Principaux portails publics  |     | 

Droits fondamentaux, lutte contre la discrimination - Justice, liberté, sécurité et immigration
Le Luxembourg ne participe pas au projet de recherche INDECT, ni à aucun projet similaire, a assuré Martine Hansen à Eugène Berger qui s’inquiète de voir se développer des programmes de surveillance intelligente menaçant les libertés des citoyens
18-06-2013


Le 18 juin 2013, le député Eugène Berger (DP) a tenu à interpeller à l’occasion de l’heure des questions au gouvernement qui s’est tenue à la Chambre des députés la ministre en charge de la Recherche, Martine Hansen, au sujet du programme INDECT. "Prism est dans toutes les bouches", a rappelé en guise d’ouverture le député libéral en référence au programme très controversé conduit par l’Agence nationale de sécurité américaine entre 2007 et 2011.

"Mais l’UE développe des projets similaires", a poursuivi Eugène Berger en évoquant notamment INDECT, un programme européen qui a pour objectif de développer une surveillance intelligente des citoyens. Le député faisait référence à un article signé Inès Kurschat et paru dans le Lëtzebuerg Land daté du 14 juin 2013.

Eugène Berger souhaitait savoir si le Luxembourg cofinançait ce programme ou s’il y participait, et il s’inquiétait à l’idée que le Luxembourg participe à d’autres projets du même genre.

La réponse de Martine Hansen fut des plus brèves : le Luxembourg ne participe pas à ce projet de recherche européen qui bénéficie d’un cofinancement de l’UE au titre du FP7, ni à aucun projet similaire.Le logo du projet INDECT : www.indect-project.eu

La ministre invitait le député à consulter le site web du projet, www.indect-project.eu, afin d’en savoir plus sur un projet qui vise notamment à développer un algorithme permettant de filtrer des menaces, des comportements anormaux ou de violence à partir des flux de données issues notamment des caméras de vidéo surveillance et du web. L’objectif est de trouver un moyen d’assurer la sécurité publique dans un environnement urbain. Financé à hauteur de 11 milliards d’euros, le projet est mené sur la période 2009-2014 et implique 17 partenaires de différents pays européens sous la houlette de l’Université de sciences et de technologie de Cracovie (AGH).

Le site Internet du projet donne l’accès à un grand nombre de documents assez techniques qui font état de l’avancement de recherches qui portent donc essentiellement sur une méthode d’analyse de données vidéo et Internet. Les questions éthiques soulevées par la collecte de ce genre de données, qui est elle-même traitée dans le projet puisqu’il s’agit d’associer collecte d’informations et traitement autonome en temps réel des données, ne sont d’ailleurs pas exclues du projet. Ce qui n’empêche pas de nombreuses voix de dénoncer un projet sécuritaire pouvant menacer les libertés individuelles.

Pour s’en faire une idée, la lecture de l’article de Thierry Berthier consacré au sujet sur le blog Alliance Géostratégique est éclairante. Maitre de conférences en Mathématiques, Thierry Berthier étudie les phénomènes d’émergence dans les systèmes dynamiques et leur caractérisation par la théorie de la complexité algorithmique. Il a analysé de façon détaillée et lisible les documents publiés dans le cadre du projet.