Le 7 juin 2013, en marge du Conseil "Énergie" qui s’est tenu à Luxembourg, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur Etienne Schneider a présidé la réunion ministérielle du Forum Pentalatéral de l’Énergie, lors de laquelle a été signée une déclaration politique.
Le Forum Pentalatéral de l’Énergie est une coopération dans le secteur de l’électricité entre les trois pays du Benelux, l’Allemagne, la France, l’Autriche et la Suisse qui a pour objectif l’amélioration de la coopération entre toutes les parties concernées en vue de créer un marché régional de l’électricité en Europe du Nord-Ouest. Le Forum a été fondé en 2005 et a déjà permis le couplage des marchés de gros qui est pour Etienne Schneider en quelque sorte « son image de marque ».
A la réunion a également assisté le commissaire européen à l’Énergie Günther Oettinger, qui était venu pour marquer le soutien de la Commission européenne à cette coopération régionale qui est pour lui un moyen de parachever le marché unique de l’énergie, notamment par le couplage des marchés. En tant qu’observateur qui a rejoint le forum, il y a avait aussi la conseillère fédérale suisse de l’Énergie Doris Leuthard, dont le pays entretient en matière d’énergie de fortes relations avec ses voisins, notamment l’Allemagne et l’Autriche, entre autres grâce à ses capacités de stockage et à cause de sa position centrale de pays de transit entre le Sud et le Nord de l’Europe que la Suisse voit tant sous l’angle des corridors pour les transports terrestres que des corridors pour le transport de l’énergie.
Lors de la cérémonie de signature et de la réunion de travail, les ministres ont réaffirmé l’importance de cette initiative, appelée à renforcer l’intégration du marché régional et à multiplier les échanges en matière de sécurité de l’approvisionnement.
Étienne Schneider s’est félicité qu’une région de près de deux cent millions d’habitants, qui constitue le poumon économique de l’Europe, accélère le processus d’intégration des marchés de l’électricité, à un moment où le marché de l’énergie est en pleine évolution. "Nous devons maintenant passer de l’harmonisation des méthodologies à une vision commune. C’est essentiel pour la sécurité de l’approvisionnement, la croissance de la région, la compétitivité des entreprises et le bien-être des citoyens", a-t-il déclaré.
Tout en rappelant les nombreux défis en matière d’énergie qui devront être abordés dans les années qui viennent, tels que la sécurité d’approvisionnement, les capacités de production, l’accès au réseau pour les énergies renouvelables, le rajeunissement et le déploiement du réseau, ainsi que les coûts élevés de l’énergie, le ministre Schneider s’est dit convaincu que le Forum Pentalatéral de l’Énergie est le lieu de coordonner ces questions.
Il a ainsi déclaré : "Grâce à la signature de cette nouvelle déclaration, nous réaffirmons notre engagement politique pour une plus grande intégration du marché et pour plus d’échanges sur la question-clé de la sécurité de l’approvisionnement dans notre région. Aujourd’hui, mon souhait est que le Forum aille de la mise en place de méthodologies communes vers une vision commune." Pour lui, il s’agit d’une grande région interconnectée dans le domaine de l’énergie, capable de réagir aux changements qui peuvent s’opérer chez un des partenaires, comme en Allemagne avec la "Energiewende". Ce que le secrétaire d’Etat allemand, Stefan Kapferer a confirmé, convaincu qu’il est que le processus enclenché dans son pays touche au système même du marché et à la sécurité de l’approvisionnement, et ne peut donc être mené à bien qu’en coopération avec les voisins, par ailleurs eux aussi directement touchés par la décision allemande.
En ce qui concerne la situation du Luxembourg, le processus pentalatéral débouche sur des projets concrets qu’Etienne Schneider a d’ores et déjà présentés à la Chambre des députés en mai 2013 dans le cadre de son plan d’action pour une meilleure compétitivité. Pour maîtriser le coût de l’énergie, le Luxembourg vise notamment l’interconnexion électrique avec la France et l’amélioration de l’interconnexion avec le réseau belge, et ensuite une interconnexion supplémentaire avec la France pour le gaz naturel. C’est dans ce sens que le ministre pense que "pour le Luxembourg, la mise en œuvre de cette déclaration politique augmentera la compétitivité des entreprises en garantissant une meilleure convergence des prix d’électricité."