Au lendemain de la publication de la position du Conseil de l’UE sur le budget 2014, le 2 septembre 2013, les réactions ne se sont pas fait attendre. Lors du trilogue du 3 septembre 2013, tant la Commission européenne que la délégation du Parlement européen ont en effet critiqué les coupes réalisées par le Conseil pour l’exercice budgétaire qui s’annonce. Le commissaire chargé du Budget, Janusz Lewandowski, s’est ainsi inquiété dans une tribune publiée sur son site personnel que "le bon sens n’[ait] pas prévalu" lors de cette décision des 28 Etats membres, se disant "perplexe" quant à ce choix qui devrait affecter de nombreux programmes, notamment dans le secteur de la recherche et de l’innovation.
Ce dernier a par ailleurs souligné que le projet de budget 2014 soumis par la Commission au Conseil constituait déjà une baisse de 6% par rapport au budget 2013, critiquant la volonté du Conseil d’aller plus loin. "Pire, le Conseil en appelle à des réductions dans les domaines mêmes dans lesquels les chefs d’Etats et de gouvernements recommandaient d’investir à l'issue du Conseil européen de juin 2013", a-t-il dénoncé.
Le rapporteur sur le budget 2014 au sein du Parlement européen, Anne Jensen (ADLE, Danemark), a également pointé du doigt, rapporte l’Agence Europe, le fait que les plus importantes réductions de crédits décidées au sein du Conseil aient porté sur des domaines chers aux eurodéputés, en particulier la compétitivité pour la croissance et l’emploi et l’action extérieure. Son collègue, le président de la commission des budgets, Alain Lamassoure (PPE, France), a pour sa part rappelé qu’avant le vote du règlement du Cadre financier pluriannuel 2014-2020 (CFP) envisagé le 9 ou le 23 octobre, le PE souhaitait obtenir l’engagement du Conseil à débourser la somme restante de la lettre rectificative pour le budget 2013, soit quelque 3,9 milliards d’euros.
C’est désormais au Parlement européen de se prononcer, celui-ci prévoyant d’adopter sa position sur le budget 2014 le 23 octobre. En cas de désaccord qui s’annonce plus que probable, une période de conciliation de trois semaines débutera le 24 octobre, le budget devant être adopté au plus tard le 1er janvier 2014.