Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, était à Luxembourg, le 12 septembre 2013, pour une entrevue avec le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker sur les sujets d’actualité politique européenne.
En marge de leur rencontre, les deux responsables politiques avaient convié la presse pour faire le point sur leurs échanges. Au menu de la rencontre, la préparation des Conseils européens des 24 et 25 octobre et des 19 et 20 décembre 2013. "En octobre nous aurons une discussion sur l’Etat d’avancement de l’union bancaire, notamment sur la résolution de crise, mais nous achèverons le travail sur ces deux thèmes en décembre", a ainsi précisé Herman Van Rompuy.
Le président du Conseil européen a également annoncé "les premières discussions sur le contenu des contrats que peuvent établir les institutions européennes et les Etats membres sur les réformes structurelles" qui se tiendront en octobre, la compétitivité de l’économie européenne, au travers entre autres de l’agenda numérique et de l’innovation, devant également occuper une place importante du sommet. En décembre, ce sera au tour de la politique industrielle en relation avec la défense d’être abordée au Conseil européen. Un programme chargé par rapport auquel Herman Van Rompuy a dit compter "comme toujours sur le soutien du Premier ministre luxembourgeois".
Comme son mandat arrivera à terme à la fin de l’année 2014, le président du Conseil européen a également fait part de ses objectifs pour conclure sa présidence. La mise en œuvre du rapport conjoint sur l’approfondissement de l’Union économique et monétaire, dit des quatre présidents, réalisé avec le concours de Jean-Claude Juncker, alors président de l’Eurogroupe, du président de la Commission européenne Barroso et du président de la BCE Draghi, est une priorité. La résolution de crise, contenue dans le projet d’union bancaire via notamment la mise sur pied d’une surveillance bancaire communautaire européenne, est une première étape.
Dans un second temps, il s’agira de mettre "en application l’union budgétaire et de parachever l’union économique entre autres avec l’idée des contrats de promotion (ou accords contractuels) encourageant les réformes structurelles. Si ce travail est réalisé, la plus grande partie de notre rapport conjoint sur l’Union économique et budgétaire sera en fait achevé", s’est-il félicité. "Ce qu’on aura fait sur le plan institutionnel et de la gouvernance constituera une révolution comparé à ce qui existait avant la crise", a encore noté Herman Van Rompuy.
Interrogés sur le discours de l’état de l’Union prononcé la veille par le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, Jean-Claude Juncker a assuré avoir "trouvé les propos du président de la Commission européenne particulièrement judicieux, mais pas à vrai dire novateurs".
Le président du Conseil a pour sa part salué la fin de la crise "existentielle" de l’euro et de la zone euro, désormais une "certitude". "Maintenant nous sommes à un moment où on peut dire que la récession en tant que telle est en train de se terminer et que l’année 2014, selon toutes les prévisions, sera une année de croissance positive pour pratiquement tous les pays de la zone euro et de l’UE. Elle ne sera pas aussi forte qu’espéré, mais ce sera déjà un changement par rapport à la période douloureuse que nous avons connue durant plusieurs années."
"Ceci étant dit, il y a un troisième étape, et là on n’y est pas encore. Après la croissance économique, il faut une reprise sur le marché du travail, là ce sera pour plus tard, mais le plus important, c’est qu’il y ait une perspective, et ça nous manquait durement", a-t-il conclu.
Jean-Claude Juncker a fait un constat identique. Se remémorant les discussions fin 2012 sur une probable sortie de la Grèce de la zone euro et ses conséquences, celui-ci a rappelé qu’il avait toujours assuré être sûr que "cet événement ne devait pas avoir lieu. La crise existentielle, la survie même de la monnaie européenne et de la zone euro, c’est un point que nous avons heureusement dépassé. Nous étions souvent sur ces points en minorité".