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Éducation, formation et jeunesse - Emploi et politique sociale
Les eurodéputés veulent que l’action européenne en faveur de la jeunesse ne s’arrête pas à la Garantie pour la Jeunesse
12-09-2013


Le 10 septembre 2013, les eurodéputés ont adopté deux résolutions non législatives distinctes, mais toutes deux consacrées à la politique envers la jeunesse et notamment la lutte contre le chômage des jeunes.

Garantie pour la jeunesse : le Parlement veille au grain

garantie-jeunesseLes deux résolutions abordent la mesure-phare, adoptée en février 2013, de lutte contre le chômage des jeunes, à savoir la garantie pour la jeunesse. Les deux résolutions plaident pour l’extension,  à tous les jeunes de moins de 30 ans, et non plus à ceux de moins de 25 ans, du bénéfice de ce nouvel instrument visant à garantir à chaque jeune un emploi de bonne qualité, une formation continue, un apprentissage ou un stage dans les quatre mois qui suivent sa sortie de l'école ou son inscription au chômage.

La Commission parlementaire Emploi et Affaires sociales s’était déjà prononcée en faveur de cette modification de l’âge limite le 23 avril 2013. Adoptée par 517 voix pour, 77 contre et 86 abstentions, sa résolution, baptisée Chômage des jeunes: solutions envisageables, se félicite du fait que l'aide de l'Union en faveur de l'emploi des jeunes sera encore renforcée par l’initiative pour l'emploi de jeunes, qui est proposée avec un budget maximal de 8 milliards d’euros de 2014 à 2020.

Néanmoins, dans cette résolution, les eurodéputés soulignent que la mise en œuvre efficace de la Garantie européenne pour la jeunesse nécessite, d’après l’Organisation internationale du travail, 21 milliards d’euros dans la seule zone euro. Ils rappellent donc l’urgence d'allouer rapidement les crédits spécifiquement destinés à cette initiative pour l'emploi des jeunes et la dotation correspondante du Fonds social européen (FSE).

Les eurodéputés préviennent que le Parlement européen suivra de près les mesures qui seront prises par les États membres, "afin de veiller à ce que la Garantie pour la jeunesse devienne une réalité".

La résolution propose que les régions qui ont un taux de chômage des jeunes supérieur à 25 %, critère pour bénéficier de la Garantie pour la jeunesse, mettent en place un plan d'aide d'une durée d'un an en vue de la création d'emplois en faveur d'au moins 10 % des jeunes concernés. Ils estiment aussi qu’un soutien actif devrait être octroyé aux États membres qui s’engagent dans la réforme de leurs systèmes de formation professionnelle

Les eurodéputés proposent dans cette résolution des dispositions concrètes pour la mise en œuvre de la Garantie pour la jeunesse. Ainsi, réclament-ils un Plan d’action pour l’emploi et la jeunesse, qui définisse des mesures à court, moyen et long terme. Les eurodéputés recommandent que, dans les États membres disposant d'un système de formation en alternance, une "formation de substitution", relevant de la Garantie pour la jeunesse, soit mise à disposition des jeunes âgés de moins de 18 ans qui ne trouvent pas de place d'apprentis.

Les eurodéputés encouragent dans ce contexte le rapprochement entre le monde du travail et celui de l'enseignement afin de permettre l'élaboration de parcours de formation, tels que les programmes en alternance, alliant notions théoriques et expérience pratique.

Enfin, les députés attirent l’intention, dans cette première résolution, sur le fait que le chômage des jeunes femmes (de moins de 25 ans) continue d'augmenter, qu'il est passé de 18,8 % en 2009 à 22,1 % en 2012. "Ils soulignent également que le découragement, l'auto-exclusion et la désaffection du travail ne cessent d'augmenter et que, dans ce contexte, les jeunes femmes sont toujours confrontées à des conditions d'emploi pires que celles des jeunes hommes", lit-on dans le résumé de la résolution.

Adoptée par 612 voix pour, 55 contre et 19 abstentions, la résolution de la Commission parlementaire Culture et éducation, baptisée "Mise en oeuvre de la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse pour 2010-2012", souligne que la Garantie pour la jeunesse "ne peut pas remplacer les réformes et les efforts structurels qui doivent permettre aux systèmes éducatifs et aux marchés du travail de certains États membres d'être capables de relever les défis du futur".

Dans ce texte, les eurodéputés estiment que le budget de 6 milliards d’euros alloué à la lutte contre le chômage des jeunes dans le futur Cadre financier pluriannuel (CFP) est insuffisant et devrait être considérablement augmenté lors des négociations encore en cours.

Autres revendications

"Au-delà de la garantie jeunesse, la lutte contre le chômage des jeunes doit s'appuyer sur une stratégie d'ensemble comprenant des mesures telles que le soutien aux PME, à l'entreprenariat parmi les jeunes ou encore la lutte contre l'échec scolaire", a déclaré le rapporteur de la résolution de la commission Emploi et affaires sociales, Joanna Katarzyna Skrydlewska (PPE, PL), lors du débat, comme le rapporte le communiqué de presse diffusé par le Parlement européen.

Les deux résolutions proposent une série de mesures à mettre en œuvre au bénéfice de la jeunesse.

Dans la résolution de la Commission Culture et éducation, les eurodéputés reconnaissent la nécessité d'adopter une approche transsectorielle et équilibrée dans les 8 domaines d'action de la stratégie de l'UE en faveur de la jeunesse. Ils proposent diverses mesures : la transférabilité totale des acquis sociaux afin de ne pas mettre en danger la protection sociale des jeunes actifs en mobilité ; des méthodes visant à accroître l'innovation dans les programmes scolaires nationaux ; le renforcement de la formation professionnelle et des contrats d'apprentissage dans les États membres ; une plus grande implication des autorités locales et régionales dans la conception et la mise en œuvre des politiques ; l’implication des villes et des régions dans l’anticipation des besoins pour les jeunes ; le renforcement de la formation continue et l’acquisition des compétences transversales, mais aussi de l'apprentissage informel et non formel pour le développement des valeurs, des aptitudes et des compétences des jeunes ; la féminisation de métiers typiquement "masculins" ; la lutte résolue contre les inégalités scolaires, l'absentéisme et le décrochage scolaire ; le renforcement des services de conseil et d'orientation à un stade précoce afin d'améliorer la capacité des jeunes à prendre des décisions suffisamment éclairées ; le renforcement du secteur créatif.

Dans la résolution  de la commission de l'emploi et des affaires sociales, "Chômage des jeunes: solutions envisageables", les députés se disent préoccupés par les réductions budgétaires pratiquées par des États membres dans le domaine de l'éducation, de la formation et de la jeunesse. Ils invitent les États membres et les autorités locales et régionales à mettre en place des stratégies intégrées de développement territorial, comprenant des chapitres consacrés à la formation et à l'emploi, à commencer par des mesures contre le décrochage scolaire. Les eurodéputés estiment par ailleurs nécessaires l’édiction de lignes directrices pour l'élaboration d'un système moderne d'enseignement en alternance, étayées par une liste de métiers-clés ainsi l’inclusion de mesures spécifiques visant à lutter contre le chômage des jeunes dans tous les programmes de l’UE.

La résolution appelle également la Commission et le Conseil à prendre des mesures stimulant la mobilité des jeunes. Les eurodéputés demandent en conséquence aux Etats membres d'éliminer toutes les barrières qui se posent à la réalisation de stages transfrontaliers pour les jeunes Européens. Dans le même esprit, les députés demandent à la Commission de soumettre une proposition de programme en vue de créer un corps européen de la jeunesse, avec pour objectif de donner aux jeunes de moins de 30 ans issus de toute l'Europe la possibilité d'effectuer jusqu'à trois mois de bénévolat dans un autre État membre.

Par ailleurs, les députés appellent à la mise en place d'un cadre européen pour la qualité des apprentissages et des stages, incluant des critères en matière de rémunération, de conditions de travail et de normes de santé et de sécurité.