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Élargissement
Rapport annuel sur l’élargissement de l’UE – La Commission propose que l’Albanie devienne candidate, que les négociations avec la Macédoine soient ouvertes les priorités pour 2014 et que les négociations avec la Turquie reprennent
16-10-2013


elargissement-source-commissionDans une série de rapports annuels adoptés le 16 octobre 2013, la Commission européenne recommande d’octroyer le statut de pays candidat à l’Albanie et, pour la cinquième fois consécutive, d’ouvrir les négociations d’adhésion avec l’ancienne République yougoslave de Macédoine. La Commission évalue en outre les avancées sur la voie de l’adhésion à l’UE réalisées ailleurs dans les Balkans occidentaux.  Le Monténégro se voit adresser des recommandations sur le respect de l’Etat de droit, la lutte contre la criminalité organisée et le respect de la liberté d’expression. Les relations entre la Bosnie-Herzégovine et l’UE sont considérées comme étant "au point mort".  La Serbie, candidate à l’adhésion, et le Kosovo, avec qui un accord d’association et de stabilisation sera négocié, sont loués pour leurs progrès dans leurs rapports de bon voisinage. La Turquie est louée pour son paquet démocratie, ses réformes du système judiciaire et son approche pour régler la question kurde. Mais elle est critiquée pour les interventions policières à Istanbul. Compte tenu de la décision du gouvernement islandais de suspendre les négociations d’adhésion, un rapport simplifié sur l’Islande fait le point sur l’état actuel de l’alignement de sa législation sur celle de l’UE.

Les critères d’adhésion

La stratégie d’élargissement adoptée le 16 octobre 2013 confirme que les fondamentaux des critères d’adhésion de Copenhague convenus par l’UE il y a 20 ans – Etat de droit, démocratie, respect des droits fondamentaux et une économie de marché viable - sont encore pertinents à l’heure actuelle.

L’État de droit reste donc fermement ancré au cœur du processus d’élargissement. Les pays concernés doivent régler des questions telles que la réforme judiciaire et la lutte contre la criminalité organisée et la corruption au début des négociations d’adhésion, pour démontrer un bilan solide comprenant des résultats durables.

La crise économique mondiale a mis en évidence la nécessité, pour tous les pays, de renforcer  leur gouvernance économique et d’améliorer leur compétitivité. La Commission a présenté un certain nombre de propositions visant à soutenir cet objectif, notamment l’introduction de stratégies nationales de réforme économique et de plans d’action en matière de gestion des finances publiques.

Les événements survenus récemment dans certains pays visés par l’élargissement ont souligné l’importance de renforcer les institutions démocratiques et d’associer davantage de parties aux processus démocratiques.

Tous les pays des Balkans occidentaux et la Turquie doivent entreprendre de nouvelles réformes afin de garantir que les principes de la liberté d’expression et les droits des personnes appartenant à des minorités, y compris les Roms, sont respectés dans la pratique. Des mesures plus énergiques sont nécessaires pour protéger d’autres groupes vulnérables contre les discriminations, plus particulièrement celles fondées sur l’orientation sexuelle des personnes LGTB.

La Commission va renforcer la priorité accordée à ces questions dans le processus d’adhésion, notamment grâce à un meilleur ciblage des fonds de préadhésion et à une aide accrue pour soutenir l’intégration des Roms grâce à une «facilité» en leur faveur.

Les relations de bon voisinage, la coopération régionale et l’aide à la pré-adhésion

Dans sa communication, la Commission européenne met l’emphase sur les relations de bon voisinage, la coopération régionale et l’aide à la pré-adhésion dans son approche de l’année 2014.

Les relations de bon voisinage et la coopération régionale constituent notamment des éléments essentiels du processus de stabilisation et d'association. L'évolution de la situation en Serbie et au Kosovo en particulier a montré que des pays peuvent progresser dans leurs efforts pour surmonter l'héritage d'un conflit récent, ce qui correspond au principe même sous-tendant la création de l'Union européenne.

La coopération régionale doit donc être encore renforcée, être inclusive et être assumée au niveau régional. La Commission soutient le travail du processus de coopération de l'Europe du Sud-est (SEECP) et du Conseil de coopération régionale, notamment la stratégie régionale pour 2020. Il est pour la Commission nécessaire de déployer de nouveaux efforts pour régler les différends bilatéraux tant entre les pays visés par l'élargissement qu'avec les États membres. Les questions bilatérales doivent être résolues sans tarder par les parties concernées et ne doivent pas paralyser le processus d'adhésion.

2014 verra le lancement du second instrument d'aide de préadhésion. Dans le cadre de l'IAP II, l'UE continuera de fournir une aide substantielle aux pays visés par l'élargissement au cours de leurs préparatifs à l'adhésion en octroyant, pour la période 2014-2020, des fonds (11,7 milliards d'EUR en prix courants) comparables à ceux du cadre financier actuel.

L'IAP II soutiendra également la coopération régionale et transfrontalière. Il mettra l'accent mis sur des domaines d'intérêt commun, notamment pour appuyer les réformes dans le domaine de l'État de droit et leur mise en œuvre durable, renforcer les institutions démocratiques et la bonne gouvernance et améliorer le développement socioéconomique.

Le lancement de l'IAP II est également l'occasion d'établir un lien encore plus étroit entre la stratégie d'élargissement et les priorités de l'aide. L'IAP II introduit plusieurs innovations importantes, notamment la priorité accordée à la définition de politiques et stratégies à long terme dans un nombre limité de secteurs prioritaires, lesquelles seront adaptées aux besoins et aux capacités de chaque pays. Des objectifs clairs et des indicateurs réalistes seront fixés et liés à l'aide sectorielle pluriannuelle.

Si des pays satisfont aux normes requises en matière de gestion des finances publiques, ils pourront bénéficier d'un appui budgétaire, ce qui constitue un encouragement supplémentaire aux réformes. Des incitations récompenseront les pays qui progressent sur la voie des réformes. En cas de mauvais résultats, les fonds seront réaffectés.

La gestion des programmes IAP sera encore rationalisée, principalement en limitant le nombre de projets mais en augmentant leur envergure.

Tous les pays visés par l'élargissement ont une perspective européenne claire, souligne la Commission. La progression sur la voie de l'adhésion dépend des mesures prises par chaque pays pour satisfaire aux critères établis, en se basant sur le principe des mérites propres. Ce point est crucial pour la crédibilité de la politique d'élargissement et pour encourager les pays à mener des réformes ambitieuses.

Parallèlement, il est essentiel pour les États membres, de concert avec les institutions de l'UE, de mener un débat éclairé sur l'impact politique, économique et social de la politique d'élargissement qui ne bénéfice pas forcément du soutien des citoyens. Les États membres ont un rôle clef à jouer, en fournissant aux citoyens des informations factuelles sur la politique d'élargissement et, ce faisant, en les informant de ses avantages, notamment de sa contribution majeure à la paix, à la sécurité et à la prospérité, et en répondant à toute crainte qu'ils pourraient avoir.

La situation pays par pays

Le Monténégro

Le Monténégro est candidat à l’adhésion. Les négociations d’adhésion ont débuté en juin 2012. Deux chapitres de négociation ont été ouverts et provisoirement clôturés. Les réunions d’examen analytique ("screening") ont été menées à bien. En juin, le Monténégro a adopté des plans d’action concernant les chapitres de négociation 23 (Appareil judiciaire et droits fondamentaux) et 24 (Justice, liberté et sécurité). À la suite d’une évaluation favorable de la Commission, l’UE a, en septembre, invité le Monténégro à présenter ses positions de négociation sur ces chapitres, ce qu’il a fait au début du mois d’octobre. Le Monténégro a adopté des plans d'action détaillés arrêtant un programme de réforme complet devant mener au renforcement de l'État de droit. La mise en œuvre de ces plans et les progrès vers le respect des critères intermédiaires fixés pour ces chapitres détermineront le rythme global des négociations d'adhésion. À cet égard, la mise en œuvre des modifications constitutionnelles de juillet 2013 renforçant l'indépendance du pouvoir judiciaire et de nouveaux progrès dans la lutte contre la criminalité organisée et la corruption, notamment à haut niveau, sont essentiels.

La Commission explique aussi que la réforme de l'administration publique est une priorité pour garantir que le Monténégro dispose de la capacité de mettre en œuvre l'acquis, de s'attaquer à la politisation et d'augmenter la transparence et le professionnalisme de la fonction publique. Et elle met en garde : « L'actualité de ces derniers mois, en particulier les allégations d'abus de biens publics à des fins politiques, a souligné l'importance de renforcer la confiance des citoyens dans les institutions publiques. »  Elle insiste aussi sur le renforcement de la liberté d'expression doit être renforcée, notamment en enquêtant comme il se doit sur tous les faits de violence et menaces à l'encontre de journalistes et en traduisant les auteurs devant la justice.

Sur le plan économique, l'amélioration de l'environnement des affaires et la lutte contre le chômage élevé sont des priorités majeures. La restructuration du producteur d'aluminium KAP est désormais urgente.

La Serbie

La Serbie s’est vue octroyer statut de pays candidat en mars 2012. Le dialogue placé sous l’égide de l’UE entre Belgrade et Pristina a été lancé en mai 2011. Le premier accord de principe régissant la normalisation des relations a été conclu avec le Kosovo en avril 2013. De l’élan a également été réinsufflé aux réformes en Serbie. La mise en œuvre de cet accord s'est poursuivie et a déjà apporté plusieurs changements irréversibles sur le terrain. Les parties sont également parvenues à un accord sur l'énergie et les télécommunications. La Serbie doit rester pleinement engagée dans la poursuite de la normalisation de ses relations avec le Kosovo et la mise en œuvre de tous les accords résultant du dialogue.

Le Conseil européen a décidé, en juin 2013, d’ouvrir les négociations d’adhésion. La première conférence intergouvernementale consacrée aux négociations en vue de l’adhésion de la Serbie se tiendra en janvier 2014 au plus tard, après adoption par le Conseil du cadre de négociation, qui a été proposé par la Commission en juillet 2013. Dans l’intervalle, l’examen analytique a commencé en septembre 2013.

Dans cette nouvelle phase, exigeante, la Serbie devra prêter une attention particulière aux domaines clés de l'État de droit, dont la mise en œuvre de la réforme du système judiciaire, la lutte contre la corruption et la criminalité organisée, la réforme de l'administration publique, l'indépendance des institutions clés, la liberté des médias, la lutte contre les discriminations et la protection des minorités. La stratégie vis-à-vis des Roms doit être mise en œuvre de façon résolue. Il convient que la Serbie continue d'améliorer l'environnement des entreprises et développe un secteur privé compétitif.

La lutte contre le chômage élevé est aussi primordiale. La Serbie doit aller de l'avant en s'appuyant sur la contribution positive apportée à la coopération régionale au cours de l'année passée, qui l'a vue intensifier ses contacts à haut niveau avec les pays voisins.

L’accord de stabilisation et d’association (ASA) est entré en vigueur le 1er septembre 2013.

L’ARYM (Ancienne république yougoslave de Macédoine)

L’ARYM ou Macédoine est un pays candidat. Le pays continue de remplir les critères politiques de manière satisfaisante. La crise politique qui a suivi les événements qui se sont déroulés au parlement à la fin de l'année 2012 a fait apparaître de profonds clivages entre les partis politiques, affectant le fonctionnement du parlement, et a démontré la nécessité d'une politique constructive dans l'intérêt du pays. La poursuite de la mise en œuvre de l'accord politique du 1er mars est capitale.

Le dialogue de haut niveau sur l’adhésion a servi de catalyseur à l’accélération des réformes liées à l’UE, ainsi qu’à leur réalisation a permis des progrès dans la plupart des domaines d'action prioritaires, notamment la résorption de l'arriéré judiciaire et des avancées dans la lutte contre la corruption. La Commission estime qu’une plus grande attention doit être portée à la mise en œuvre effective, au règlement des problèmes dans le domaine de la liberté d’expression et au renforcement de l’indépendance et de la compétence des tribunaux.

Le pays doit s'attaquer au chômage élevé et la gestion des finances publiques doit être renforcée.

La Commission considère que les critères politiques continuent d'être suffisamment remplis et elle recommande l'ouverture des négociations d'adhésion. Le passage aux étapes suivantes du processus d'élargissement, plus exigeantes, est essentiel pour consolider les réformes et encourager leur poursuite, ainsi que pour renforcer les relations interethniques. Le dialogue à haut niveau sur l'adhésion est un instrument utile qui restera axé sur les questions clés, notamment les relations de bon voisinage, mais il ne saurait remplacer les négociations d'adhésion.

C’est la cinquième année consécutive que la Commission recommande l’ouverture des négociations d’adhésion, mais le Conseil n’a pas encore statué sur ce point, alors que la Commission estime que l’ARYM remplit les critères politiques de l’adhésion,

La Commission est aussi d’avis qu’une décision d’ouvrir les négociations d’adhésion contribuerait aussi à créer les conditions propices à la recherche d’une solution au problème de la dénomination du pays et à l’amélioration des relations de bon voisinage. Elle plaide en faveur d’une solution mutuellement acceptable au problème du nom de l’ARYM, qu’elle considère comme essentielle. Au bout de presque vingt ans, toutes les parties au processus des Nations unies doivent faire preuve d'un engagement politique sans faille pour parvenir enfin à une solution, avec l'aide active de la communauté internationale.

L'absence de suite donnée à sa recommandation d’ouvrir les négociations d’adhésion avec l’ARYM risque par ailleurs et selon la Commission "de poser de sérieux problèmes à l'ancienne République yougoslave de Macédoine et l'UE", dont la mesure où "cela remet en cause la crédibilité du processus d'élargissement, fondé sur des conditions claires et sur le principe des mérites propres" et que "l'absence de perspective européenne crédible met en péril la viabilité des efforts de réforme du pays."

Dans la mesure où en avril 2014, ce sera le dixième anniversaire de l'entrée en vigueur de l'ASA, en avril 2004, la Commission invite donc le Conseil, pour la cinquième fois, à adopter sa proposition de 2009 de passer à la deuxième phase de l'association, conformément aux dispositions correspondantes de l'ASA, qui prévoient que l'association sera entièrement réalisée à l'issue d'une période de transition d'une durée maximale de dix ans.

L’Albanie

L’Albanie est un candidat potentiel à l’adhésion qui a présenté sa demande en 2009. Les élections législatives de juin 2013 se sont globalement bien déroulées. L’Albanie a adopté plusieurs instruments juridiques importants grâce au soutien de l'ensemble des partis. Certaines de ces réformes, comme concerne la réforme de l'appareil judiciaire, de l’administration publique et du pouvoir législatif, constituent des exigences essentielles pour l’octroi du statut de pays candidat. L’Albanie a aussi poursuivi ses travaux sur la lutte contre la corruption et la criminalité organisée. Elle a pris une première série de mesures visant à améliorer l'efficacité des enquêtes et des poursuites et à renforcer la coopération entre les organes répressifs. Le nombre de condamnations pour corruption et blanchiment d'argent a augmenté, de même que le nombre d'enquêtes sur des opérations de traite d'êtres humaines et de trafic de drogue.

Dans ce contexte, la Commission recommande de lui octroyer le statut de pays candidat, étant entendu que l’Albanie continuera à prendre des mesures dans le domaine de la lutte contre la criminalité organisée et la corruption. Avant que la Commission puisse recommander l’ouverture des négociations d’adhésion, l’Albanie devra intensifier les réformes dans des domaines prioritaires clés, notamment en ce qui concerne l’État de droit.

Ces réformes sont les suivantes :

  1. poursuivre la mise en œuvre de la réforme de l’administration publique afin de renforcer le professionnalisme et la dépolitisation de cette dernière;
  2. prendre de nouvelles mesures visant à renforcer l'indépendance, l'efficacité et la responsabilité des institutions judiciaires;
  3. être déterminée à fournir de nouveaux efforts dans la lutte contre la corruption, visant notamment à obtenir des résultats probants grâce à une approche proactive en matière d'enquêtes, de poursuites et de condamnations;
  4. être déterminée à fournir de nouveaux efforts dans la lutte contre la criminalité organisée, visant notamment à obtenir des résultats probants grâce à une approche proactive en matière d'enquêtes, de poursuites et de condamnations;
  5. prendre des mesures efficaces pour renforcer la protection des droits de l'homme, notamment les droits des Roms, et les politiques de lutte contre la discrimination, et mettre en œuvre les droits de propriété.

La Bosnie-Herzégovine

La Bosnie-Herzégovine est un candidat potentiel à l’adhésion et a une perspective européenne comme le reste des Balkans occidentaux. Le lancement du dialogue à haut niveau avec la Bosnie-Herzégovine l’an dernier est une bonne chose, mais les résultats obtenus à ce jour par les dirigeants du pays restent en deçà des attentes. Les relations avec l’UE sont au point mort et des efforts substantiels, comme l’instauration d'urgence un mécanisme de coordination consacré aux affaires européennes, de sorte que le pays puisse parler d'une même voix au sujet de l'agenda européen, sont nécessaires pour satisfaire aux conditions permettant l’entrée en vigueur d’un ASA et la présentation d’une demande crédible d’adhésion à l’UE.

Bref, le manque de volonté politique de mettre en œuvre les réformes et la non-exécution de l'arrêt Sejdic-Finci (qui ouvre le droit à des candidats Roms et juifs de se présenter comme candidats à la présidence de la Bosnie-Herzégovine, un droit que la constitution de cet Etat ne veut réserver qu’à des Croates, des Serbes ou des Bosniaques, n.d.l.r.) entravent la progression du pays vers l'UE ainsi que ses perspectives économiques.

La Commission a donc décidé de reporter les discussions sur l'IAP II tant que le pays ne sera pas revenu sur la voie de l'intégration à l'Union européenne. En l'absence de progrès tangibles, la Bosnie-Herzégovine risque de perdre d'importants fonds IAP.

L'UE demeure néanmoins déterminée à aider la Bosnie-Herzégovine et ses citoyens à réaliser leurs rêves et leurs ambitions de progrès sur la voie de l'adhésion à l'UE. La Commission note des progrès limités dans la réforme générale du système judiciaire. Des progrès ont aussi été réalisés en matière de réduction de l'arriéré concernant les affaires de crimes de guerre. Des préparatifs intenses à tous les niveaux, soutenus par l'UE et d'autres organisations internationales, ont aussi permis de réaliser le recensement tant attendu.

Mais le pays doit faire face à des défis majeurs. L'État de droit doit faire l'objet d'une attention accrue, notamment en ce qui concerne la réforme judiciaire et la lutte contre la corruption et la criminalité organisée, la réforme de l'administration publique, la liberté d'expression, notamment les mesures visant à mettre fin aux intimidations de journalistes, ainsi que la lutte contre la discrimination, notamment à l'égard des Roms.

De nouvelles réformes économiques sont nécessaires pour remédier aux faiblesses de l'environnement des entreprises et créer un espace économique unique dans le pays.

À la suite de l'adhésion de la Croatie, la Commission estime inacceptable qu'à l'heure actuelle, la Bosnie-Herzégovine ait refusé d'adapter l’accord intérimaire et l’accord de stabilisation et d’association pour tenir compte de ses échanges traditionnels avec ce pays. La Commission invite la Bosnie-Herzégovine à revoir sa position rapidement afin qu'une adaptation basée sur les courants d'échanges traditionnels puisse être finalisée le plus rapidement possible.

Le Kosovo

Le Kosovo est candidat potentiel à l’adhésion qui partage une perspective européenne avec le reste des Balkans occidentaux. Le dialogue placé sous l’égide de l’UE entre Pristina et Belgrade a été lancé en mai 2011. Le premier accord de principe régissant la normalisation des relations a été conclu avec la Serbie en avril 2013. Sa mise en œuvre s'est poursuivie et a déjà apporté plusieurs changements irréversibles sur le terrain.

En juin 2013, le Conseil a autorisé la Commission à ouvrir des négociations relatives à un accord de stabilisation et d’association (ASA) avec le Kosovo. Celles-ci sont sur le point de commencer. La Commission entend achever ces négociations au printemps 2014, parapher le projet d'accord en été et ensuite présenter au Conseil les propositions l'invitant à signer et à conclure l'accord.

L'État de droit reste pour la Commission une priorité clé pour le Kosovo. Il constitue aussi une pièce maîtresse du processus de stabilisation et d'association auquel le Kosovo participe. Le dialogue structuré sur l'État de droit continuera par conséquent à soutenir et à guider le Kosovo dans ce domaine, notamment dans les discussions au sujet de l'avenir de la mission "État de droit" de l'UE au Kosovo (EULEX). Le Kosovo continue de prendre des mesures pour répondre aux priorités exposées dans la feuille de route sur les visas et la Commission fera rapport à cet égard au premier semestre de 2014.

Le Kosovo doit à présent se concentrer sur la mise en œuvre des réformes pour satisfaire aux obligations qui lui incomberont dans le cadre d'un futur ASA. Une attention particulière doit être accordée à la lutte contre la criminalité organisée et la corruption, à la poursuite des réformes du pouvoir judiciaire et de l'administration publique, à la défense des droits des personnes appartenant à des minorités - dont les Roms - et à l'examen des questions liées au commerce. Le Kosovo doit s'attaquer d'urgence aux problèmes du chômage et des faiblesses structurelles qui affectent le marché de l'emploi.

La Commission appelle aussi toutes les personnes ayant le droit de vote à participer aux prochaines élections municipales qui auront lieu en novembre 2013. Il s'agit là, pour les Serbes de la communauté locale du nord du Kosovo, d'une occasion majeure de faire valoir ses droits démocratiques et de s'impliquer pleinement dans le développement futur du Kosovo. La Commission attend des autorités qu'elles garantissent des élections ouvertes à tous et respectant pleinement les principes démocratiques.

La Turquie

La Turquie est un pays candidat qui a présenté sa demande en 1987. Les négociations d’adhésion ont débuté en octobre 2005; 13 chapitres sont ouverts et 1 a été provisoirement clôturé. En juin 2013, le Conseil a accepté d’ouvrir le chapitre de négociation 22 relatif à la politique régionale et à la coordination des instruments structurels, la position commune devant être confirmée par le Conseil «Affaires générales» après la présentation du rapport annuel de suivi de la Commission. La Commission souligne l’importance pour l’UE d’intensifier son dialogue avec la Turquie, afin qu’elle reste le critère de référence pour les réformes entreprises dans le pays. En Turquie, des progrès ont été constatés dans le cadre de la réforme judiciaire, notamment en ce qui concerne la liberté d'expression et la lutte contre l'impunité dans les affaires de torture et de mauvais traitements, et d'autres réformes et le train de mesures tant attendu concernant la démocratisation a été présenté en septembre 2013. Ce paquet de réformes prévoit de nouvelles réformes sur toute une série de questions importantes, dont l'emploi des langues autres que le turc, les droits des personnes appartenant à des minorités, l'abaissement des seuils de représentation au parlement, actuellement élevés, et l'appui budgétaire aux partis politiques.

Les pourparlers de paix engagés avec le PKK afin de mettre un terme au terrorisme et à la violence dans le sud-est du pays et d'ouvrir la voie à un règlement de la question kurde se sont poursuivis.

Toutefois, le traitement des manifestations contre le projet d'aménagement du parc Gezi à Istanbul a soulevé de graves inquiétudes et souligné la nécessité pour l'UE de rester un point d'ancrage pour les réformes.

Pour la Commission, la Turquie est un pays candidat et un partenaire stratégique pour l'Union européenne de par sa taille et le dynamisme de son économie. Elle bénéficie d'une position géographique stratégique, notamment en matière de sécurité énergétique, et joue un rôle important dans la région. La Commission souligne dans sa communication l'importance de la coopération et du dialogue en cours sur les questions de politique étrangère. Mais, souligne la Commission, le programme pour le développement de relations constructives, lancé en 2012, continue de soutenir et de compléter les négociations d'adhésion avec la Turquie mais ne les remplace pas.

Pour la Commission, un processus d'adhésion actif et crédible, au sein duquel l'UE reste le point d'ancrage des réformes économiques et politiques de la Turquie, est le meilleur moyen d'exploiter pleinement le potentiel des relations UE-Turquie. Une intensification des contacts à haut niveau entre la Turquie, l'UE et ses États membres renforcerait davantage la coopération.

De l’autre côté, la Commission appelle la Turquie de satisfaire à son obligation de mettre pleinement en œuvre le protocole additionnel et d’avancer sur la voie de la normalisation de ses relations avec la République de Chypre. Cela pourrait insuffler un nouvel élan au processus d'adhésion, en permettant en particulier la réalisation d'avancées dans les huit chapitres couverts par les conclusions du Conseil de décembre 2006.

La Commission appelle également à éviter toute forme de menace, source de friction ou action susceptible de nuire aux relations de bon voisinage et au règlement pacifique des différends. L'engagement de la Turquie et sa contribution concrète à un règlement global de la question chypriote sont d'une importance cruciale.

La question chypriote

La Commission s’exprime dans ce cadre sur la question chypriote.  Elle attend des communautés chypriotes grecque et turque qu'elles reprennent de véritables négociations au sujet d'un règlement global sous les auspices des Nations unies. Elle estime que les avantages de la réunification l'emporteront sur les concessions qui devront être faites pour y parvenir. En particulier, tous les Chypriotes profiteraient pleinement de l'exploitation des ressources en hydrocarbures.

L’Islande

L’Islande est un pays candidat à l’adhésion qui a présenté sa demande en 2009. Les négociations d’adhésion ont débuté en juin 2010.Elles avaient atteint un stade avancé, mais  ont été suspendues par l’Islande en mai 2013. Le nouveau gouvernement a déclaré que les négociations ne se poursuivraient pas sans référendum. 27 chapitres ont néanmoins été ouverts et 11 provisoirement clôturés au cours des négociations. L’Islande étant membre de l’EEE et de l’espace Schengen, une grande partie de sa législation est déjà alignée sur celle de l’UE. Le gouvernement islandais a indiqué qu'il procéderait à une évaluation de l'état actuel des négociations ainsi que de l'évolution de la situation dans l'Union européenne, évaluation qui sera soumise au parlement islandais pour examen dans les prochains mois. La Commission a suspendu les travaux préparatoires concernant l'IAP II. En tout état de cause, l'Islande reste un partenaire important pour l'UE.