Lors de sa réunion du 7 novembre 2013, le Conseil des gouverneurs de la BCE a pris les décisions de politique monétaire suivantes, qui ont constitué une surprise :
Avec cette baisse, les taux directeurs de la zone euro ont atteint leur niveau historiquement les plus bas.
Le président de la BCE, Mario Draghi, a commenté ces décisions lors d’une conférence de presse. La décision de baisser les taux directeurs a été prise en fonctions d’indications qui laissent prévoir une baisse de la pression sur les prix à moyen terme, avec des taux d’inflation annuels qui vont se situer en-dessous de 1 %. En même temps, la dynamique monétaire et notamment des crédits reste morose. La BCE vise par contre une inflation basse certes, mais tournant autour de 2 %. Elle s’attend donc à une période de basse inflation prolongée qui devrait, à son terme, tendre de nouveau vers les 2 %. La politique monétaire "restera donc accommodante aussi longtemps qu’il le faudra" et "continuera de soutenir la reprise économique graduelle qui se reflète dans les indicateurs de confiance d’octobre".
La BCE s’attend par conséquent à ce que ses taux directeurs "restent à présent à des niveaux plus bas pour une période prolongée", vu la faiblesse de l’économie à une large échelle et la morosité des dynamiques monétaires. C'est pourquoi les opérations de refinancement, qu'elles soient conventionnelles ou exceptionnelles, seront prolongées jusqu'à juillet 2015.
Lors de la conférence de presse, Mario Draghi a insisté sur le fait que la BCE n'anticipait pas de déflation, même si l'inflation est avec 0,7 % largement en dessous du niveau jugé souhaitable par la BCE, d'un peu moins de 2 %. Mais la reprise fragile de la zone euro ne laisse pas présager d'accélération du rythme de la hausse des prix, alors que par ailleurs, de nombreux risques continuent de peser sur la conjoncture dans la zone.
Suite à l’annonce de la BCE, l’euro, dont l’appréciation ces dernières semaines avait inquiété les pays exportateurs de l’UE, est tombé à 1,3296 $. Les places boursières de Francfort et Paris ont réagi de manière enthousiaste à la baisse de taux. Les taux d'emprunt à 10 ans de l'Espagne et de l'Italie ont baissé sur le marché secondaire où s'échange la dette déjà émise, a-t-on appris de l’AFP.
La dernière baisse des taux remonte par la BCE remonte au 2 mai 2013 et avait été saluée par le ministre luxembourgeois de l’Economie, Etienne Schneider, et Gaston Reinesch, président de la BCL. "Dans la zone euro tout comme au Luxembourg, le nouveau taux directeur historiquement bas et les liquidités abondantes devraient contribuer au développement économique", avait estimé ce dernier.