Principaux portails publics  |     | 

Statistiques - Agriculture, Viticulture et Développement rural
Selon les premières estimations pour 2013, le revenu agricole réel par actif en baisse de 1,3 % dans l’UE, mais est en hausse de 2,2 % au Luxembourg
16-12-2013


agri-eurostatLe revenu réel agricole par actif a diminué de 1,3 % dans l'UE en 2013, après une hausse de 0,3 % en 2012, selon les premières estimations publiées par Eurostat, l’office statistique de l'Union européenne le 13 décembre 2013. Au Luxembourg, le revenu agricole a augmenté de 2,2 %

La diminution en général dans l’UE du revenu agricole réel par actif résulte selon Eurostat d'une baisse du revenu agricole réel (-2,1 %), accompagnée d'une réduction de la main-d’œuvre agricole (-0,9 %). Les estimations de l'UE sont basées sur les données transmises par les autorités nationales des États membres.

 Selon les estimations, le revenu agricole réel par actif a augmenté entre 2005 et 2013 dans l'UE de 29,2 %,  mais a diminué de 10 % au Luxembourg, tandis que la main-d'œuvre agricole a diminué de 20,8 % dans l’UE, mais seulement de 12 % au Luxembourg.

En 2013, la baisse du revenu agricole réel dans l’UE est principalement due à une plus forte hausse, en termes réels, du coût des intrants (+0,8 %) que de la valeur de la production du secteur agricole mesurée aux prix à la production (+0,1 %).

En 2013, le revenu agricole réel par actif devrait augmenter dans quinze États membres et baisser dans treize. Les plus fortes hausses sont attendues aux Pays-Bas (+11,4 %), en Roumanie (+10,4 %), en Espagne (+10 %) ainsi qu'en Italie (+8,9 %), et les baisses les plus marquées en Estonie (-17,2 %), en France (-16,4 %), en Croatie (-16,2 %) et en Allemagne (-10 %). Le Luxembourg se distingue dans ce contexte par une stabilité axée vers la hausse après une baisse du revenu par actif sur le long terme. 

En 2013, la valeur de la production agricole aux prix à la production devrait augmenter dans l’UE de 0,1 %, principalement en raison de la hausse de la valeur de la production animale (+1,5 %), partiellement compensée par la baisse de la valeur de la production végétale (-1,1 %), en termes réels.

La baisse de la valeur de la production végétale est la conséquence de la réduction des prix (-3,7 %), partiellement atténuée par la hausse du volume de production (+2,7 %). Les volumes ont baissé pour l’huile d’olive (-30,6 %), la betterave sucrière (-4,5 %), les légumes frais (-1,7 %) ainsi que pour les plantes et les fleurs (-1,1 %), mais ont augmenté pour les pommes de terre (+1,1 %), les céréales (+6,1% ), les graines oléagineuses (+6,6 %), les fruits (+6,9 %) et le vin (+7,2 %). Les prix ont diminué pour les graines oléagineuses (-15,4 %), les céréales (-13,7 %),  la betterave sucrière (-2,9 %) ainsi que pour les plantes et les fleurs (-1,8 %), tandis qu’ils ont augmenté pour les légumes frais (+1,1 %), les fruits (+2,3 %), le vin (+2,8 %), les pommes de terre (+15,2 %) et l’huile d’olive (+20,5 %).

L'augmentation de la valeur de la production animale est due à la hausse des prix (+1,6 %), tandis que le volume de la production est resté stable. Le volume de la production a baissé pour les ovins et les caprins (-2,2 %), les bovins (-0,9 %) et les porcins (-0,7 %), mais a crû pour le lait (+0,1 %), la volaille (+0,9 %) et les œufs (+3,7 %). Les prix ont diminué pour les œufs (-17,2 %) ainsi que pour les ovins et les caprins (-2,7 %), alors qu'ils ont augmenté pour les bovins (+0,8 %), les porcins (+1,7 %), la volaille (+2,7 %) et le lait (+5,8 %).

Dans l'UE, le coût des intrants agricoles (consommation intermédiaire) devrait augmenter de 0,8 % en termes réels, principalement du fait de la hausse de la valeur des aliments pour animaux (+1 %), de l'entretien du matériel (+2 %) ainsi que des stocks de semences et plants (+2,5 %).

La situation au Luxembourg

Le Service d’économie rurale (SER) établit sur base des données provenant de la statistique agricole et du réseau d’information comptable agricole les comptes économiques de l’agriculture, qui reflètent l’évolution en termes économiques du secteur agricole pris globalement et qui sont pris en compte au niveau de la comptabilité nationale en tant que comptes sectoriels de l’agriculture.

La production de la branche agricole a augmenté nettement depuis 2010 et en particulier au cours de l’année 2012. Les prix des produits agricoles ont joué un rôle non négligeable dans cette évolution. Les consommations intermédiaires et amortissements ont également augmenté, mais à un rythme moindre que la production agricole, de sorte que la valeur ajoutée nette aux prix de base a augmenté. La valeur ajoutée nette aux prix de base augmentée des autres subventions (aides directes au revenu sans les aides aux investissements et aides à l’installation des jeunes agriculteurs) et diminuée des autres impôts sur la production donne le revenu des facteurs. Celui-ci représente la rémunération des facteurs de production terre, travail et capital. Le revenu des facteurs a augmenté de 2010 à 2012.

L’année agricole 2013 a été caractérisée par un printemps froid et humide ce qui a retardé le démarrage de la période de végétation. Les conditions météorologiques n’étaient pas optimales pour le semis du maïs. Le rendement de cette culture a été très variable, le retard accumulé au printemps n’ayant pu être rattrapé que sur une partie des surfaces ensemencées en maïs. La récolte de céréales peut être qualifiée globalement de bonne. La récolte de fourrages à partir des prairies et pâturages a été abondante et de meilleure qualité que la récolte de 2012.

La situation sur les marchés des produits agricoles a évolué favorablement pour les animaux et les produits animaux et en particulier le lait. Pour les productions de grande culture (céréales, oléagineux, protéagineux) les prix ont cependant fléchi après avoir atteint un niveau très élevé en 2012. Les prix des principaux postes de coûts de production ont été stables voire en régression suite à l’évolution modérée des prix des produits pétroliers, sauf pour les produits de protection des cultures et les aliments pour animaux.

La valeur de la production végétale augmente par rapport à 2012. Cette augmentation est due à une augmentation de la valeur des productions fourragères et du vin, alors que pour les autres productions végétales, c’est plutôt une stagnation ou un recul. La production viticole augmente en volume alors que les prix restent stables. La récolte de céréales est très élevée, mais les prix diminuent après le niveau élevé de 2012. Pour les pommes de terre, les rendements ont été faibles ce qui entraîne une réduction de la valeur de la production.

La production d’animaux, autre grand poste au sein du secteur agricole luxembourgeois, est stable par rapport à 2012. Les prix restent au niveau élevé de l’année 2012 et les quantités produites diminuent légèrement. Cette évolution concerne aussi bien les bovins que les porcins. Au sein des produits animaux et de la production agricole en général, le lait occupe une position dominante. L’évolution négative du prix du lait de 2012 est suivie par une évolution très positive en 2013. Par ailleurs, l’augmentation de la production constatée les dernières années suite au relèvement linéaire des quotas laitiers en vue de leur suppression en 2015 reprend en 2013 après un répit en 2012. Il convient de noter que le Luxembourg est régulièrement en dépassement par rapport au quota laitier alloué dans le cadre de la réglementation communautaire. Au cours de la campagne 2012/2013, ce ne fut pas le cas, mais pour la campagne 2013/14 en cours, le paiement d’un prélèvement par les producteurs en dépassement de leur quota laitier n’est pas exclu. La production d’œufs augmente en volume, mais baisse au niveau des prix.

La production de biens agricoles, qui comprend les produits végétaux et animaux, augmente aussi bien en volume qu’au niveau des prix.

Les consommations intermédiaires et amortissements augmentent de 15 % respectivement 2 % par rapport à 2012. Les données sur les consommations intermédiaires et amortissements sont très préliminaires à ce stade puisque seules les informations sur l’évolution des prix sont disponibles. Le poste principalement responsable pour l’augmentation des consommations intermédiaires ou intrants est celui des aliments pour animaux.

La valeur ajoutée brute aux prix de base, obtenue en déduisant les consommations intermédiaires de la production de la branche agricole, est légèrement en hausse. La rémunération des salariés est stable suite à une augmentation des salaires et une diminution du nombre de salariés (-6,2 %). 

Le revenu des facteurs (rémunération des facteurs de production travail et capital) et le revenu net d’entreprise (rémunération de la main d’œuvre non salariée et du capital propre) ne varient guère par rapport à 2012.

L’indicateur de revenu agricole A, qui représente l’indice de revenu des facteurs réel en agriculture par unité de travail augmente, augmente légèrement selon les premières estimations entre 2012 et 2013 (+2,2 %).