Le syndicat OGBL a publié le 23 janvier 2014 sa position à l’égard de la garantie pour la jeunesse dans un contexte européen et national.
L’initiative "Garantie pour la jeunesse" veut proposer, dans un contexte où plus d’un quart des jeunes dans l’UE sont sans emploi, à tous les jeunes de moins de 25 ans, qu'ils soient inscrits au chômage ou non, une offre de qualité - emploi, apprentissage, stage ou formation continue - dans les 4 mois suivant la fin de leur scolarité ou la perte de leur emploi. Cette offre est censée être adaptée aux besoins et à la situation de chacun. Le principe de cette « garantie jeunesse » a été adoptée en avril 2013 par les Etats membres de l’UE.
Pour l’OGBL la "garantie pour la jeunesse" est "un appui pertinent visant à accompagner un jeune demandeur vers l’insertion durable dans la vie active." Une telle approche ne peut donc se limiter à un encadrement social des jeunes, mais elle doit surtout miser sur l’accompagnement professionnel et "renforcer le droit du travail au lieu de le flexibiliser".
L’OGBL met également en évidence que "tous les jeunes qui sont à la recherche d’un emploi ne sont pas automatiquement peu qualifiés et en grande difficulté sociale". Bref, la "garantie jeunes" ne devrait pas uniquement toucher les catégories de populations les plus vulnérables. Il faut une mesure qui vise tous les jeunes, qui les mène vers l’autonomie et qui permette de "construire avec eux un parcours personnalisé visant leur insertion sur le marché du travail". L’OGBL veut éviter "que les jeunes ne tombent dans le piège de la précarité générée par une succession d’emplois temporaires sans augmentation de salaire et sans amélioration de leurs conditions de travail". Il veut également éviter que l’on confonde insertion sur le marché du travail et simple mise au travail, ce qui pourrait mener selon l’OGBL à faire entrer l’exploitation des jeunes dans les mœurs, par exemple en faisant passer des emplois peu qualifiés pour des poste d’apprentissage.
L’OGBL rappelle ensuite que la "garantie jeunes" est une recommandation qui n’a rien de contraignant pour les Etats membres. Et il souligne qu’actuellement, l’UE n’a pas encore précisé le genre d’emploi à garantir. D’où son invitation lancée au gouvernement pour qu’il définisse le cadre légal de ce dispositif et établisse un plan précisant sa mise en œuvre.
L’OGBL met donc l‘accent sur la coopération entre les partenaires sociaux : employeurs, syndicats, chambres professionnelles, administration de l’emploi. Les organisations de la jeunesse devraient également être impliquées.
La prise de position de l’OGBL est assortie de plusieurs revendications:
En termes de qualité, l’OGBL revendique :
Les programmes dans le cadre de la "garantie jeunesse" devraient être constamment évalués au niveau européen et national.
Le syndicat revendique également un programme d’investissement dans la formation, l’emploi et l’économie qui permette de détecter des filières d’avenir et de nouveaux métiers.
L’OGBL voudrait que la « garantie jeunesse » n’engendre pas de déception supplémentaires chez les jeunes. Le syndicat pose donc des questions qui sont restées sans réponse.
Les jeunes vont-ils trouver un emploi durable? Et si oui, dans quels domaines, et de quelle qualité ? Quelles mesures le gouvernement va-t-il prendre pour réduire les propositions qui sont faites à des jeunes pour des contrats à durée déterminée ou par intérim ? Les stages vont-ils aussi compter comme des mesures dans le cadre de la "garantie jeunesse" ? Le gouvernement veillera-t-il à ce que l’on propose prioritairement aux jeunes qui ont achevé leur formation professionnelle un emploi régulier, et pas des stages ? Dans quelle mesure un jeune est-il obligé d’accepter une formation ou une offre d’emploi dans la Grande Région, vu l’insistance de la Commission sur le démantèlement des obstacles à la mobilité ? Dans quelle mesure le jeune doit-il accepter les offres qui lui sont soumises, comme par exemple un stage non payé de plusieurs mois ? Risque-t-il dans ce cas des sanctions, s’il est un chômeur touchant des allocations, comme par exemple la réduction de ces allocations ? Selon quels critères l’évaluation de la mise en œuvre de la "garantie jeunesse" sera-t-elle faite au Luxembourg, et à quelle fréquence ?