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Justice, liberté, sécurité et immigration
Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE, parquet européen et protection des données étaient au cœur des discussions entre Félix Braz et Heiko Maas à Berlin
26-02-2014


Félix Braz, ministre luxembourgeois de la Justice, a été reçu le 26 février 2014 par son homologue allemand, le ministre fédéral de la Justice et à la protection des consommateurs Heiko Maas, pour une entrevue bilatérale au "Bundesministerium der Justiz" à Berlin.Félix Braz et Heiko Maas, ministre fédéral de la Justice et à la protection des consommateurs à Berlin le 26 février 2014 (C) Jeannot Berg / MINJUST

L’objet de l’entrevue portait notamment sur la Présidence du Conseil de l’Union européenne que le Luxembourg va assurer au deuxième semestre de l’année 2015, ainsi que sur les priorités du prochain Trio Italie-Lettonie-Luxembourg concernant les travaux au Conseil Justice et Affaires intérieures.

A la demande du Luxembourg, le parquet européen a été aussi abordé par les deux ministres. Heiko Maas a renseigné dans ce contexte son homologue luxembourgeois sur la position commune trouvée le 19 février 2014 entre la France et l’Allemagne lors du Conseil des ministres franco-allemand pour accélérer la mise en place du parquet européen. Les deux pays veulent la création d’un parquet "impartial, efficace, responsable de son action, et soutenu par une structure collégiale, qui soit compétent pour lutter contre les infractions portant atteinte aux intérêts financiers de l’UE, et rassembler le plus grand nombre d’Etats possible sur cette base". 

Tout en soutenant cette démarche, Félix Braz a insisté sur la nécessité que la création du Parquet européen soit d’une réelle la plus-value pour l’Union, qu’il soit doté de pouvoirs de décision propres et que son indépendance et l’efficacité de son action soient assurés.

Dans ce contexte, le ministre Braz a rappelé que les chefs d’État ou de gouvernement ont déjà retenu lors de la réunion du Conseil européen de décembre 2003 que "si un Parquet européen est institué, il aura son siège à Luxembourg conformément aux dispositions de la décision du 8 avril 1965".

Les deux ministres ont aussi eu un échange de vues sur la réforme du cadre réglementaire européen en matière de protection des données personnelles. Félix Braz a regretté que les négociations peinent à avancer et a souligné que le Luxembourg reste attaché à un règlement global et clair. Il souhaite, dans l’intérêt évident des citoyens européens, que le Conseil parvienne à conclure dans les meilleurs délais.

Dans le même contexte, le ministre de la Justice luxembourgeois s’est prononcé pour l’établissement d’un guichet unique, selon lequel une autorité nationale, chef de file, prend des décisions contraignantes à travers le marché intérieur, ceci après étroite consultation et association des autres autorités concernées. L’enjeu est que les citoyens puissent bénéficier d’un même niveau de protection élevé dans chaque Etat membre de l’UE.  Pour Félix Braz il serait en effet anachronique, dans un contexte numérique, de vouloir essayer de territorialiser la protection des données.

Comme le Parlement européen a d’ores et déjà arrêté sa position face au cadre réglementaire en matière de protection des données personnelles, le ministre de la Justice a souligné qu’il serait désormais "utile" que le Conseil puisse être à même de pouvoir entrer en négociations avec le Parlement dans un délai rapproché.