Le 5 mars 2014, Eurostat publiait un communiqué faisant le point sur le volume des ventes du commerce de détail en janvier 2014. Il ressortait des chiffres publiés par l’office statistique de l’UE que le volume des ventes du commerce de détail corrigé des variations saisonnières avait augmenté de 1,6 % dans la zone euro et de 0,9 % dans l’UE par rapport à décembre 2013.En décembre 2013, le commerce de détail avait baissé respectivement de 1,3 % et 0,7 %. Sur un an, l’indice des ventes de détail a progressé de 1,3 % dans la zone euro et de 1,9 % dans l'UE.

Sur un mois, les ventes du commerce de détail ont progressé dans la zone euro et dans l’UE

En janvier 2014 par rapport à décembre 2013 dans la zone euro, la progression de 1,6 % du volume des ventes du commerce de détail est due à des hausses de 1,9 % pour le secteur non-alimentaire, de 1,5 % pour les carburants et de 1,1 % pour le secteur “Alimentation, boissons, tabac”. Dans l’UE, la progression de 0,9 % du commerce de détail est due à des hausses de 1,4 % des ventes de carburants, de 1,3 % dans le secteur non-alimentaire et de 0,3 % dans le secteur “Alimentation, boissons, tabac”.

Les plus fortes hausses des ventes du commerce de détail ont été enregistrées au Portugal (+6,7 %), en Estonie (+4,6 %), en Allemagne (+2,5 %), en Roumanie ainsi qu’en Slovénie (+2,4 % chacun), tandis que des baisses ont eu lieu uniquement au Royaume-Uni (-1,5 %), en Irlande et à Malte (-1 % chacun), au Danemark (-0,9 %) et en Lettonie (-0,6 %). Le Luxembourg affichait une hausse des ventes du commerce de détail de 1,4 % sur cette période.

Sur un an, le Luxembourg affiche une hausse des ventes du commerce de détail de 12,2 %

En janvier 2014 par rapport à janvier 2013 dans la zone euro, la progression de 1,3 % du volume des ventes du commerce de détail est due à des hausses de 2,9 % des ventes de carburants et de 2,5 % dans le secteur non-alimentaire, tandis que le secteur “Alimentation, boissons, tabac” reculait de 0,4 %. Dans l’UE, la progression de 0,9 % du commerce de détail est due à des hausses de 3,6 % pour le secteur non-alimentaire, de 2,1 % pour les carburants et de 0,1 % pour le secteur “Alimentation, boissons, tabac”.

Sur un an, les plus fortes hausses des ventes du commerce de détail ont été observées au Luxembourg (+12,2 %), en Estonie (+8 %), au Portugal (+6,6 %), en Roumanie (+5,9 %) ainsi qu’en Bulgarie (+5,5 %). Les deux seules baisses ont été enregistrées au Danemark et à Malte (-0,7 % chacun), tandis que le commerce de détail est resté stable en Finlande.

Une hausse "hors contexte", selon le président de la CLC, Thierry Nothum, qui a expliqué à Paperjam que les chiffres des ventes par Internet prises en compte par Eurostat dopent le volume des ventes de détail sans refléter la réalité du commerce traditionnel

La hausse spectaculaire enregistrée par les ventes du commerce de détail au Luxembourg n’a pas manqué de faire réagir le président de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC), Thierry Nothum, interrogé par la rédaction du magazine Paperjam dans un article mis en ligne le 6 mars 2014.

S’il ne conteste pas cette hausse "dans l’absolu", Thierry Nothum précise en effet au journaliste de Paperjam que, dans le commerce de détail vu à travers le prisme d’Eurostat, figure également la vente à distance et donc les ventes par internet. "Or", précise-t-il, en citant Amazon, Ebay et consorts, "vu que les ténors du commerce électronique sont établis au Luxembourg pour les raisons que l’on sait, Eurostat tient compte dans ses calculs de leur chiffre d’affaires qui, pourtant et logiquement, ne concerne pas le marché luxembourgeois".

La hausse de 12,2 % du commerce de détail apparaît donc "hors contexte" et ne reflète en rien la situation du commerce traditionnel au Luxembourg. Ainsi, la CLC estime-t-elle que de janvier à novembre 2013, le commerce de détail – commerce électronique compris – a progressé de 10,4 % par rapport aux onze premiers mois de l’année précédente, alors que si l’on ne compte pas les ventes à distance et les carburants, on arrive à une baisse des ventes de détail de 1,3 %. "Une tout autre réalité...", conclut Paperjam.