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Elections européennes - Traités et Affaires institutionnelles
Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, juge le résultat du Conseil européen "dégrisant et minable"
28-05-2014


asselborn-cae-140414Au matin du 28 mai 2014, le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, a violemment critiqué sur la chaîne de radio allemande, le Deutschlandfunk, le résultat du Conseil européen du 27 mai qu’il juge " dégrisant et minable". Pour lui, le Conseil européen a cédé, faute d’accord, à la pression du Premier ministre britannique David Cameron, qui est un adversaire déclaré de l’idée que le résultat des élections européennes puisse avoir un effet déterminant sur la désignation du président de la Commission européenne. A ses yeux, on a donné à Herman Van Rompuy le mandat "de chercher quelque chose que l’on a trouvé depuis longtemps".

DeutschlandfunkS’y ajoute pour Jean Asselborn le fait que le PPE est divisé sur la question de confier un mandat de négociation à Jean-Claude Juncker, alors que les leaders sociaux-démocrates - Jean Asselborn cite Francois Hollande , Matteo Renzi et Sigmar Gabriel - étaient prêts à confier un tel Mandat à la tête de liste du PPE. Que le Conseil européen ait donné un mandat à Herman Van Rompuy semble encore de bonne guerre au ministre, mais il pense que "parallèlement", on aurait pu inclure Jean-Claude Juncker pour négocier "un accord de coalition". Il craint que le PPE, désuni, "ne sorte au dernier moment un chevalier blanc de son chapeau que tous les autres devront accepter". Pour lui, Jean-Claude Juncker est "encore quelqu’un qui mise sur une Europe de la paix, alors que, pour d’autres, seuls comptent en Europe le business, faire de l’argent selon les règles strictes de l’économie, ce qui n’est pas un mal en soi, mais c’est erroné, quand on en oublie le sens de l’Europe".    

Jean Asselborn s’est aussi demandé s’il y a vraiment eu une minorité de blocage au Conseil européen, telle qu’elle est définie par les traités. "Si ce n’est pas le cas, alors on devrait respecter le texte et faire ce que de toute façon l’opinion publique européenne attend de l’UE : qu’elle trouve rapidement un accord et prenne au sérieux l’issue des élections". Il a mis en garde les dirigeants européens : "Si l’UE donne d’elle-même de nouveau l’image d’une entité minée par les disputes autour de postes et par des jeux politiciens, alors ce sera un adieu à l’Europe des citoyens qui profitera aux Le Pen, UKIP,  Wilders et consorts qui s’en gausseront". Si l’on veut vaincre ces "forces anti-européennes", il faut selon Jean Asselborn éviter de discuter pendant des mois sur les personnes qui occuperont les postes dirigeants de l’UE, mais il faut montrer que l’on est uni pour garder les emplois et lutter contre le chômage, les deux défis principaux pour Europe.