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Énergie
La Commission européenne a proposé une nouvelle stratégie pour la sécurité énergétique
28-05-2014


energy-security-strategyLa Commission européenne a proposé le 28 mai 2014 une nouvelle stratégie pour la sécurité énergétique pour faire face à la dépendance de l'UE vis-à-vis des importations, notamment russes et compte tenu des incertitudes suscitées par la crise ukrainienne. Cette stratégie est axée sur la diversification des sources d'approvisionnement extérieures en énergie, la modernisation de l'infrastructure énergétique, l'achèvement du marché intérieur de l'énergie de l'UE et les économies d'énergie, explique le communiqué. Lors du Conseil européen de mars 2014, la Commission s’est engagée à réaliser une étude approfondie sur la sécurité énergétique européenne et à présenter un plan d’action complet sur la manière de réduire la dépendance énergétique de l'UE. Les conclusions et les propositions seront examinées lors du Conseil européen des 26 et 27 juin.  

"Notre dépendance globale à l'égard des importations d'énergie, qui est de plus de 50 %, doit nous pousser à poursuivre notre action", a souligné le président de la Commission, José Manuel Barroso, estimant que "l'Europe doit parler d'une seule voix et se montrer unie dans l'action.» Dans ce contexte, la Commission souhaite "être associée dès le départ aux négociations des accords intergouvernementaux envisagés avec des pays tiers lorsqu'ils sont susceptibles d'avoir une incidence sur la sécurité de l'approvisionnement", selon le communiqué.

Le commissaire à l’énergie, Günther Oettinger, a appelé à appliquer des "mesures concrètes" en matière de "diversification des fournisseurs d'énergie extérieurs, notamment pour le gaz". Il a de plus appelé à la "solidarité avec les États membres les plus vulnérables". Selon la Commission, six pays de l’UE (Finlande, Slovaquie, Bulgarie et les trois pays baltes) dépendent entièrement de la Russie en matière d’importation de gaz tandis que, vue l’UE dans son ensemble, ce chiffre s’élève à 39 %. 33 % des importations de gaz proviennent de la Norvège et 22 % de l’Afrique du Nord. C’est pourquoi la Commission veut diversifier les pays fournisseurs et les voies d'acheminement et rechercher de nouvelles routes d'approvisionnement, tout en maintenant ses relations avec les partenaires fiables.

L'UE importe 53% de son énergie

La Commission propose d’achever le marché intérieur de l'énergie et de construire les maillons manquants dans les infrastructures. La Commission a recensé 33 projets d'infrastructures critiques pour la sécurité énergétique de l'UE. Elle veut en plus porter le taux d'interconnexion, qui mesure la quantité qu’un pays peut importer ou exporter, à 15 % en 2030 (les États membres se sont déjà engagés à assurer un taux d'interconnexion de 10 % d'ici à 2020).

La Commission propose également de simuler une rupture de l'approvisionnement en gaz, dans le cadre d’évaluations globales des risques (tests de résistance). L’objectif est d'établir des plans d'urgence et de créer des mécanismes de secours, comme l'accroissement des stocks de gaz. La stratégie prévoit en plus de renforcer les mécanismes d'urgence et de solidarité et protéger les infrastructures critiques, mais aussi de renforcer la production énergétique indigène, à savoir  l'utilisation des sources d'énergie renouvelables et la production des combustibles fossiles. Vu que 40 % de l’énergie est consommée à l’intérieur de bâtiments, la Commission appelle à renforcer l’efficacité énergétique.

À l'heure actuelle, l’UE importe 53% de son énergie, selon la Commission. En premier, l’UE consomme du pétrole (deuxième consommateur dans le monde après les Etats-Unis) avec 34 %. 23 % de l’énergie consommée est du gaz et 17 % des combustibles solides (comme le charbon). Seulement 14 % de l’énergie est renouvelable. La part de l’énergie nucléaire est de 13 %. Ainsi, en 2012, près de 90 % du pétrole, de 66 % du gaz et de 42 % des combustibles solides consommés dans l'UE ont été importés, soit une facture de plus d'un milliard d'euros par jour.